Une femme assise toute la journée qui s'expose à un vieillissement prématuré de son cerveau.
Si vous restez assis toute la journée, gare à l'abrutissement ! © Freepik

On savait déjà que la sédentarité pesait sur le cœur ou la silhouette… mais saviez-vous qu’elle pouvait aussi abîmer votre cerveau ? Une étude récente alerte : rester assis trop longtemps, même en étant physiquement actif, pourrait favoriser le déclin cognitif. On vous explique.

Nous passons, pour beaucoup, une bonne partie de notre journée assis : au bureau, en voiture, devant la télé… Cette habitude anodine pourrait pourtant avoir des conséquences bien plus sérieuses qu’un simple mal de dos.

Une étude récente, menée par les universités de Vanderbilt et Pittsburgh, révèle que la sédentarité, même chez les personnes qui respectent les recommandations d’activité physique, pourrait accélérer le vieillissement du cerveau. Oui, même si vous allez courir trois fois par semaine.

Sédentarité : mais quels sont les risques pour le cerveau ?

On savait déjà que la sédentarité était mauvaise pour le cœur, la ligne ou encore les articulations. Mais saviez-vous qu’elle pouvait aussi « rétrécir » certaines parties du cerveau ? C’est exactement ce qu’ont observé des chercheurs en analysant les comportements de 404 adultes de 50 ans et plus, suivis pendant 7 ans. Les participants portaient des accéléromètres pendant 10 jours pour mesurer avec précision le temps passé assis ou allongé.

Ceux qui restaient assis plus de 10 heures par jour présentaient des signes marqués de déclin cognitif. Notamment une atrophie de l’hippocampe, la zone clé de la mémoire, et du cortex préfrontal, impliqué dans la prise de décision. Même avec 150 minutes d’activité physique par semaine, soit les recommandations officielles, les effets négatifs d’une position assise prolongée persistaient.

Pourquoi le cerveau trinque quand on reste trop longtemps assis ?

Notre cerveau est un organe glouton : il consomme à lui seul 20 % de notre oxygène. Mais lorsqu’on reste assis pendant de longues heures, le flux sanguin diminue, réduisant l’apport en oxygène et en nutriments indispensables au bon fonctionnement neuronal. Cela favorise aussi l’inflammation et l’atrophie de certaines régions cérébrales.

Et ce n’est pas tout, la sédentarité est également soupçonnée de dérégler la production de certaines hormones cérébrales protectrices, comme le BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), essentielle à la plasticité cérébrale et à la mémoire.

Autre découverte inquiétante : les personnes porteuses du gène APOE-ε4, connu pour augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer, seraient encore plus vulnérables aux effets délétères de la sédentarité. Chez elles, les pertes de matière grise sont plus marquées, en particulier dans les lobes frontal et pariétal.

Ce lien a été confirmé dans les travaux publiés dans Alzheimer’s & Dementia, mettant en évidence que l’inactivité physique n’est pas simplement un problème de forme, mais bien un facteur de risque neurologique.

Il n’est pas nécessaire de devenir marathonien du jour au lendemain. Quelques gestes simples peuvent suffire à réduire l’impact de la sédentarité sur le cerveau.

  • Interrompez les longues périodes assises : levez-vous toutes les 30 à 60 minutes, marchez, étirez-vous, même 2 minutes font la différence.
  • Misez sur des bureaux ajustables : alterner travail assis et debout est bénéfique pour votre posture… et votre cerveau.
  • Bougez au quotidien : prendre les escaliers, marcher en téléphonant, faire quelques squats pendant les publicités…
  • Favorisez les activités physiques modérées régulières : marche rapide, danse, jardinage, vélo… tout est bon à prendre.

Mais, l’idée reçue selon laquelle « faire du sport compense tout » vole un peu en éclats. Rester assis trop longtemps, même en étant actif par ailleurs, est un facteur de risque réel pour le cerveau. Alors, commencez à penser vos journées autrement pour optimiser vos temps debout !

À SAVOIR
D’après l’Anses, rester assis plus de 8 heures par jour sans interruption augmente significativement le risque de déclin cognitif, surtout après 65 ans.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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