Une femme qui dort avec son téléphone pour détecter les symptômes d'une apnée du sommeil.
Environ 6 % des femmes adultes souffrent d'apnée du sommeil. © Adobe Stock

On dort mal, on ronfle, on s’essouffle la nuit… et souvent on ignore qu’il s’agit d’apnée du sommeil. Et si, le temps d’un sommeil, votre téléphone, fixé à votre thorax, suffisait à détecter une éventuelle apnée du sommeil ? Une option bientôt accessible grâce à l’appli Apneal, en cours d’essais cliniques. On vous explique.

L’apnée du sommeil, particulièrement la forme obstructive (SAOS), est l’un des troubles les plus fréquents du sommeil, et l’un des plus sous-diagnostiqués. Même si les estimations varient selon les populations, on évoque une prévalence pouvant atteindre 15 % de la population adulte, et bien plus chez les seniors.

Pourtant, près de 80 % des cas restent ignorés. Des millions de personnes dorment mal sans le savoir, exposées à la fatigue chronique, à la somnolence diurne, mais aussi, à long terme, à un risque de maladies cardiovasculaires ou de troubles métaboliques. 

Le diagnostic traditionnel se fait avec un examen appelé la polysomnographie (PSG). Mais c’est un examen coûteux, long, avec des délais d’attente parfois de 6 à 9 mois. De quoi décourager nombre de patients et alimenter le sous-diagnostic.

Détecter l’apnée du sommeil : comment ça marche ?

Rien de très compliqué. On télécharge l’application Apneal (disponible sur Apple store et Google Play), on l’active en quelques clics en suivant les modalités. On fixe ensuite le téléphone sur le thorax à l’aide d’un simple bandage adhésif disponible en pharmacie. Une fois en mode avion, on s’endort, et le smartphone fait le reste.

Toute la nuit, accéléromètre, gyroscope et microphone captent la respiration, les mouvements thoraciques, les ronflements et même certains signaux cardiorespiratoires. Au réveil, place au verdict. L’application, aidée par une IA, analyse toutes ces données et génère un rapport sur la qualité du sommeil et les éventuels événements respiratoires, consultable par le patient ou envoyé à un médecin.

Apnée du sommeil : que vaut Apneal en conditions réelles ?

Une première étude clinique, menée auprès de 46 patients hospitalisés, montre que l’outil est sérieux. Concrètement, lorsqu’il y a une apnée modérée à sévère, l’application détecte correctement les cas dans environ 9 situations sur 10. Et pour les formes sévères, elle se révèle encore plus fiable, avec des résultats très proches de ceux de l’examen hospitalier de référence.

Sur ce premier test, Apneal fait donc presque aussi bien qu’une polysomnographie. Les chercheurs rappellent qu’il faudra des études plus larges pour confirmer tout cela dans la “vraie vie”.

D’ailleurs, un essai de plus grande ampleur est en cours, avec plusieurs centaines de patients, pour valider définitivement la technologie et obtenir le marquage CE indispensable à une diffusion grand public.

Pendant qu’Apneal s’occupe des données objectives, d’autres outils misent sur ce que le patient ressent. C’est là qu’entre en scène PLATO, un questionnaire dévoilé en 2025 dans le journal de l’American Academy of Sleep Medicine.

Concrètement, PLATO tient en 11 questions seulement. Quelques minutes suffisent pour y répondre, en revenant sur la semaine écoulée : 

De quoi repérer des signes évocateurs d’apnée du sommeil, mais aussi mesurer l’intensité des symptômes et leur évolution après un traitement.

Validé cliniquement, ce questionnaire coche toutes les cases que les médecins attendaient : facile à utiliser en consultation, utile pour orienter un dépistage, précieux pour le suivi sur le long terme. PLATO ne remplace pas les examens, mais il comble le manque criant d’auto-évaluation, souvent le premier pas vers une prise en charge.

Ces nouveaux outils pourraient aider un large public, et pas seulement les personnes déjà diagnostiquées. Ils concernent notamment :

  • Ceux qui ronflent, se réveillent épuisés ou somnolent toute la journée, sans jamais imaginer l’apnée du sommeil derrière ces signaux.
  • Les personnes éloignées des centres spécialisés, ou pour qui une polysomnographie à l’hôpital demande trop de temps, d’organisation ou de moyens.
  • Les proches qui observent ce que l’on ne voit pas soi-même : pauses respiratoires, ronflements inquiétants, réveils en sursaut… L’appli peut devenir le premier déclic.
  • Les professionnels de santé et le système hospitalier, qui pourraient y trouver un moyen de repérer plus tôt les cas suspects, réduire les délais de diagnostic et désengorger les centres du sommeil.

En résumé, ces solutions ne remplacent pas l’examen médical, mais elles offrent une porte d’entrée précieuse pour déceler l’apnée plus tôt, avant qu’elle ne s’installe et n’abîme la santé, à long terme.

À SAVOIR 

Certaines personnes sont plus à risque de développer une apnée du sommeil. Le trouble touche davantage les hommes, les personnes âgées, chez qui le tonus musculaire se relâche la nuit, ainsi que les personnes en surpoids ou obèses, car les tissus autour du cou peuvent réduire le passage de l’air.

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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