Une femme souffrant des douleurs du cancer de la vessie.
Dès l'apparition de sang dans les urines, consultez votre médecin. © Freepik

Le cancer de la vessie, un mal souvent discret, touche chaque année des milliers de personnes en France. Quels sont les symptômes à surveiller ? Les causes à éviter ? Et les traitements aujourd’hui proposés ? Éléments de réponse. 

Le cancer de la vessie, vous connaissez ? Pas vraiment ? Vous n’êtes pas seul. Pourtant, avec environ 13 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, il figure parmi les cancers urologiques les plus fréquents, juste derrière celui de la prostate.

Il touche majoritairement les hommes après 65 ans, mais les femmes ne sont pas épargnées, bien au contraire. Chez elles, le diagnostic est souvent posé plus tardivement, avec des conséquences plus sévères.

Le tabac, premier coupable désigné

Sans grande surprise, le tabagisme est la principale cause du cancer de la vessie. Environ 70 % des cas lui sont attribués selon la Fondation ARC. Les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette ne s’arrêtent pas aux poumons. Elles sont filtrées par les reins et se retrouvent concentrées dans l’urine. Résultat, elles stagnent dans la vessie, agressant lentement mais sûrement sa paroi.

Les fumeurs ont un risque 5,5 fois plus élevé de développer ce cancer que les non-fumeurs. Alors oui, arrêter de fumer, c’est bon pour tout… y compris votre vessie !

Les expositions professionnelles

Amateurs d’odeurs de solvants ou de colles industrielles, attention. Certaines professions exposent davantage au risque : ouvriers de l’industrie chimique, du textile, chauffeurs routiers… 

En cause, les amines aromatiques et autres substances cancérogènes inhalées ou manipulées au quotidien.

Les infections urinaires chroniques

Des cystites à répétition ? Cela peut aussi jouer, surtout lorsqu’elles sont mal soignées ou traînent sur la durée. 

Une inflammation chronique de la vessie peut finir par altérer les cellules qui la tapissent, augmentant le risque de dégénérescence.

L’ADN peut-il nous jouer un mauvais tour ?

Contrairement à certains cancers très marqués génétiquement comme ceux du sein ou du côlon, le cancer de la vessie est rarement d’origine héréditaire. Mais attention, rarement ne veut pas dire jamais.

Selon les dernières données de l’Institut national du cancer, environ 1 à 2 % des cas pourraient avoir une composante familiale, notamment lorsqu’il existe des antécédents de cancers urinaires multiples dans la famille. Ce n’est pas l’hérédité au sens classique, mais plutôt une prédisposition génétique combinée à des facteurs environnementaux.

Les symptômes à surveiller : quand faut-il consulter ?

La présence de sang dans les urines (hématurie) est le signal d’alarme numéro un. Et, ironie du sort, il est souvent indolore. Pas de douleur, pas d’inquiétude ? Faux. C’est justement ce manque de symptômes qui retarde parfois le diagnostic.

D’autres signes peuvent alerter :

Dans le doute, consultez. Car plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées.

Les cancers superficiels

Le traitement dépend du type de cancer (superficiel ou infiltrant) et de son stade. 

Les cancers dits superficiels sont souvent traités par résection transurétrale (on retire la tumeur par les voies naturelles), suivie d’instillations intravésicales, une sorte de chimiothérapie locale avec un médicament introduit directement dans la vessie. Efficace et plutôt bien toléré.

Les formes plus avancées

En cas de récidive ou de forme invasive, on peut proposer :

  • une cystectomie (ablation de la vessie),
  • une chimiothérapie systémique,
  • voire une immunothérapie pour stimuler les défenses immunitaires.

Vous l’aurez compris, éviter le cancer de la vessie, c’est d’abord éviter les causes connues : arrêter de fumer, limiter l’exposition à certains produits chimiques, soigner ses infections urinaires et ne jamais ignorer les signes d’alerte.

Et comme souvent en santé, le dépistage précoce sauve des vies. Alors si vous avez un doute, parlez-en à votre médecin.

À SAVOIR

Selon l’Institut National du Cancer, une faible consommation de liquides sur le long terme peut augmenter le temps de contact entre les substances toxiques présentes dans l’urine et la paroi de la vessie. Car moins on boit, moins on va aux toilettes. Ainsi, le peu de liquide (potentiellement toxique) qui stagne favorise les mutations cellulaires. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

3 Commentaires

  1. Précision : Pour bien connaître les conséquences de la chimio par instillation, je précise que cette chimiothérapie est assez bien tolérée effectivement, pendant quelques semaines , voir mois , mais ensuite, elle brûle tellement les tissus qu’elle devient véritablement insupportable . Des brûlures intenses et permanentes avec saignements lors de mictions tres , très , fréquentes , m’ont obligé à y mettre fin prématurément avec l’accord de mon cancérologue .et de l’urologue. Néanmoins, la chimiothérapie a été efficace, puisque sans récidive de tumeur depuis plus d’un an . Alors que les récidives étaient systématiques après uniquement de la chirurgie . A condition aussi que les tumeurs soient superficielles , donc non infiltrées , à un stade précoce.

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