Une femme qui se fait piquer les moustiques.
Êtes-vous le bouc émissaire des moustiques ? © Freepik

Chaque été, c’est le même refrain : vous sortez cinq minutes sur la terrasse, et vous revenez avec autant de piqûres que de minutes passées dehors. Pendant ce temps, votre entourage reste miraculeusement intact. Pourquoi les moustiques semblent-ils avoir une dent (ou plutôt une trompe) contre vous ? Éléments de réponse.

Il ne s’agit pas de paranoïa. Si vous avez l’impression de toujours vous faire piquer par les moustiques, c’est probablement parce que vous êtes fait pour. Et non, ce n’est pas qu’une question de “peau sucrée”, comme dirait mamie. Les moustiques sont de redoutables détecteurs biologiques. Ils flairent, ils repèrent, et ils choisissent… vous, en l’occurrence.

Les moustiques adore le groupe O

Oui, les moustiques ont un type préféré. Plusieurs études, notamment celle publiée dans le Journal of Medical Entomology, ont démontré que les personnes de groupe sanguin O sont deux fois plus susceptibles de se faire piquer que celles du groupe A. Les moustiques se fient à des signaux chimiques émis naturellement par notre peau, en fonction de notre groupe sanguin. Et le groupe O semble être à leur goût.

Si vous êtes du groupe A, vous avez un peu plus de chance. Quant aux groupes B et AB, ils se situent entre les deux : moyennement appétissants. Cela explique pourquoi, lors d’un pique-nique, certaines personnes ressortent indemnes tandis que d’autres se grattent pendant trois jours.

Moustiques et CO₂ : suivez l’air…

Les moustiques repèrent leur proie à l’odeur… de votre souffle. Plus précisément, grâce au dioxyde de carbone (CO₂) que vous expirez. 

Plus vous en dégagez, plus vous devenez repérable. Les adultes, les personnes corpulentes et les femmes enceintes (jusqu’à +21 % de CO₂ en plus) attirent donc davantage ces petites bêtes.

Moustiques et sueur : l’arôme de vos efforts

Ce n’est pas la transpiration elle-même qui attire les moustiques, mais les composés qu’elle contient : acide lactique, ammoniaque, acides gras… Certaines peaux sécrètent plus de ces substances, en particulier après un effort physique ou lorsqu’il fait très chaud. 

Selon une étude japonaise, les personnes qui produisent plus d’acide lactique sont davantage piquées. Et si vous combinez ça avec une peau chaude et un peu d’humidité, vous êtes le plat principal.

Votre chaleur corporelle dans le viseur

Les moustiques ne se contentent pas de flairer, ils “voient” aussi la chaleur. Grâce à des capteurs thermiques ultra sensibles, ils sont capables de repérer les zones chaudes du corps, souvent les chevilles, les pieds, les poignets. Ces endroits où la circulation sanguine est plus intense.

Si vous êtes du genre à “chauffer vite” ou que vous avez une température corporelle naturellement élevée, vous êtes une cible plus facile. 

Vêtements foncés : vous êtes plus “repérable” que vous ne le croyez

Contrairement à ce qu’on croit, les moustiques ont aussi une bonne vision du contraste. Et ils adorent les vêtements foncés. Noir, bleu marine, rouge foncé : ce sont des couleurs qui les attirent davantage. Ces teintes absorbent mieux la lumière et la chaleur, deux signaux que les moustiques captent pour vous localiser.

Un test mené par l’université de Washington a même montré qu’en laboratoire, les moustiques volaient plus volontiers vers des tissus foncés que vers des tissus clairs.

Moustiques et grossesse

Les femmes enceintes ont tendance à produire plus de CO₂, à transpirer davantage, et à avoir une température corporelle plus élevée. Elles attirent deux fois plus les moustiques. 

C’est un effet combiné des changements physiologiques liés à la grossesse. 

Microbiote cutané : vos bactéries parlent pour vous

Chaque personne possède une flore bactérienne cutanée unique. Et certaines de ces bactéries émettent des substances chimiques volatiles qui plaisent beaucoup aux moustiques. 

Une étude publiée dans la revue PLoS ONE a montré que les personnes ayant une diversité bactérienne plus faible sur la peau étaient plus attirantes pour ces insectes. Comme quoi, parfois, être trop “propre” ou “équilibré” peut jouer contre vous…

Peau acide : ça les attire aussi

Le pH de votre peau, c’est-à-dire son acidité, influence l’odeur qu’elle dégage. Et certains niveaux de pH sont plus attractifs que d’autres pour les moustiques. 

L’utilisation fréquente de certains gels douche ou crèmes peut modifier ce pH, le rendant plus “piquant”. Là encore, vous n’y êtes pour rien, mais c’est bon à savoir.

Optez pour des répulsifs efficaces

On évite les recettes maison et on choisit des anti-moustiques validés : DEET, icaridine ou eucalyptus citronné. 

Ce sont les seules substances recommandées par les autorités sanitaires, notamment Santé publique France ou l’OMS, pour une vraie efficacité, notamment en zones tropicales.

Essayez les répulsifs naturels

Citronnelle, géranium rosat, lavande, eucalyptus citronné… Ces huiles essentielles peuvent aider, surtout pour de courtes expositions. 

Attention toutefois, leur durée d’action est souvent limitée à une heure ou deux. À utiliser en complément, pas en remplacement.

Préférez les vêtements longs et clairs

Pas trés adapté à la saison, mais diablement utile. Les manches longues, les pantalons légers et les couleurs claires constituent une barrière physique et visuelle. 

De plus, ils limitent le contact direct avec les zones sensibles (chevilles, bras, etc.).

Utilisez des moustiquaires

Une moustiquaire bien posée autour du lit, c’est la garantie de nuits sans piqûres. 

Et pour encore plus de sécurité, privilégiez les modèles imprégnés d’insecticide.

À SAVOIR

Une étude publiée dans PLoS ONE montre que boire de l’alcool, notamment de la bière, augmente l’attractivité pour les moustiques. L’alcool modifie l’odeur de la sueur, augmente la température corporelle et le CO₂ expiré, trois signaux qui excitent les moustiques.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentProtections hygiéniques : tampons périmés, on garde ou on jette ?
Article suivantChikungunya : pourquoi la vaccination est suspendue à La Réunion
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici