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Le bavardage mental se fait de manière involontaire. ©Freepik

Mais pourquoi mon cerveau bavarde-t-il tout seul ? Souvent source de pensées négatives, de stress et d’anxiété, le bavardage mental peut vite devenir l’ennemi du bien-être, voire du sommeil. Certains thérapeutes l’appellent d’ailleurs « mental FM ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Que faire lorsque nos pensées prennent le contrôle ? Quelles sont les solutions ? Les réponses de notre consultante bien-être Anaïs Peresson, avec les éclairages de Tatiana Raitif, accompagnatrice en méditation, et Céline-Anissa Chahi psychologue et art-thérapeute au Centre Viabert, à Lyon.

Le bavardage mental désigne ce fil de pensées incessant qui captive l’esprit. Il est constitué de jugements sur tout et cela peut se révéler particulièrement polluant, voire nocif. En effet, il est parfois tellement intense qu’il embrume celui qui en est sujet et l’entraine dans une spirale infernale, avec parfois la sensation de se sentir esclave de ses pensées. Anaïs Peresson, consultante bien-être, Tatiana Raitif, accompagnatrice en méditation, et Céline-Anissa Chahi, psychologue, nous expliquent ce phénomène de “bavardage mental”.

C’est un pot-pourri de ruminations à propos du passé, remords ou regrets, ainsi que de craintes, spéculations ou scénarios hypothétiques pour le futur. Ce drôle de phénomène nous éloigne donc de l’instant présent, le seul temps qui nous appartient véritablement.

S’il survient souvent après une contrariété particulière, le bavardage mental peut tout autant assaillir l’esprit pendant nos activités quotidiennes (heures de travail, moment du coucher…) sans aucune raison apparente.

Selon le Dr Céline-Anissa Chahi, psychologue à Lyon, « il est toutefois important de distinguer le bavardage mental purement involontaire de l’acte de réflexion qui, lui, est volontaire. Ce dernier porte son attention sur certaines pensées pour avancer, faire des projets et résoudre des problèmes…indispensables au quotidien ! ».

Lorsque le bavardage mental se met en route, la seule chose à laquelle on pense, c’est à le faire taire. Le plus souvent toutefois, il s’agit de la meilleure façon de le cultiver. Pour calmer le bavardage mental, le seul moyen véritablement efficace est d’apprivoiser ses pensées. Pour cela, il est nécessaire de créer un espace entre soi et ses pensées.

Nous ne sommes pas nos pensées. Le bavardage mental nous fait souffrir lorsque l’on s’identifie à lui. Alors que, comme le cœur bat, le sang circule, les poumons inspirent et expirent, le cerveau pense. Car nous sommes en vie. Alors au lieu de s’évertuer à bâillonner l’activité du mental, il est plus judicieux de prendre de la hauteur, car de toute façon, le cerveau ne s’arrêtera pas de penser.

Apprivoiser son bavardage mental nécessite de lâcher prise. Mais il est difficile d’admettre que la chose la plus importante de notre vie, la pensée, se révèle parfois hors de contrôle. Alors voici quelques outils efficaces pour prendre du recul sur ses pensées et apaiser les effets du bavardage mental.

S’initier à la méditation de pleine conscience

La méditation de pleine conscience est l’outil par excellence pour apprendre à gérer le bavardage mental et se réinscrire dans l’instant présent. L’idée n’est pas de chasser ses pensées, contrairement à ce que l’on pourrait croire. L’objectif est de prendre de la distance avec ses pensées, les observer, les laisser passer sans les suivre, mais également s’apercevoir lorsqu’elles nous embarquent et s’en détacher. L’esprit a tendance à se refermer sur le mental.

La méditation permet de rouvrir notre conscience aux sensations et au monde qui nous entoure, sans pour autant arrêter l’esprit de penser. La méditation consiste justement à apprendre à vivre avec ses pensées sans les laisser aspirer notre attention. Le bavardage mental devient problématique lorsque nous permettons à nos pensées de s’approprier tout l’espace de notre conscience.

Comment faire pour méditer ?

Méditer est à la portée de chacun. Pour une première, Tatiana Raitif propose un exercice simple qui consiste à ramener l’attention sur la respiration naturelle. Installez-vous confortablement, gardez les yeux clos ou mi-clos puis comptez les inspirations/expirations. Un : j’inspire, deux : j’expire, trois : j’inspire, quatre : j’expire et ainsi de suite jusqu’à atteindre le chiffre 10.

Si l’esprit est embarqué par le bavardage mental, ramenez délicatement votre concentration sur le souffle et recommencez à 0. Ne vous jugez pas. Il n’y a pas d’objectif à atteindre. Pas de méditation « réussie » ou « ratée ». Il s’agit simplement d’un moment que vous vous consacrez.

La métaphore par visualisation est également un autre exercice de pleine conscience intéressant : imaginez votre esprit comme une rivière et les pensées comme des feuilles qui passent et suivent le flux. On ne s’accroche pas aux pensées mais on les observe, on les laisse passer.

Marcher pour aérer l’esprit

La marche est un autre outil très efficace à portée de jambes pour apprendre à gérer le bavardage mental. Par la régularité de ses mouvements répétitifs, la marche constitue une sorte de méditation en mouvement. Elle permet de réfléchir autrement. C’est un bon moyen de lâcher prise. Au fil des pas, on prend de la distance et s’opère une remise en ordre naturelle dans l’esprit. Vous avez d’ailleurs peut-être déjà dû vous en rendre compte. Lorsque le bavardage mental devient oppressant, que cela tourne en boucle dans notre tête, enfiler une paire de baskets et aller marcher est une bonne façon de revenir à soi et désamorcer la bombe mentale.

Les activités artistiques pour ramener le calme intérieur     

Enfin, l’art est également un bon moyen de gérer le bavardage mental, et de rester zen. Une véritable boite à outils qui vous sera d’autant plus adaptée si vous avez d’ores et déjà une certaine appétence pour l’univers artistique et créatif. En effet, tout comme la méditation, le yoga, et la marche, les activités artistiques favorisent la pleine conscience puisqu’elles permettent de concentrer l’esprit sur la création, au point souvent d’en perdre la notion du temps. L’essentiel est de se laisser guider par sa sensibilité et de ne pas chercher à se mettre d’objectifs ni à juger sa production. Juste se laisser aller à ce retour sur soi expressif.

C’est ce qu’ont démontré des chercheurs de la Drexel University à Philadelphie (EU) dans une étude publiée dans la revue Art Therapy. Sans chercher à faire taire le bavardage mental, c’est un outil efficace pour amener délicatement l’esprit à se détacher de son flux de pensées. Le simple fait de noter les pensées envahissantes permet de les sortir hors de soi. Il n’est pas nécessaire de développer ni de chercher à comprendre mais juste de les déposer dans un lieu, de faire trace.

Le dessin est par exemple souvent utilisé dans l’Art-thérapie. La peinture est aussi un moyen simple de se vider l’esprit. Pourtant elle parait souvent inaccessible aux débutants. À tort. Il suffit d’oser ! Une bonne façon de s’initier est de commencer par peindre des nuages, à la portée de tous et très efficace pour s’offrir un bon bol d’air mental !

 

À SAVOIR

Retrouvez les conseils d’Anaïs Peresson, consultante beauté & bien-être Ma Santé, sur les bienfaits de la méditation contre le stress.

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