Un hôpital saturé par les nombreux cas de maladies cardiovasculaires.
Les cas de maladies cardiovasculaires, surtout chez les femmes, ont bondi depuis ces 30 dernières années. © Adobe Stock

Avec plus d’un million d’hospitalisations en 2022 et 140 000 décès en 2021, les maladies cardiovasculaires restent la première cause d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité en France. Pourtant, leur impact est loin d’être le même pour tous : les inégalités sociales, territoriales et de genre influencent fortement le risque de développer une pathologie cardiaque et la qualité de la prise en charge. Pourquoi certaines populations sont-elles plus touchées que d’autres ? Quels sont les leviers d’action pour mieux prévenir ces maladies souvent évitables ? Décryptage.

Les maladies cardiovasculaires restent un problème majeur de santé publique. Elles représentent la première cause d’hospitalisation en France et la deuxième cause de mortalité, juste derrière le cancer. En 2022, plus d’un million de Français ont été hospitalisés pour des troubles cardiaques, et en 2021, 140 000 décès ont été attribués à ces pathologies.

Mais derrière ces chiffres glaçants, une réalité moins visible se dessine : nous ne sommes pas tous égaux face aux maladies cardiovasculaires. L’âge, le mode de vie, mais aussi les inégalités sociales, géographiques et de genre jouent un rôle déterminant dans la survenue de ces maladies et dans la qualité de la prise en charge. 

Un poids lourd pour le système de santé

Avec plus d’un million d’hospitalisations en 2022, les maladies cardiovasculaires exercent une pression énorme sur le système de santé français. Parmi elles, certaines pathologies sont particulièrement préoccupantes :

Ces maladies entraînent des hospitalisations longues et complexes, nécessitant souvent des soins intensifs, des interventions chirurgicales et une rééducation cardiaque. Résultat ? Un coût colossal pour l’Assurance Maladie, estimé à plusieurs milliards d’euros par an.

Des inégalités sociales frappantes

Si tout le monde peut être touché par une maladie cardiovasculaire, certains profils sont particulièrement à risque. Le niveau socio-économique influence fortement la prévalence de ces maladies et leur prise en charge. Selon les données de Santé publique France, seuls 4 % des adultes ayant un niveau d’éducation inférieur au baccalauréat présentent une santé cardiovasculaire optimale, contre 21 % chez les diplômés de l’enseignement supérieur.

Aussi, les travailleurs manuels, soumis à des conditions de travail plus éprouvantes (horaires décalés, exposition au stress, manque d’activité physique), sont plus touchés que les professions intellectuelles.

Les populations les plus précaires consultent moins souvent un cardiologue, faute de moyens ou d’accès aux structures de santé. Dans certains cas, un infarctus ou un AVC sont découverts tardivement, avec des conséquences parfois irréversibles.

Où l’on vit influe aussi sur notre cœur

La France présente d’importantes disparités géographiques en matière de maladies cardiovasculaires. Les départements du Nord-Est de la France (Meuse, Haut-Rhin, Vosges) affichent des taux d’hospitalisation pour maladies cardiovasculaires supérieurs à 600 pour 100 000 habitants, soit presque deux fois plus que certains départements du Sud-Ouest comme la Vendée ou la Haute-Savoie.

Pourquoi ces écarts ?

Les femmes, grandes oubliées de la santé cardiovasculaire

Longtemps considérées comme moins à risque que les hommes, les femmes sont pourtant de plus en plus touchées par les maladies cardiovasculaires. En cause ? Des facteurs de risque spécifiques et une prise en charge souvent moins efficace.

Un facteur majeur, le tabagisme ! En hausse chez les jeunes femmes. Ces 15 dernières années, le nombre de syndromes coronariens aigus (infarctus) a augmenté chez les femmes de moins de 65 ans, en grande partie à cause de la progression du tabagisme dans certaines générations.

Des symptômes moins bien reconnus chez les sujets féminins notamment, sont en cause dans le développement des maladies cardiovasculaires. Les infarctus chez les femmes se manifestent souvent par des signes atypiques : fatigue, essoufflement, nausées… Résultat ? Un diagnostic souvent tardif et une prise en charge moins rapide que chez les hommes. En cas de crise cardiaque, les femmes sont moins souvent hospitalisées en soins intensifs, et elles ont un risque plus élevé de complications et de mortalité précoce.

Renforcer la prévention

Face à ces constats alarmants, la prévention est la clé. Or, trop de Français ignorent encore leur état de santé cardiovasculaire :

Les nouveaux rendez-vous de prévention proposés par l’Assurance Maladie à certains âges de la vie sont une opportunité à saisir pour détecter précocement ces pathologies silencieuses et adapter son mode de vie.

Les recommandations restent simples :

  • Arrêter de fumer
  • Bouger au moins 30 minutes par jour
  • Manger équilibré (moins de sel, plus de légumes)
  • Consulter régulièrement un médecin pour surveiller sa tension, son cholestérol et sa glycémie

Un combat collectif pour un cœur en bonne santé

Les maladies cardiovasculaires restent largement évitables avec une bonne hygiène de vie et un suivi médical régulier. Mais la lutte contre ces pathologies doit être collective :

  • Mieux informer sur les risques, notamment chez les femmes et les jeunes.
  • Réduire les inégalités d’accès aux soins en renforçant la présence des cardiologues en zones rurales.
  • Former la population aux gestes qui sauvent, car en cas d’arrêt cardiaque, un massage rapide peut doubler les chances de survie.

En 2025, l’objectif est clair : agir dès maintenant pour réduire l’impact de ces maladies et offrir à tous un avenir en meilleure santé.

À SAVOIR

Lorsqu’une personne s’effondre après un infarctus, son cœur peut s’arrêter brutalement. Sans intervention immédiate, ses chances de survie diminuent de 10 % chaque minute.

En France, près de 50 000 arrêts cardiaques se produisent chaque année, mais seuls 10 % des victimes survivent, faute d’une prise en charge rapide. Pourtant, dans des pays comme la Norvège ou la Suède, où 80 % de la population est formée aux gestes qui sauvent, le taux de survie grimpe jusqu’à 30 %. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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