Un cas de choléra a été confirmé à Mayotte, un mois après le passage du cyclone Chido. Ce premier signal d’alerte soulève des inquiétudes quant à une possible propagation de la maladie sur l’île. Que sait-on de la situation actuelle ? Le choléra est-il une menace en France ? On vous explique tout.
L’île de Mayotte fait face à un défi sanitaire de taille. Le 19 janvier 2025, les autorités de santé ont confirmé un premier cas de choléra chez une patiente récemment revenue des Comores, où une épidémie sévit actuellement. Cette personne a été immédiatement prise en charge et placée en isolement à l’hôpital, afin d’éviter toute transmission.
D’après le ministère de la Santé, l’état de la patiente est stable, et aucune contamination locale n’a été détectée à ce jour. Des enquêtes épidémiologiques sont en cours pour identifier les éventuels contacts et renforcer la surveillance.
Choléra : le retour ?
Qu’est-ce que le choléra ?
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, qui se propage principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. La maladie peut entraîner une déshydratation sévère, voire la mort, si elle n’est pas traitée rapidement.
Les symptômes apparaissent généralement 2 à 5 jours après l’infection et incluent :
- Des diarrhées abondantes et soudaines,
- Des vomissements,
- Une déshydratation rapide avec fatigue intense, soif et crampes musculaires.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le choléra touche chaque année entre 1,3 et 4 millions de personnes dans le monde, causant environ 143 000 décès.
Pourquoi Mayotte est-elle vulnérable ?
Le passage du cyclone Chido a fortement fragilisé Mayotte, impactant les infrastructures de santé et l’accès à l’eau potable. Or, le choléra se propage principalement dans les zones où l’hygiène et l’assainissement sont insuffisants.
Les autorités locales redoutent que la destruction des réseaux d’eau et d’assainissement, combinée à des conditions de vie précaires, ne favorise l’apparition de nouveaux cas.
Pour limiter les risques, des mesures préventives ont été mises en place :
- Distribution d’eau potable dans les zones les plus touchées,
- Surveillance renforcée des cas suspects,
- Sensibilisation de la population aux gestes d’hygiène (lavage des mains, consommation d’eau bouillie ou traitée).
Doit-on s’attendre à une propagation du virus en France ?
Quels sont les risques d’une épidémie de choléra en France ?
En Métropole, le risque d’épidémie de choléra est extrêmement faible, grâce à un système de santé performant et un accès généralisé à l’eau potable. Les derniers cas signalés en France métropolitaine étaient principalement des cas importés, comme celui récemment observé à Mayotte.
Cependant, des précautions sont prises pour éviter toute propagation, notamment :
- Contrôle sanitaire aux frontières,
- Surveillance des eaux usées,
- Dépistage et prise en charge rapide des cas suspects.
Comment se protéger du choléra ?
La prévention repose principalement sur l’hygiène et l’accès à une eau saine. Voici quelques recommandations simples pour éviter tout risque d’infection, particulièrement dans les zones à risque :
- Boire uniquement de l’eau potable, en bouteille ou préalablement bouillie,
- Se laver régulièrement les mains, surtout avant de manger,
- Bien cuire les aliments, notamment les fruits de mer,
- Éviter les aliments crus ou mal lavés.
Il existe également un vaccin contre le choléra, recommandé aux personnes voyageant dans des zones à haut risque.
Quelle est la situation actuelle à Mayotte ?
Pour l’instant, les autorités se veulent rassurantes : aucune propagation du choléra n’a été détectée à Mayotte, et la situation est sous contrôle. Néanmoins, la vigilance reste de mise, et des actions sont déployées pour éviter qu’une crise sanitaire ne s’installe sur l’île.
Les Mahorais sont appelés à respecter strictement les consignes d’hygiène, tandis que les professionnels de santé continuent leur travail de prévention et de surveillance épidémiologique.
À SAVOIR
Le choléra a frappé l’Europe à plusieurs reprises au XIXe siècle, notamment lors des épidémies de 1832, 1849 et 1866, causant des milliers de morts. La maladie s’est propagée via les routes commerciales depuis l’Inde, touchant durement les grandes villes en raison du manque d’hygiène et d’eau potable. En 1854, le médecin britannique John Snow a démontré que le choléra se transmettait par l’eau contaminée, conduisant à des améliorations sanitaires. Aujourd’hui, grâce aux progrès en assainissement, le choléra a disparu d’Europe, sauf dans de rares cas importés.