Avec deux millions de patients accueillis en cinq ans, le Medipôle Lyon-Villeurbanne a immédiatement trouvé sa place dans le paysage sanitaire lyonnais. Ce pôle d’excellence, annoncé à son ouverture comme le plus grand établissement hospitalier privé du pays, est aussi la réussite d’un modèle : celui de la coopération entre les secteurs privés et mutualistes. Une collaboration hospitalière innovante et fructueuse qui, au-delà de favoriser une adaptation express face aux aléas sanitaires, à l’image de la crise Covid ou de la pénurie de personnel, garantit sans faillir depuis cinq ans un accès aux soins de qualité optimale. Mais la croissance permanente de ses activités oblige déjà le centre hospitalier à pousser ses murs : plusieurs projets d’agrandissement sont déjà sur les rails, à commencer par celui du service des urgences, où les passages ont triplé en cinq ans.
Le Medipôle Lyon-Villeurbanne, qui célébrait ses cinq ans ce vendredi 6 septembre, était annoncé à son ouverture en janvier 2019 comme l’un des nouveaux fleurons hospitaliers français. Mais fallait-il encore tenir cette promesse, fruit du regroupement de sept établissements de santé de la métropole lyonnaise, d’un rapprochement innovant entre un acteur privé et un groupe mutualiste (lire Encadré) et d’un investissement colossal de 200 millions d’euros.
La crise sanitaire fut le révélateur attendu : le site, un an seulement après sa mise en service, a su montrer à la fois la pertinence de son fonctionnement, l’excellence de son expertise et sa faculté à venir soutenir l’hôpital public dans la gestion de l’épidémie, avec 505 malades hospitalisés dont 67 en service de réanimation.
Le chantier d’agrandissement des urgences débute en fin d’année
Dès 2022, les deux pôles de l’établissements, le Médipôle Hôpital Mutualiste et le Médipôle Hôpital Privé, voyait leur savoir-faire reconnu à travers la certification Haute Qualité des Soins par la Haute Autorité de Santé. Ce label récompense notamment la capacité d’organisation de l’établissement, qui a su adapter son offre de soins à des besoins sur lesquels il n’était pas dimensionné à l’origine. “Le Covid fut un test grandeur réelle”, témoigne le directeur général du MHP, Ronald Signes. “Ensuite, nous avons su absorber l’augmentation de l’activité en général grâce à une bonne organisation”.
L’exemple le plus criant est celui des urgences, dimensionnées pour 38 000 passages annuels et en passe de dépasser la barre des 83 000. “En cinq ans, nous avons déjà lancé trois opérations de travaux d’adaptation des urgences. Et un nouveau chantier va débuter fin 2024 pour étendre leur surface et les adapter aux flux actuels”, livre la directrice générale du MHM, Sandrine Croze-Fayard.
Le Médipôle Lyon-Villeurbanne a besoin “de capacités hospitalières nouvelles”
Encore tout jeune, le Medipôle Lyon Villeurbanne est déjà condamné à grandir. Déjà, “le taux d’occupation des lits atteint en moyenne les 100% en médecine et en soins médicaux et de réadaptation”, poursuit Sandrine Croze-Fayard. “Dans les 10 ans à venir, les modes de vie et le vieillissement de la population vont entraîner le développement des maladies chroniques (diabète, obésité, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, maladies rénales…) et augmenter les maladies liées aux cancers de plus de 30%”. D’où la nécessité “de capacités hospitalières nouvelles”.
Une extension de 12 000 m2 du bâtiment ”mutualiste” va prochainement permettre d’accueillir de nouvelles activités : radiothérapie, filière cancérologie du diagnostic aux traitements, médecine nucléaire… Côté “privé”, l’hôpital va selon Ronald Signes “poursuivre son développement avec pour objectif de maintenir un haut niveau de prise en charge des patients”. En restant “notamment à la pointe de l’innovation”, comme l’illustre l’acquisition récente du robot médical Da Vinci X, technologie de pointe “permettant aux patients de bénéficier d’une chirurgie moins invasive, d’une récupération plus rapide et d’un retour à domicile dans la journée”.
Le Médipôle Lyon-Villeurbanne n’a que cinq ans, mais il a déjà tout d’un vieux briscard de la santé. “L’aventure a commencé il y a dix ans lorsque nous avons lancé l’appel à candidatures”, témoigne le directeur départemental de l’Agence Régionale de Santé, Philippe Guetat. “Le pari de cette création est clairement gagné : le Medipôle est un véritable établissement de santé de pointe du XXIeme siècle”.
La fête des cinq ans du Médipôle Lyon Villeurbanne en images







À SAVOIR
Le Médipôle Lyon Villeurbanne est issu du regroupement de sept cliniques, deux issues du groupe privé Ramsay Santé (Clinique du Tonkin et Clinique du Grand Large) et cinq du groupe mutualiste Resamut (Clinique Mutualiste de Lyon, Clinique de l’Union, SSR Les Ormes, SSR Pédiatrique la Fougeraie, SSR Centre Bayard). Les deux entités cohabitent avec leurs fonctions propres. Le Groupe Ramsay, côté Médipôle Hôpital Privé, assure les activités chirurgicales, interventionnelles, techniques et de dialyse. Le Groupe mutualiste Resamut, côté Medipôle Hôpital Mutualiste, gère les urgences, une maternité et des unités de soins et de réadaptation adulte et enfant. Le site est équipé d’un centre d’imagerie médicale et d’un laboratoire d’analyses médicales. Trois maisons médicales sont situées à proximité (Bâtiment des consultations Resamut, Centre Léon Blum et Pôle Grand Large – OL City).
Le Medipôle Lyon Villeurbanne en chiffres (depuis 2019) :
60 000 m2
1724 soignants dont 324 Médecins
10 736 naissances
360 500 passages aux urgences
246 331 interventions chirurgicales
217 644 séances de dialyse