La soupe est idéale pour une détox post fêtes sans dangers.
Après les repas bien chargés des fêtes de fin d'année, optez pour une bonne cure de soupes, la meilleure détox qui soit ! ©Shutterstock

Généralement bénéfique pour l’organisme, la détox n’est pourtant pas une pratique à prendre à la légère. Quelques précautions s’imposent et certaines personnes, à l’image des femmes enceintes ou des malades, font l’objet de réelles contre-indications. Et la règle, contrairement aux idées reçues, est de ne pas céder à la tentation de la détox post-fêtes, à une période où l’énergie est au plus bas, mais bien d’attendre les deux meilleurs créneaux saisonniers: le printemps et l’automne. Les conseils de Chiara Denis, consultante Ma Santé en naturopathie.

La tendance, en cette période de fêtes de fin d’année, est aux excès alimentaires. On en oublierait presque une autre, celle de la détox, qui fait pourtant régulièrement la une des magazines bien-être, entre “détox post fête” ou “comment perdre les quelques kilos en trop”.

La détox est devenue un sujet tellement banalisé qu’il s’emploie à toutes les sauces et tout au long de l’année. Qu’en est-il vraiment ? Faut-il obligatoirement passer par cette étape ? Qui est concerné ? À quel moment de la journée ? Et surtout, à quelle période de l’année ?Remettons les compteurs à zéro et voyons en détail en quoi cela consiste.

La détox : de quoi s’agit-il ? 

La détoxication est un temps de pause que l’on s’accorde afin d’aider notre organisme à se nettoyer via l’évacuation des toxines. Parmi ces dernières, on peut citer deux grandes catégories :

  • Les substances endogènes : il s’agit des toxiques produits naturellement par notre organisme (en interne) comme les radicaux libres, les hormones, la dégradation des protéines, le CO2, le nettoyage cellulaire etc.
  • Les substances exogènes, aussi appelées xénobiotiques : elles comprennent les médicaments, métaux lourds, tabac, alcool, colorants, conservateurs, édulcorants, nitrates, pesticides, pollutions atmosphériques, certains cosmétiques ou produits ménagers etc.

Ainsi, il faudra veiller durant le processus de détoxification à réduire l’apport d’éléments toxiques et à faciliter le travail des émonctoires*. Pour cela, certaines plantes en phytothérapie peuvent accompagner ce processus, comme des infusions de plantes drainantes ou hépato-protectrice (qui protège le foie). Par ailleurs, pour les plus aguerris ou ceux qui souhaitent se faire accompagner : le jeûne est aussi une technique de détoxication connue depuis des siècles.

À noter que ce travail de détox peut également porter sur l’aspect psychologique. Nous pouvons en effet être soumis à une colère, une tristesse ou un excès de stress qui perdure.

*émonctoire : en naturopathie, ce terme signifie organe d’élimination des déchets, comprenant principalement le rein, la peau, le foie ainsi que les intestins. 

À quelle période de l’année entreprendre une détox ? 

Traditionnellement, la détoxication est pratiquée durant les deux principaux changements de saison. Plus précisément durant le printemps et l’automne. En médecine traditionnelle chinoise, le printemps correspond aux organes “foie” et “vésicule biliaire”, alors que celui de l’automne regroupe les “intestins” et les “poumons”. Ainsi, l’objectif sera de soutenir ces divers organes via l’alimentation et la phytothérapie. Sachant que nous sommes tous différents, un accompagnement personnalisé avec un naturopathe permettra de mieux cerner les besoins et de compléter par une cure de revitalisation.

Comment savoir si mon organisme en a besoin ? 

Certains signaux que nous renvoient le corps peuvent orienter vers une surcharge des émonctoires. Parmi eux, on notera la fatigue chronique, des épisodes d’insomnies et/ ou des problèmes d’endormissement, des maux de tête, certains inconforts digestifs comme la constipation ou encore des déséquilibres dermatologiques (peau terne, boutons d’acné notamment au niveau des joues…). Plus ces symptômes seront chroniques et plus la piste de la détoxication fait sens. Attention tout de même à consulter votre médecin pour qu’il vous établisse un diagnostic en cas de problème de santé.

En revanche, la détox est contre-indiquée chez les femmes enceintes et allaitantes, chez les enfants et adolescents. Également, elle est déconseillée chez les sujets malades, déprimés (comme en phase de burn out) ou très fatigués. La détox demande en effet un bon niveau d’énergie du corps. Enfin, la détox est déconseillée aux personnes confrontées à des troubles alimentaires.  

Pourquoi une détox pendant les fêtes est une mauvaise idée ? 

L’hiver de par son froid et son manque de luminosité est une saison propice à la déprime saisonnière. De plus, il n’est pas rare que nous soyons fragilisés par des virus qui nous plongent dans un état de fatigue plus intense. Ainsi, je déconseille de faire une détoxication à cette période alors que notre énergie est au plus bas, mais plutôt aux intersaisons (printemps et automne) comme évoqué plus haut.

Détox post fête : mode d’emploi

L’objectif est de ne pas opter pour un régime restrictif avant les fêtes. En effet, cela pourrait engendrer un effet yoyo pour le corps. Ainsi, du côté de l’alimentation, il convient de privilégier des aliments hypotoxiques, autrement dit des produits les moins transformés possible, de saison et issus d’une agriculture raisonnée. N’oubliez pas d’inclure une portion de légumes à vos repas. Si jamais les repas sont très chargés durant les fêtes, la consommation d’une soupe de légumes au dîner, une semaine avant les célébrations peut être envisagée. Autre conseil, ne sautez pas de repas si vous n’êtes pas habitué à cette pratique. Cette action pourrait perturber votre organisme.

Veillez également à bien vous hydrater avec de l’eau durant la journée. Contrairement aux idées reçues, le thé ou le café ne nous hydratent pas !

Ces conseils sont valables chaque jour de l’année et pas seulement à l’approche des fêtes ou de l’été. Concernant les “écarts”, il ne faut pas culpabiliser. Au contraire, les fêtes sont des moments conviviaux synonyme de partage et de générosité. Ainsi, durant ces moments, vous pouvez vous permettre de manger moins équilibré. Et en plus grande quantité à partir de l’instant où cela reste occasionnel.

L’activité physique régulière est aussi un moyen d’aider son organisme à éliminer les toxines, notamment via la peau. Par ailleurs, elle favorise la motricité intestinale garante d’un bon transit. Enfin, elle permet de relancer la circulation sanguine et lymphatique. Pour les non sportifs, pensez à la marche digestive post repas.

Le sommeil est aussi la clé d’une bonne réparation de votre corps. En effet, c’est durant la nuit que l’organisme entre dans un processus de nettoyage cellulaire et qu’il se répare psychiquement.

Quelques conseils naturo pour faciliter la digestion post repas

Pour vous aider dans la digestion, consommez de la papaye 30 minutes avant le repas. Ce fruit contient des enzymes qui aident à la digestion.  Également, optez pour une bouillotte à placer sur votre foie (attention de ne pas vous brûler) pendant 30 min après le repas. Enfin, la camomille romaine en infusion est une incontournable dans les troubles digestifs. 1 CàS dans 20cl d’eau bouillante à faire infuser durant 10 min à couvert. Enfin, la badiane, l’anis étoilé ainsi que le fenouil sont connues pour limiter les ballonnements. Vous pouvez trouver des mélanges à infuser prêt à l’emploi en herboristerie.

En conclusion, il n’existe pas de détox universelle mais une individualisation de sa détox. Le seul point commun est qu’il est important de s’écouter, et d’être attentif aux signes que notre corps nous renvoieC’est pourquoi durant une cure de détoxication, il est important de soutenir nos émonctoires en douceur au lieu de les agresser directement avec des plantes drainantes, ou encore de sauter des repas.

À SAVOIR

La détox était déjà pratiquée par les Égyptiens durant l’antiquité. En effet, le papyrus d’Ebers qui fut retrouvé en 1862 indiquait la phrase suivante : « Il faut commencer par purifier le corps en éliminant les miasmes » (substances toxiques endogènes et exogènes).

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