Un jeune garçon recevant le vaccin contre le papillomavirus.
Vacciner les garçons contre le papillomavirus permet également de protéger les filles du cancer du col de l’utérus. ©Freepik

L’infection au papillomavirus (HPV) est, aujourd’hui en France, la cause de plus de 6 000 cas de cancers et 30 000 cas de lésions pré-cancéreuses par an. Encore trop méconnue, cette infection sexuellement transmissible (IST) est pourtant considéré comme le deuxième agent le plus cancérigène, juste après le tabac ! Si 41% des jeunes filles en France sont vaccinées, 12% des garçons seulement ont sauté le pas. Un véritable frein dans la protection globale de cette IST. C’est la tout l’enjeu de la campagne de vaccination qui débute le 2 octobre dans les collèges, auprès des élèves de cinquième.

Extrêmement contagieuse et très fréquente, le papillomavirus est une infection sexuellement transmissible (IST) qui se transmet non seulement par pénétration, mais également par contact direct de peau à peau (préliminaire) ou par voie orale (rapports orogénitaux). Il est donc important de prévenir cette infection, et le plus tôt est le mieux. “Il s’agit d’un enjeu de santé publique qui peut être prévenu, puisque l’on a un vaccin sûr et efficace, capable d’enrayer 95% des infections”, rappelle Cécile Courrèges, la nouvelle directrice de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif du gouvernement est clair : atteindre un taux de couverture vaccinale de 80%, dont la France, contrairement à des pays comme l’Australie ou la Suède, est encore très éloignée.

Papillomavirus : une campagne de vaccination dans les collèges 

À partir du 2 octobre 2023 la vaccination contre le papillomavirus sera donc proposée à tous les élèves de 5ème, au sein même des établissements scolaires. En Auvergne-Rhône-Alpes, 103 000 collégiens sont ainsi concernés, dont 77 000 dans les collèges publics où la campagne est systématiquement déployée. Les établissements privés peuvent décider de la relayer ou non.

Quant aux élèves qui passeraient entre les mailles du filet, ils peuvent toujours se faire vacciner par leur médecin, leur pharmacien ou tout autre professionnel habilité à le faire, et ce dans les mêmes conditions.

Pourquoi faut-il protéger les enfants ?

L’objectif est de sensibiliser et motiver à la vaccination des filles et des garçons, dès l’âge de 11 ans et jusqu’à 14 ans. Ce vaccin semble être plus efficace chez les jeunes qui n’ont pas encore débuté leur vie sexuelle et qui, par conséquent, ne sont pas exposés aux risques d’IST. Autrement dit, il est recommandé de l’administrer le plus tôt possible. 

“Les HPV sont des virus très contagieux”, explique le Dr Ronnaux-Baron, responsable de veille sanitaire à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. “Il en existe 200 types, dont 12 sont considérés à risque et oncogènes, ou impliqués dans la survenue de cancers”, principalement de la sphère anogénitale, ORL ou du col de l’utérus. “En Suède, on a ainsi pu observer entre 2006 et 2017 une baisse de 75% des liaisons précancéreuses du col de l’utérus chez les jeunes filles vaccinées avant leur 17 ans”.

Les garçons : davantage visé par cette campagne 

La vaccination contre les infections dues aux HPV est recommandée depuis 2007 pour les jeunes filles. Et seulement depuis 2021 pour les garçons. 

Car vacciner les garçons, c’est aussi protéger les filles. Une vaccination étendue à tous les hommes, indépendamment de leur orientation sexuelle, serait bénéfique non seulement pour leur propre santé, en les protégeant directement (cancer de l’anus), mais contribuerait également à renforcer la protection des jeunes filles non vaccinées.

Vaccination contre le papillomavirus : mode d’emploi  

Si la vaccination est fortement recommandée, elle ne sera pas pour autant obligatoire. Celle-ci sera par ailleurs gratuite et nécessitera l’accord des deux parents.

Les parents donneront cet accord via un formulaire en ligne. Ensuite, deux sessions de vaccination seront organisées au collège pour les élèves dont les parents ont donné leur autorisation. Le vaccin s’administre en deux fois et à six mois d’intervalles : pour une première vaccination entre octobre et décembre 2023, la deuxième dose sera à prévoir entre avril et juin 2024.

Pas d’inquiétude : les enfants seront pris en charge par des professionnels de la santé tels que des pharmaciens, des infirmiers ou même des sages-femmes. Initialement réservée aux élèves de 5ème, la vaccination pourra éventuellement être étendue à d’autres niveaux de collège (4ème et 3ème). 

Quant aux risques secondaires, ils sont quasi inexistants : “les effets indésirables sont, comme pour tout vaccins, des effets locaux comme des rougeurs ou de légères douleurs, voire des migraines ou des troubles digestifs qui, eux aussi, disparaissent très rapidement”, rassure le Dr Ronnaux-Baron.

À SAVOIR

Malgré l’efficacité du vaccin, il demeure impératif de maintenir certaines précautions : la vaccination n’offre pas une immunité complète contre tous les types de HPV. Contrairement aux idées reçues, l’utilisation du préservatif n’assure pas une protection absolue. Par ailleurs, il est primordial de maintenir une hygiène intime rigoureuse et de consulter régulièrement un professionnel de santé. 

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Isis Laigneau
Étudiante en journaliste à l'ISFJ Lyon, Isis Laigneau a cultivé sa soif de découverte et son appétence pour les sujets forme et bien-être, au bénéfice des lecteurs du site Ma Santé.

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