Entre fantasme du break XXL et réalité du calendrier pro, les congés sont souvent millimétrés. Mais à partir de quand profitons-nous vraiment de leurs bienfaits sur notre santé mentale et physique ? On vous explique.
On ne vous apprend rien : faire une pause est vital pour notre équilibre mental. Oui, les vacances réduisent le stress, améliorent la qualité du sommeil, diminuent le risque de burn-out et même les troubles cardiovasculaires. Et la bonne nouvelle, c’est que ces bienfaits sont mesurables.
Dans une étude finlandaise publiée dans le Journal of Happiness Studies, le chercheur Jessica de Bloom s’est demandé quelle était la durée optimale des congés pour vraiment profiter d’un effet régénérant.
Prendre des vacances, c’est bon pour la santé.
Le délai est plus court que vous ne le pensez !
Durant les vacances, notre cerveau passe en “mode détente”. Mais il ne le fait pas instantanément. D’après les observations de Jessica de Bloom, il faut environ 3 jours pour décrocher mentalement du travail. Et c’est entre le 4ᵉ et le 8ᵉ jour que les bénéfices sont les plus intenses : sommeil plus réparateur, regain d’énergie, meilleure humeur.
Au-delà du 11ᵉ jour, ces effets s’essoufflent doucement, et certaines personnes commencent même à ressentir… une forme de lassitude, voire un petit mal du pays. Pas besoin de fuir pendant un mois, donc. Une semaine bien placée vaut mieux que trois mal utilisées.
Deux à trois pauses par an, c’est la clef
Dans l’idéal, au lieu de tout miser sur le break estival de trois semaines, mieux vaut programmer deux ou trois pauses de 7 à 10 jours dans l’année.
C’est d’ailleurs ce que recommandent plusieurs spécialistes du travail, comme le psychiatre Michel Lejoyeux, qui souligne au micro de France Info que “l’effet positif des vacances retombe après deux à trois semaines de reprise du travail.” Et si on en doute encore, une étude néerlandaise de 2010 a montré que l’anticipation des vacances est presque aussi bénéfique que les vacances elles-mêmes ! En clair, mieux vaut rêver trois fois par an que tout concentrer d’un coup.
Pas de repos si on reste connecté au boulot
Petite précision utile : l’effet bénéfique des vacances ne fonctionne que si on déconnecte vraiment. Or, près de 6 Français sur 10 lisent encore leurs mails pros pendant leurs congés, selon une étude QAPA/HelloWork de 2023.
Et c’est un vrai problème. Car si l’on reste joignable, on ne récupère pas pleinement. Le cerveau reste en alerte, le stress latent, et la tension nerveuse persiste. Conseil de pro : activez une vraie réponse automatique, laissez les urgences à quelqu’un d’autre, et oubliez Slack !
Où partir pour un repos optimal
Pas besoin de billet long-courrier pour recharger ses batteries : le bénéfice des vacances tient moins à la destination qu’à la qualité du repos. Ce qui compte, c’est de maîtriser son emploi du temps, de faire des choses qui nous plaisent, de dormir plus, de marcher plus, bref… de sortir du pilotage automatique.
Les vacances idéales, ce sont celles qui :
- offrent une vraie rupture avec la routine ;
- permettent de ralentir le rythme ;
- reconnectent avec les proches, la nature ou simplement soi-même.
Une staycation (vacances à la maison) peut donc très bien faire le job à condition d’éteindre l’ordi et de ne pas bricoler 10 heures par jour.
À SAVOIR
Prendre des congés pourrait même prolonger l’espérance de vie. Une étude finlandaise de 2018, publiée dans The Journal of Nutrition, Health and Aging, a montré que les personnes prenant moins de trois semaines de congés par an avaient un risque de mortalité prématurée plus élevé.
