Deux parents contemplent avec admiration leur nouveau-né.
Un bébé est considéré comme prématuré s'il naît avant 8 mois et demi. © Adobe Stock

Chaque année, environ 7,4 % des naissances en France sont prématurées, soit près de 60 000 enfants. Ces bébés vulnérables nécessitent des soins spécialisés, surtout durant les premières semaines de leur vie. Si les progrès médicaux ont amélioré leurs chances de survie, leur suivi en milieu hospitalier n’est pas toujours suffisant. À Lyon, l’hôpital Lyon-Sud propose ainsi une nouvelle approche : permettre à ces bébés de rentrer chez eux plus tôt, tout en restant sous surveillance grâce au déploiement d’une nouvelle unité mobile de néonatologie.

Un bébé est considéré comme prématuré s’il naît avant 37 semaines de grossesse, soit avant 8 mois et demi. Les causes de la prématurité sont diverses : infections, problèmes avec le placenta, hypertension chez la mère, diabète gestationnel, etc. Environ 15 % des prématurés sont des “grands” prématurés, et 5 % sont des “très grands” prématurés, selon l’Inserm.

Un bébé prématuré naît avant la fin de son développement. Donc cela signifie que ses organes, tels que les poumons, le cœur et le cerveau, sont encore en formation et, par conséquent, plus fragiles. Son système immunitaire est également moins développé, ce qui le rend forcément plus susceptible aux infections et à d’autres complications.

En raison de leur vulnérabilité, les prématurés peuvent développer divers troubles pendant leur enfance, tels que :

À sa naissance, ce nouveau-né bénéficie souvent de soins en néonatalogie, une unité spécialisée dans la prise en charge des naissances prématurées. Une prise en charge, qui peut durer plusieurs semaines, et qui vise à assurer sa survie et son développement.

Depuis juin 2024, l’hôpital Lyon Sud expérimente une unité mobile de néonatologie, un dispositif encore jamais vu en France. Ce programme permet à certains bébés prématurés de quitter l’hôpital plus tôt tout en continuant à recevoir les soins nécessaires à leur développement. L’objectif ? Réduire les séjours prolongés en néonatologie, une source de stress pour les parents et qui peuvent nuire au lien affectif avec l’enfant.

Ces séjours à l’hôpital peuvent, en effet, durer des semaines, voire des mois, selon le degré de prématurité du bébé. Pour les bébés les plus grands prématurés, l’hospitalisation peut même aller jusqu’à trois mois, ce qui peut nuire à son développement neurologique. Grâce à l’UMN, les bébés pourraient ainsi bénéficier d’un suivi médical à domicile. Ce dispositif permet de rompre le cycle d’hospitalisation prolongée, et offre un cadre plus familier et apaisant pour la famille. 

« Notre objectif est de proposer une prise en charge qui s’apparente le plus possible à un parcours de soin classique pour un nouveau-né en bonne santé. L’objectif étant que les parents ne perçoivent pas leur expérience comme un parcours médicalisé », explique le Dr Franck Plaisant, chef du service de néonatologie et de réanimation néonatale de l’hôpital Lyon Sud.

L’unité mobile se compose d’une équipe d’infirmières spécialisées en néonatologie et d’une infirmière puéricultrice coordinatrice. Ces professionnelles se rendent au domicile des familles une à deux fois par jour, 7 jours sur 7, pour assurer le suivi médical. 

Les familles reçoivent, de leur côté, tous les équipements nécessaires pour le suivi à domicile :

  • Des scopes : pour surveiller les fonctions vitales.
  • Des sondes gastriques : pour l’alimentation si nécessaire.
  • Des bilirubinomètres : pour mesurer la bilirubine et dépister la jaunisse.

Cette nouvelle solution devrait également faciliter l’allaitement, un élément ô combien déterminant pour le bon développement du nourrisson.

« C’est une nouvelle manière de penser la néonatologie, qui a déjà fait ses preuves dans les pays nordiques, notamment en Suède. Les premiers retours suggèrent que les UMN représentent l’avenir de la néonatologie », rassure le Dr Roxana Diehl, chef de service adjointe et responsable médicale de l’UMN.

À SAVOIR

Dans le cadre de ce projet expérimental, des rendez-vous réguliers à l’hôpital Lyon Sud avec un médecin référent sont prévus, et une ligne téléphonique reste disponible pour répondre aux questions et préoccupations des parents.

Article précédentHygiène dentaire : quels sont les risques du fluor ? 
Article suivantRelation à distance : comment faire fonctionner son couple ?
Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé plus que tout par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici