Une femme en surpoids se pose des questions sur l'obésité.
Depuis 1996, le surpoids chez les femmes est passé de moins de 25% à près de 40% et l'obésité de moins de 6% à 14%. © Freepik

La France compterait aujourd’hui 8 millions d’obèses. Ce chiffre ne cesse d’augmenter, si bien qu’un adulte sur deux en France est concerné par une problématique de surpoids. Ce phénomène est particulièrement préoccupant chez les femmes, qui sont les plus touchées. À quels mécanismes les femmes doivent-elles cette inégalité ? Entre bouleversements hormonaux et perturbateurs endocriniens, Ma Santé lève le voile sur les raisons de cette injustice des genres.

L’obésité est devenue un problème de santé majeur en France. L’augmentation chez les adultes comme chez les enfants, est alarmante et s’est intensifiée dans des proportions exponantielles au cours des deux dernières décennies, Alors que le nombre de cas a globalement doublé, la tendance semble toutefois se stabiliser chez les hommes. En revanche, l’épidémie continue de progresser chez les femmes, selon une récente étude de Santé publique France. Un phénomène de société qui soulève forcément des questions sur les raisons spécifiques de cette disparité.

Le surpoids et l’obésité sont deux niveaux d’excès de poids. Le surpoids se définit par un IMC entre 25 et 29,9, tandis que l’obésité commence à un IMC de 30. L’obésité est plus grave que le surpoids et est associée à des risques de santé plus importants, comme les maladies cardiaques et le diabète.

Selon Santé publique France, les données récentes montrent une dynamique distincte selon le sexe :

  • Chez les hommes : depuis 1996, le pourcentage d’hommes en surpoids est passé de 40% à 48%, un chiffre qui semble se stabiliser. L’obésité chez les hommes, qui était de 7% en 1996, a grimpé à 14% en 2016 avant de légèrement reculer à 13% en 2017.
  • Chez les femmes : le surpoids chez les femmes est passé de moins de 25% en 1996 à près de 40% en 2017. L’obésité, quant à elle, a augmenté de moins de 6% en 1996 à 14% en 2017. Une hausse plus marquée que celle observée chez les hommes.

La tendance en France s’inscrit dans un phénomène global. Le surpoids et l’obésité augmentent dans tous les pays occidentaux, et les femmes sont souvent plus touchées. Aux États-Unis, par exemple, près de 40 % des femmes sont obèses. Un taux beaucoup plus élevé qu’en France.

Plusieurs éléments expliquent pourquoi les femmes sont particulièrement touchées par l’obésité :

Activité physique et modes de vie : la diminution de l’activité physique chez les femmes est préoccupante. Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), 70 % des femmes ne pratiquent pas assez d’activité physique pour rester en bonne santé. Les niveaux d’activité physique des hommes restent, quant à eux, relativement constants.

Cette tendance, combinée à une consommation accrue d’aliments riches en calories, contribue à la prise de poids.

Influences hormonales et ménopause : les changements hormonaux liés à la ménopause jouent un rôle important dans la prise de poids. Cette transition modifie la répartition des graisses corporelles et la gestion plus difficile pour de nombreuses femmes.

Vulnérabilité sociale et psychologique : les femmes sont souvent plus exposées à des facteurs psychosociaux tels que le stress et les troubles alimentaires.

  • Selon la Haute Autorité de santé par exemple, 21 % des adultes de 18 à 65 ans auront des troubles sévères au cours de leur vie, les femmes étant deux fois plus touchées que les hommes.
  • Une étude de Stimulus révèle aussi que, bien que les deux sexes soient exposés à la pression de manière similaire au travail, 28 % des femmes souffriraient d’hyperstress, contre 20 % des hommes.

Les cas de boulimie illustrent bien ce phénomène. Cette faim excessive pathologique est généralement déclenchée par un stress émotionnel ou psychologique et touche majoritairement les femmes, qui représentent 83 % des personnes atteintes.

Enfin, les perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A (BPA), présents dans l’environnement pourraient également contribuer à la prise de poids.

À SAVOIR

Pour prévenir l’obésité, il n’y a pas de recettes miracles. Une bonne hygiène de vie est essentielle. Pour cela, adoptez une alimentation saine, pratiquez une activité physique régulière, contrôlez vos portions et assurez-vous de dormir suffisamment.

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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