L’épidémie saisonnière de bronchiolite, qui touche principalement les nourrissons, s’étend actuellement à toutes les régions de la métropole, à l’exception de la Corse. Alors qu’un tout premier vaccin, le Beyfortus®, est accessible en pharmacie depuis l’automne 2023, c’est au tour du vaccin prénatal Abrysvo® de venir offrir une protection supplémentaire aux nourrissons. Ce vaccin est désormais proposé aux femmes enceintes dans les hôpitaux publics et privés. C’est notamment le cas dans les services de maternités des Hospices Civils de Lyon, l’HFME de Lyon-Bron, l’hôpital de la Croix-Rousse et l’Hôpital Lyon-Sud.
La bronchiolite est une maladie virale des petites bronches, principalement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS). Elle affecte majoritairement les nourrissons de moins de deux ans, avec un pic chez les bébés de moins de six mois.
Les symptômes incluent une toux, une respiration sifflante et des difficultés respiratoires. Bien que souvent bénigne, la bronchiolite peut entraîner des complications graves nécessitant une hospitalisation, en particulier chez les prématurés ou les enfants souffrant de maladies chroniques. Ces derniers jours, une quinzaine de cas sévères ont ainsi été recensés dans les établissements des Hospices Civils de Lyon, qui rappellent que “deux options de protection sont disponibles : le vaccin Abrysvo, administré à la femme enceinte pendant son dernier trimestre de grossesse, ou le traitement préventif par anticorps monoclonal, Nirsevimab (Beyfortus®), administré au bébé après sa naissance”.
Abrysvo : un nouveau vaccin prénatal
Tout récemment mis sur le marché et intégralement remboursé par la Sécurité sociale, le vaccin prénatal Abrysvo® est une nouvelle arme contre l’épidémie de bronchiolite. Ce vaccin, proposé dans les trois maternités lyonnaises de l’Hôpital Femme Mère Enfant, de Lyon-Sud et de la Croix-Rousse, peut être administré aux femmes enceintes entre la 32ᵉ et la 36ᵉ semaine de grossesse. L’objectif est de protéger les nouveau-nés dès leur naissance grâce à un transfert d’anticorps maternels.
Ce vaccin “permet à la maman d’augmenter ses anticorps qui sont ensuite transférés au bébé via le placenta et, après la naissance, par le
lait maternel”, expliquent les HCL dans un communiqué du 13 décembre 2024.
- Mode d’action : le vaccin stimule la production d’anticorps spécifiques chez la mère, qui sont transmis au bébé via le placenta.
- Type de protection : le nourrisson bénéficie d’une immunité passive dès la naissance et jusqu’à ses six mois.
- Modalités de remboursement : depuis août 2024, le vaccin est entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie, permettant son administration dans les hôpitaux, cliniques, et maternités.
- Complémentarité avec d’autres vaccins prénatals : Abrysvo® s’ajoute aux recommandations pour les vaccins contre la coqueluche, la grippe et la COVID-19, et renforce la protection globale de la mère et du nourrisson.
Vaccin prénatal, un parfait complément au traitement Beyfortus®
Le vaccin prénatal Abrysvo® ne remplace pas le traitement par anticorps monoclonal Beyfortus® (nirsévimab) introduit en 2023, mais offre une option alternative.
Les parents ont désormais le choix entre deux stratégies préventives :
- Vaccination maternelle avec Abrysvo® : protège le nourrisson dès la naissance grâce au transfert d’anticorps maternels.
- Immunisation du nouveau-né avec Beyfortus® : une injection unique administrée au nourrisson après la naissance, offrant une protection directe contre le VRS pendant environ cinq mois.
“Le traitement préventif par anticorps monoclonal, Nirsevimab (Beyfortus®), administré dès la naissance, neutralise le VRS sans solliciter le système immunitaire du nourrisson”, précisent les HCL. “En une dose unique, il assure une protection pour toute la saison hivernale. En 2023, cette méthode a permis une réduction de 80 % des hospitalisations pour bronchiolite aux HCL, avec un taux d’efficacité de 78 % chez les nouveau-nés vaccinés en maternité”.
Il s’agit donc de deux options permettant aux familles de choisir la méthode la mieux adaptée pour protéger leur enfant contre la bronchiolite. « Le vaccin Abrysvo permet aux mères de protéger leurs bébés dès la grossesse et le traitement préventif par anticorps
Nirsevimab, permet de protéger le bébé après sa naissance. En offrant une immunité précoce contre le VRS aux nourrissons, nous pouvons réduire considérablement les risques de formes graves et d’hospitalisations. C’est une avancée majeure pour la santé des tout-petits », souligne le Pr Yves Gillet, Chef de Service Adjoint au Service d’Urgences et Réanimation Pédiatriques à l’hôpital Femme Mère Enfant, à Lyon.
Bronchiolite : quels dangers pour votre nourrisson ?
La bronchiolite est une maladie qui, bien qu’elle soit le plus souvent bénigne, peut entraîner des complications graves. Elle se manifeste par une inflammation des petites bronches et cause :
- Des difficultés respiratoires sévères : le nourrisson peut présenter une respiration sifflante, accélérée, voire laborieuse.
- Une fatigue excessive : la difficulté à respirer peut entraîner une baisse de l’appétit et une difficulté à s’alimenter.
- Un risque accru d’hospitalisation : environ 2 à 3 % des nourrissons touchés doivent être hospitalisés.
Dans certains cas, la bronchiolite peut nécessiter une assistance respiratoire, notamment chez les bébés de moins de six mois. C’est pourquoi une protection précoce est nécessaire pour réduire ces risques.
À SAVOIR
Avec l’arrivée de la saison hivernale, il est important de souligner que la lutte contre les infections ne se limite pas à la vaccination. Pour réduire la transmission des virus courants, comme la bronchiolite, la grippe, la COVID-19 ou encore la gastro-entérite, des mesures simples peuvent être adoptées. Cela inclut le lavage fréquent des mains, une bonne ventilation des espaces clos et le port du masque en cas de symptômes respiratoires, afin de protéger les personnes les plus vulnérables.