Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le carnet de santé de l’enfant a fait peau neuve. À la fois outil de suivi médical et guide pour les familles, il intègre désormais des recommandations actualisées, des nouvelles obligations vaccinales et des conseils adaptés aux enjeux de notre époque. Le point sur les nouveautés.
Le carnet de santé est un document incontournable pour les parents et les professionnels de santé. Ce livret accompagne les enfants dès leur naissance, consignant vaccinations, bilans médicaux et informations essentielles pour leur développement. La refonte de 2025, orchestrée par le ministère de la Santé, a été motivée par la nécessité d’actualiser les recommandations médicales et de mieux répondre aux attentes des familles. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de santé 2023-2027.
Les précédentes versions dataient de 2018. Depuis, les connaissances scientifiques ont évolué et les enjeux sanitaires, comme la prévention des violences éducatives ou l’utilisation des écrans, sont devenus prioritaires. Ce carnet modernisé est un levier pour renforcer la prévention et accompagner les parents dans des pratiques adaptées à la santé et au bien-être de leur enfant, précise le Haut Conseil de la Santé Publique.
Quelles sont les nouveautés du carnet de santé de l’enfant ?
Une éducation bienveillante mise en avant
Pour la première fois, le carnet aborde la prévention des violences éducatives ordinaires. Les parents sont invités à privilégier des pratiques basées sur le respect et la bienveillance. Les effets négatifs des méthodes punitives, comme les fessées ou les cris, sont expliqués.
En contrepartie, des alternatives concrètes et positives sont proposées. Ces conseils visent à renforcer le lien parent-enfant et à soutenir le développement émotionnel.
Une alimentation mieux encadrée
La diversification alimentaire bénéficie d’une révision complète. Les nouvelles recommandations aident les parents à introduire les aliments progressivement. Elles tiennent compte des risques d’allergies et des besoins nutritionnels spécifiques des bébés.
Les tableaux mis à jour détaillent les étapes à suivre selon l’âge. Ils permettent de varier l’alimentation tout en respectant le rythme de l’enfant.
Un regard sur le sommeil et les écrans
Le sommeil occupe une place importante dans cette nouvelle édition. Les besoins des enfants, très différents selon leur âge, sont expliqués avec précision. Des astuces pour établir des routines apaisantes y sont également proposées.
Parallèlement, le carnet alerte sur l’usage excessif des écrans. Les parents y trouveront des recommandations pour limiter leur impact sur le développement cognitif et social de l’enfant. Cette double sensibilisation permet d’aborder des aspects essentiels de la vie quotidienne.
Un dépistage des troubles du développement renforcé
Les professionnels de santé disposent désormais d’outils supplémentaires pour détecter les troubles du neuro-développement. Ces outils permettent de repérer précocement les signes de retard de langage ou de troubles du spectre autistique.
Une prise en charge rapide est alors possible, améliorant les chances de progression de l’enfant. Ce dépistage renforcé reflète l’importance accordée au suivi individualisé des tout-petits.
Des obligations vaccinales étendues
La vaccination des enfants a également été repensée avec deux nouvelles obligations introduites en 2025 :
- Le vaccin contre les méningocoques ACWY, qui remplace celui contre le méningocoque C, en raison d’une couverture plus large des souches bactériennes.
- Le vaccin contre le méningocoque B, jusqu’alors recommandé, devient obligatoire pour tous les nourrissons.
Ces ajouts portent à 13 le nombre de vaccins obligatoires en France pour les enfants de moins de 2 ans, renforçant la protection contre des maladies graves.
Nouveau carnet, nouveaux suivis
Un suivi médical plus important
Le carnet inclut désormais des informations supplémentaires sur la naissance, comme le score d’Apgar à 10 minutes. Ce score évalue l’état général du bébé et permet d’anticiper d’éventuelles prises en charge spécifiques. Par ailleurs, si les parents refusent le dépistage néonatal, cette décision sera désormais mentionnée dans le carnet, garantissant une meilleure traçabilité.
Aussi, le carnet détaille désormais 20 examens médicaux obligatoires jusqu’aux 16 ans de l’enfant, avec l’ajout d’un nouvel examen à 6 ans. Ce rendez-vous, aligné avec l’entrée en CP, évalue l’audition, la vision et les apprentissages pour détecter précocement d’éventuels troubles.
Une transition numérique progressive
Le numérique gagne du terrain : après les notices de médicaments, le carnet de santé entame à son tour sa transition vers le digital. En complément de la version papier, le carnet de santé sera progressivement dématérialisé et intégré à Mon Espace Santé, la plateforme numérique du gouvernement dédiée aux données médicales.
Ce dispositif permettra un accès simplifié aux informations pour les parents et les professionnels, tout en garantissant la confidentialité des données.
Ce que les parents doivent faire
Les nouveaux carnets de santé sont remis automatiquement à la maternité pour tous les enfants nés depuis le 1ᵉʳ janvier 2025. Si votre enfant est né avant cette date, les recommandations restent accessibles via le site du ministère de la Santé ou auprès de votre médecin.
Pensez également à enregistrer les vaccinations de votre enfant dans Mon Espace Santé pour une meilleure traçabilité.
À SAVOIR
Le carnet de santé voit le jour en 1938, créé par Louise Hervieu, artiste et militante pour la santé publique. Officiellement adopté le 1er juin 1939 par arrêté ministériel, il est distribué gratuitement à chaque nouveau-né.
En 1945, il devient obligatoire. Cette mesure marque un tournant dans la prévention et le suivi médical en France. Elle uniformise les pratiques et facilite la détection précoce des troubles chez les enfants, notamment dans un contexte d’après- guerre.