“C’est décidé, demain j’arrête de fumer !” Cette phrase, souvent exprimée en guise de bonne résolution, a été prononcée par d’innombrables fumeurs… sans toujours être suivie d’effet. En France, environ 32 % de la population fume, et l’appel de la nicotine peut être difficile à surmonter. L’arrêt du tabac n’est donc pas (voire jamais) radical. Mais comment se débarrasser de cette habitude nuisible pour la santé et le porte-monnaie ? Depuis quelques années, le patch à la nicotine a prouvé son efficacité pour diminuer les symptômes désagréables du sevrage et pourrait ainsi être une aide précieuse pour enfin tenir cette promesse. Le point sur l’efficacité de ce dispositif anti-tabac.
Lorsque l’on fume une cigarette, la nicotine qu’elle contient est inhalée en même temps que la fumée, et pénètre rapidement dans le sang et le cerveau, créant un fort sentiment de dépendance.
Le patch nicotine, en délivrant une dose contrôlée de nicotine directement à travers la peau, aide à réduire les symptômes de sevrage tout en éliminant les effets nocifs de la fumée de cigarette. Efficacité prouvée ! Selon une étude menée en mai 2024 sur des patients des Hospices Civils de Lyon (hôpitaux publics de Lyon), il a été observé que le patch nicotine doublerait les chances d’arrêter de fumer.
Le patch nicotine : c’est quoi ?
Patch nicotine : une solution transdermique
La cigarette contient de la nicotine, une substance hautement addictive. Lorsqu’une personne cesse de fumer, le besoin de nicotine se fait sentir. Si l’on cède à cette envie, les récepteurs nicotiniques du cerveau captent la nicotine et atténuent les symptômes du manque, mais ce soulagement est de courte durée. Ces récepteurs, une fois stimulés, réclament rapidement une nouvelle dose, créant ainsi un cercle vicieux de dépendance. La cigarette est donc une vraie drogue à ne pas sous-estimer.
Le patch nicotinique est un dispositif transdermique, c’est-à-dire que ces principes actifs sont absorbés via la peau. Ce dispositif permet donc la diffusion de nicotine dans l’organisme, visant à limiter voire éliminer les symptômes liés à l’arrêt du tabac. Ces symptômes varient en intensité et peuvent inclure des troubles de l’humeur, des difficultés de concentration, des troubles du sommeil et une augmentation de l’appétit.
Comment fonctionne le patch nicotinique ?
Appliqué sur la peau, le patch permet à la nicotine de traverser l’épiderme, de passer dans le sang et de se diriger vers les récepteurs nicotiniques. Pendant le sevrage, le patch fournit la dose de nicotine nécessaire à l’organisme, évitant ainsi les substances toxiques présentes dans les cigarettes, telles que le goudron, l’ammoniac, l’arsenic, le plomb ou le mercure. Une liste non exhaustive d’éléments qui devrait normalement être, à elle seule, un dispositif anti-tabac.
De plus, les patchs empêchent l’irritation et l’inflammation des muqueuses respiratoires dues à la combustion du tabac, réduisant ainsi les risques de maladies infectieuses, inflammatoires, allergiques et de cancers.
Au cours d’un traitement d’une durée typique de trois mois, différents patchs contenant des doses décroissantes de nicotine, allant de 21 mg à 5 mg par jour, sont utilisés. Ces patchs sont appliqués sur la peau chaque matin et restent en place pendant 16 à 24 heures, selon les besoins spécifiques de chaque cas.
Quels sont les avantages et inconvénients du patch nicotine ?
Les plus du patch nicotine
Le grand avantage du patch se trouve dans la méthode d’administration. La délivrance de la nicotine est douce et continue, contrairement à la cigarette, qui voit la substance atteindre le cerveau en moins de 10 secondes. Le patch, lui, libère la nicotine de manière régulière et continue tout au long de la journée. Cette méthode permet de saturer progressivement les récepteurs nicotiniques, réduisant l’envie de fumer et atténuant les effets du sevrage.
Les petits désagréments du patch nicotine
Vous l’aurez compris, le patch nicotine est une solution anti-tabac parfaite… ou presque. En effet, ce dispositif comporte quelques petits désagréments. Les patchs peuvent parfois provoquer des démangeaisons ou des sensations de brûlure à force de coller et décoller ce dernier.
Pour éviter les irritations locales, pensez donc à changer régulièrement les sites d’application. Si vous remarquez des rougeurs ou des démangeaisons, n’hésitez pas à consulter votre pharmacien ou votre médecin.
Autre condition à prendre en compte si vous voulez vous lancer : la chaleur peut intensifier la libération du principe actif des patchs. Pour éviter un risque de surdose, éloignez-vous des sources de chaleur intense comme les bouillottes, les bains, saunas, hammams et les activités physiques par forte chaleur lorsque vous portez un patch. Protégez également le patch du soleil en le couvrant toujours sous vos vêtements.
À SAVOIR
Depuis le 1er janvier 2019, l’Assurance Maladie rembourse les patchs nicotiniques à hauteur de 65 %. Le processus de remboursement de ces traitements a été simplifié, puisqu’il n’est plus limité par un plafond annuel (anciennement de 150 € par an), et les pharmacies peuvent maintenant appliquer la dispense d’avance de frais pour ces produits.