Un groupe de soutien dans la lutte contre le cancer du sein.
Avec un taux de dépistage du cancer du sein trop faible, beaucoup de femmes sont diagnostiquées trop tard. © Adobe Stock

Une femme sur neuf touchée par le cancer du sein en France aujourd’hui, et une sur cinquante-neuf qui en meurt : des chiffres qui interpellent, alors même que les prévisions font état d’une hausse sensible de ces décès d’ici 2050. Mais pourquoi cette augmentation ? Quels sont les facteurs de risque et comment mieux prévenir ce cancer ? Décryptage.

Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez les femmes en France. Chaque année, environ 61 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, et près de 12 000 décès lui sont attribués. Concrètement, cela signifie qu’une femme sur neuf sera confrontée à cette maladie au cours de sa vie, et qu’une sur 59 en mourra.

Les projections pour les prochaines décennies sont préoccupantes. Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), le nombre de décès dus au cancer du sein en France pourrait augmenter de 37 % d’ici 2050, passant de 14 700 à 20 100 décès annuels.

Le vieillissement de la population

Avec l’allongement de l’espérance de vie, la proportion de femmes âgées augmente. Or, le risque de développer un cancer du sein croît avec l’âge, particulièrement après 50 ans. Selon la Fondation ARC, en 2018, 61 % des nouveaux cas de cancers en France concernaient des personnes de 65 ans ou plus. 

Cette tendance devrait se poursuivre, avec une projection atteignant près de 50 % après 2050. Ce vieillissement démographique contribue donc directement à l’augmentation des cas de cancers du sein, et par conséquent, de la mortalité.

L’évolution des modes de vie

Nos habitudes de vie modernes est un élément non négligeable dans la hausse des cancers du sein. La sédentarité, le surpoids, la consommation d’alcool et de tabac, ainsi qu’une alimentation déséquilibrée, sont autant de facteurs de risque.

Par exemple, la prise de poids à l’âge adulte augmente le risque de cancer du sein après la ménopause. Cela s’explique par le rôle du tissu graisseux, qui produit des hormones comme les œstrogènes, impliquées dans le développement de ce type de cancer.

De plus, des changements sociétaux, tels que la maternité plus tardive et la diminution de la durée de l’allaitement, réduisent l’effet protecteur naturel de ces facteurs. La Fondation ARC souligne que ces évolutions contribuent à la progression des cancers du sein, et donc à une mortalité plus élevée.

Les facteurs environnementaux

L’exposition à certains polluants et perturbateurs endocriniens suscite de plus en plus d’inquiétude. Présentes dans notre quotidien, ces substances chimiques peuvent favoriser le développement des cancers du sein. Parmi elles, le bisphénol A et les dioxines sont particulièrement préoccupants en raison de leur action œstrogénique et cancérogène.

Selon les endocrinologues, ces composés perturbent le fonctionnement hormonal et pourraient expliquer, en partie, la hausse des cas de cancers.

Un dépistage insuffisant

Le dépistage précoce est essentiel pour détecter un cancer du sein à un stade débutant et ainsi augmenter les chances de guérison. Pourtant, en France, le taux de participation au dépistage organisé reste faible : seulement 47 % des femmes concernées y ont recours, contre 54 % en moyenne en Europe, selon Le Monde.

De plus, certaines tranches d’âge ne bénéficient pas du dépistage systématique, notamment les femmes de moins de 50 ans et celles de plus de 74 ans. Ce manque de dépistage dans ces populations peut entraîner un diagnostic tardif, réduisant ainsi les chances de survie.

Pour inverser cette tendance, il est crucial de sensibiliser davantage les femmes à l’importance du dépistage, tout en élargissant les tranches d’âge concernées.

Des avancées significatives ont été réalisées en matière de dépistage et de traitement du cancer du sein. La mammographie permet de détecter des tumeurs à un stade précoce, et les traitements, qu’ils soient chirurgicaux, radiothérapeutiques ou médicamenteux, ont considérablement évolué. Grâce à ces progrès, le taux de survie à cinq ans après un diagnostic de cancer du sein est aujourd’hui d’environ 88 % en France.

Cependant, ces avancées ne profitent pas à toutes de manière égale. Les disparités géographiques, l’accès aux soins dans les déserts médicaux et les inégalités socio-économiques sont autant de barrières à une prise en charge optimale pour toutes les femmes.

Pour inverser cette tendance, la prévention est essentielle. Voici quelques recommandations :

  • – Adopter une alimentation équilibrée : privilégier les fruits, légumes et limiter les aliments transformés.
  • – Pratiquer une activité physique régulière : au moins 30 minutes par jour.
  • – Maintenir un poids santé : le surpoids après la ménopause augmente le risque de cancer du sein.
  • – Limiter la consommation d’alcool et de tabac : ces substances sont des facteurs de risque connus.
  • – Participer au dépistage organisé : même en l’absence de symptômes, le dépistage permet une détection précoce.

Face à l’augmentation prévue de la mortalité liée au cancer du sein, il est crucial d’agir sur tous les fronts : renforcer la prévention, améliorer le dépistage et garantir un accès équitable aux traitements pour toutes les femmes. Une approche globale, tenant compte des facteurs individuels, environnementaux et sociétaux, est indispensable pour faire reculer cette maladie.

À SAVOIR

Le cancer du sein touche également les hommes, bien que rarement. Chaque année en France, environ 600 hommes sont diagnostiqués avec cette maladie, représentant moins de 1 % de tous les cas de cancer du sein.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentCovid-19 : la menace d’un nouveau coronavirus inquiète les scientifiques
Article suivantOffre de soins: l’URPS Médecins Libéraux joue les accompagnants en Auvergne-Rhône-Alpes
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici