Une femme qui dort presque exclusivement sur le dos.
Et vous, dans quelle position dormez vous la nuit ? © Freepik

Dormir sur le côté, sur le dos ou sur le ventre ? Avec un coussin entre les genoux ou pas ? Depuis des décennies, chercheurs, médecins et grand public débattent de la meilleure position de sommeil. La science, elle, avance prudemment. Si aucune posture n’est parfaite pour tout le monde, certaines semblent bel et bien favoriser une meilleure respiration, une digestion plus sereine ou encore un soulagement du dos. Décryptage.

Les Français dorment en moyenne 7 h 04 en semaine et 7 h 38 le week-end, selon le dernier baromètre de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV, mars 2025). Mais derrière ces chiffres, un constat : 43 % déclarent souffrir d’au moins un trouble du sommeil (insomnie, réveils nocturnes, apnées, etc.).

Or, la qualité du sommeil ne se résume pas aux heures passées sous la couette. L’environnement, l’hygiène de vie et… la position dans laquelle nous dormons peuvent jouer un rôle déterminant. 

Côté gauche : un allié contre le reflux

Dormir sur le côté est la position la plus fréquemment adoptée par les Français. Et elle n’a pas volé sa réputation de position « santé ».

Une étude de la National Lubrary of Medecine a montré que dormir sur le côté gauche réduit significativement les reflux gastro-œsophagiens nocturnes et améliore la qualité de vie des personnes souffrant de RGO. La mécanique est simple : en position latérale gauche, l’estomac se trouve en contrebas de l’œsophage, ce qui limite les remontées acides.

Côté droit : plus confortable pour certains cœurs fragiles

Mais attention, ce qui est bon pour l’estomac peut l’être moins pour le cœur. Chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque, plusieurs travaux montrent que la position côté gauche est parfois mal tolérée, avec une sensation de gêne respiratoire. 

À l’inverse, le côté droit est souvent mieux vécu et permet une respiration plus stable. L’American Heart Association, dans une actualisation de janvier 2025, souligne toutefois que ces données concernent essentiellement les malades cardiaques. Rien ne prouve que dormir sur le côté gauche soit néfaste pour les personnes en bonne santé.

La position sur le dos a longtemps été présentée comme « neutre » et respectueuse de l’alignement du corps. Et c’est vrai ! Un oreiller sous les genoux permet de soulager les lombalgies et de préserver la courbure naturelle du bas du dos.

Mais dormir sur le dos aggrave le ronflement et l’apnée obstructive du sommeil (AOS). Selon une cohorte multicentrique, près de la moitié des patients apnéiques présentent une forme dite « positionnelle », avec une sévérité accrue en position dorsale. Des dispositifs appelés « thérapies positionnelles » (vestes, oreillers spéciaux) sont même développés pour empêcher les dormeurs de basculer sur le dos.

Dormir sur le ventre n’a pas bonne presse. Et pour cause, cette position entraîne une torsion importante de la nuque et une pression sur la colonne lombaire. Les spécialistes la déconseillent donc pour les adultes. 

Elle est par ailleurs strictement interdite pour les nourrissons, car elle augmente le risque de mort inattendue du nourrisson.

Enceinte : plutôt sur le côté gauche

À partir du deuxième trimestre, dormir sur le dos peut comprimer la veine cave inférieure, ce qui réduit le retour veineux vers le cœur et peut provoquer malaises et palpitations. Les autorités sanitaires françaises recommandent donc aux femmes enceintes de dormir sur le côté, et si possible sur le côté gauche, afin de favoriser la circulation sanguine vers le placenta.

Bébé : sur le dos, sans exception

Depuis les années 1990, les campagnes de prévention insistent : les bébés doivent être couchés systématiquement sur le dos, sur un matelas ferme, sans oreiller ni couverture. Cette recommandation a permis de réduire de 76 % le risque de mort inattendue du nourrisson (MIN). Mais la vigilance reste essentielle car la France compte encore 250 à 350 décès par an liés à la MIN.

Le confort nocturne se joue aussi dans les détails.

  • Coussin entre les genoux : recommandé pour ceux qui dorment sur le côté, il permet d’aligner le bassin et la colonne, soulageant ainsi les hanches et le bas du dos.
  • Oreiller sous les genoux : utile sur le dos, il favorise le relâchement musculaire et réduit la cambrure lombaire.
  • Dispositifs anti-dos : pour les apnéiques positionnels, certains gilets ou oreillers empêchent de dormir sur le dos. Mais attention : ils ne remplacent pas la PPC (pression positive continue), traitement de référence de l’apnée sévère.

En pratique, tout dépend de votre profil :

  • Vous souffrez de reflux → côté gauche.
  • Vous êtes cardiaque → côté droit si le gauche vous gêne.
  • Vous avez mal au dos → dos avec coussin sous les genoux ou côté avec coussin entre les jambes.
  • Vous ronflez / avez de l’apnée → évitez le dos.
  • Vous êtes enceinte → côté, plutôt gauche.
  • Votre bébé → toujours sur le dos, lit vide.

À SAVOIR 

Dormir sur le côté ne profiterait pas seulement à la digestion ou au dos. Une étude publiée dans le Journal of Neuroscience suggère que cette position aide aussi le cerveau à mieux se « nettoyer » la nuit grâce au système glymphatique, qui élimine les déchets impliqués dans certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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