Une jeune collégienne se fait vacciner contre le HPV.
L'objectif de la campagne dans les collèges est de d'améliorer la couverture vaccinale et de faire entrer dans les moeurs la prévention contre les infections à papillomavirus. © Adobe Stock

Le papillomavirus humain (HPV) est la principale cause de maladies sexuellement transmissibles en France. Environ 10 % des infections peuvent mener à un cancer, avec 6 400 nouveaux cas chaque année en France. Pour mieux protéger la population, l’objectif est d’atteindre une couverture vaccinale de 80 % d’ici 2030. Après une première campagne réussie, une nouvelle opération de vaccination débute dans les collèges, non plus seulement auprès des élèves de 5eme, mais de tous les jeunes de 11 à 14 ans.

Les papillomavirus humains (HPV) sont courants et se transmettent principalement par voie sexuelle. Environ 80 % de la population y est exposée, mais la plupart des infections disparaissent spontanément. Cependant, 10 % des cas persistent et peuvent mener à des lésions précancéreuses ou à des cancers (col de l’utérus, anus, vulve, vagin, sphère ORL).

Pour lutter contre ce fléau, un accès à la vaccination proposé depuis 2023 à tous les collégiens de France volontaires. L’objectif à long terme est de réduire au maximum la transmission du HPV, de prévenir les cancers liés à ce virus à l’âge adulte, et de rapprocher la France des pays européens où la vaccination est plus largement pratiquée.

La vaccination contre le HPV est recommandée dès 11 ans, car le virus se transmet souvent dès les premiers contacts sexuels. Elle est importante pour plusieurs raisons :

  • Une couverture vaccinale encore trop faible en France : en 2023, seuls 55 % des filles et 26 % des garçons de 15 ans sont vaccinés.
  • De bons résultats à l’étranger : dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada, la vaccination dans les écoles a permis de vacciner plus de 80 % des jeunes.
  • Une protection efficace : le vaccin protège contre 90 % des papillomavirus à l’origine de cancers, un groupe qui comprend plus de 200 virus.

En lançant une première campagne en milieu scolaire en 2023, le ministère de la Santé et celui de l’Éducation ont pris l’initiative d’augmenter ces taux pour atteindre un niveau de protection collective.

Selon l’ARS (Agence régionale de santé), la campagne 2023-2024 a été un succès encourageant en Auvergne-Rhône-Alpes :

  • 11 525 élèves de 5e ont reçu une première dose de vaccin.
  • 9 730 élèves ont reçu la deuxième dose.
  • Un gain de 6,7 points de couverture vaccinale a été observé chez les filles de 15 ans.
  • La couverture vaccinale chez les garçons a, quant à elle, doublé.

Ces résultats ont motivé les autorités à étendre la campagne en 2024 pour toucher un public plus large.

Pour l’année scolaire 2024-2025, la campagne de vaccination est cette fois étendue aux jeunes de 11 à 14 ans, au lieu de se limiter uniquement aux élèves de 5ème. 

Dès octobre 2024, les écoliers pourront ainsi recevoir gratuitement le vaccin contre le papillomavirus humain, selon le calendrier suivant : 

Première dose : entre octobre et décembre 2024, pour les élèves dont les deux parents auront signé l’autorisation en ligne.

Deuxième dose : six mois après, entre avril et mi-juin 2025.

Ceux ayant déjà reçu une première dose en dehors de cette campagne pourront recevoir leur deuxième dose dans leur collège. Les modalités de la nouvelle campagne incluent : 

  • Autorisation parentale : les parents doivent remplir un formulaire papier avant le 25 novembre ou bien l’autoriser en ligne sur le site officiel de l’ARS avant le 29 septembre à minuit, afin que leur enfant puisse recevoir le vaccin.
  • Carnet de santé : Les élèves devront apporter leur carnet de santé ou une photocopie des pages de vaccination. En cas d’oubli, un contact téléphonique avec les parents sera établi pour permettre la vaccination, et une attestation sera fournie pour insertion dans le carnet de santé.
  • Surveillance post-vaccination : Les élèves seront surveillés sur place par l’équipe médicale, assis sur des tapis pour éviter les risques de chute.

Si l’enfant ne peut pas se faire vacciner au collège, il peut recevoir le vaccin chez un professionnel de santé en ville (médecin, pharmacien, infirmier, ou sage-femme). Dans ce cas, l’Assurance Maladie couvre 65 % des frais, et les mutuelles prennent souvent en charge le reste. Au-delà de 15 ans, le rattrapage vaccinal nécessite trois doses et doit être réalisé en dehors des campagnes scolaires, chez un professionnel de santé.

À SAVOIR

Selon une récente étude de Santé publique France, la majorité des parents se déclare satisfaite de la première campagne de vaccination. 70 % d’entre eux auraient fait vacciner leurs enfants contre le HPV, avec ou sans cette campagne. Toutefois, 20 % des parents restent opposés à la vaccination recommandée en milieu scolaire, et 10 % au vaccin en général.

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé plus que tout par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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