“Après huit semaines de baisse, le taux d’incidence du SARS-CoV-2 repart à la hausse” : Santé Publique France confirme une reprise épidémique et lance l’alerte, en ce début des vacances de la Toussaint. Si les voyants sont longtemps restés au vert dans la région, jusqu’à permettre de tomber le masque dans les écoles de plusieurs départements, la cinquième vague de l’épidémie semble pointer le bout de son nez. Zoom sur une situation sanitaire qui inquiète déjà en Auvergne-Rhône-Alpes.
Alors que la région fait face à un retour précoce des épidémies de bronchiolite et de grippe, c’est au tour de celle de la Covid-19 de susciter à nouveau l’inquiétude. Le nombre de cas était à la baisse depuis plusieurs semaines et la quatrième vague paraissait déjà loin, domptée par les mesures sanitaires et la progression de la vaccination. Mais l’épidémie est toujours là et, signe de son possible réveil, plusieurs départements d’Auvergne-Rhône-Alpes font face à une recrudescence de cas. Les chiffres relevés en Haute-Loire, par exemple, s’avèrent même particulièrement inquiétants depuis quelques semaines…
Covid-19 : le taux d’incidence double en une semaine en Haute-Loire !
Dans le département altiligérien, l’épidémie progresse, et ce plutôt rapidement. Avec 80 cas pour 100 000 habitants au 18 octobre, la Haute-Loire présente le taux d’incidence le plus élevé de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et se classe même dans le top 5 des départements de France où les cas repartent à la hausse. Seulement une quarantaine de cas pour 100 000 habitants étaient pourtant enregistrés en Haute-Loire une semaine auparavant.
Dans le reste de la région, les départements du Rhône et de la Haute-Savoie, qui font partie de ceux, avec l’Ardèche, où le masque à l’école est resté obligatoire, le nombre de cas remonte également. Ils ne dépassaient pas les 50 cas il y a une dizaine de jours… Ils se placent aujourd’hui au-dessus de ce seuil. Soit 53,4 cas dans le Rhône et 56 en Haute-Savoie.
L’arrivée des vacances scolaires et des échanges inter-départementaux pourrait bien favoriser la remontée des cas dans l’ensemble de la région.
Pourquoi cette remontée de cas alors que la majorité de la population est vaccinée ?
La vaccination contre la Covid-19 faisait miroiter une sortie imminente de la crise sanitaire… La hausse des chiffres fait désormais craindre le contraire. En effet, les prémices de cette cinquième vague interviennent alors que la grande majorité de la population est complètement vaccinée. Dans la région, 74% des Auverhonalpins présentent un schéma vaccinal complet (deux doses). La couverture vaccinale approche même les 80% dans le Rhône et sa métropole lyonnaise.
“L’incidence qui semble augmenter le plus est dans la tranche d’âge des 30-50 ans. Il faut donc plus de vigilance dans ces populations”, explique le Pr Philippe Vanhems, épidémiologiste de santé publique des Hospices civils de Lyon (HCL), sur BFM Lyon. Pourtant, dans cette tranche d’âge les taux de vaccination complète anti-Covid-19 sont particulièrement élevés. Ils atteignent même une moyenne de 96% dans le Rhône, pour les 30-49 ans.
Si la vaccination protège efficacement contre les formes sévères du virus, elle n’empêche en effet pas de le transmettre. Les constats et chiffres actuels confirment ainsi les préoccupations scientifiques. Seules les restrictions permettent de limiter la diffusion de la Covid-19. Des gestes barrières toutefois boudés depuis plusieurs semaines par la population, encore faussement convaincue d’être protégée d’une contamination avec la vaccination.
Vers un durcissement des restrictions sanitaires ?
Le brassage dans les écoles depuis la rentrée faisait craindre une reprise épidémique précoce. C’est aujourd’hui la baisse des températures qui semble en cause. “Pour le moment, cela se passe bien dans les écoles. Nous avons craint une remontée du nombre de cas avec le retour à l’école. […] Il est vrai que les variations de température et d’humidité peuvent faciliter la diffusion du virus. Mais il y a également d’autres facteurs importants tels que les comportements de chacun. Les comportements changent ces derniers temps avec une certaine lassitude des gestes barrières”, confirme le Pr Philippe Vanhems sur l’antenne de BFM Lyon.
Si l’épidémiologie lyonnais confie comprendre ce relâchement et cette lassitude par rapport aux gestes barrières, il en martèle toutefois leur importance. Des mesures utiles qui doivent être appliquées par le gouvernement, selon lui, en rappelant que “ce virus va rester à un stade endémique. Il pourrait également disparaître temporairement et revenir. Il va donc falloir vivre avec.”
Le projet de loi du gouvernement intégrant la possibilité d’étendre le pass à l’été 2022 pourrait bien entrer en vigueur. Pass sanitaire, vaccination contre la Covid-19, gestes barrières… Alors que de nombreuses restrictions sanitaires sont déjà en place, les solutions pour contrer une éventuelle cinquième vague semblent à présent limitées.
À SAVOIR
Du côté des hôpitaux, SANTÉ PUBLIQUE FRANCE ne note pour le moment aucun signe d’inquiétude. “Une stabilisation des indicateurs est observée” au niveau national, explique l’organisme.