La population française avec des masques face à l'épidémie de grippe 2025.
La grippe touche chaque hiver entre 2 et 6 millions de personnes, plus particulièrement les personnes fragiles, et est responsable d'hospitalisations, voire de décès. © Adobe Stock

Alors que le virus de la grippe circule activement sur l’ensemble du territoire, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé que le pic épidémique devrait survenir entre ce week-end et le début de semaine. Les hôpitaux, où la tension s’accentue, vont devoir tenir. Dans le même temps, le taux de vaccination est loin d’atteindre les objectifs et le gouvernement a clairement ouvert la porte à l’obligation vaccinale.

L’épidémie de grippe saisonnière est entrée dans une phase critique. Vendredi 17 janvier, lors de sa visite aux Hospices Civils de Lyon, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a confirmé que “le virus circule très activement dans le pays”, avec des disparités régionales notables.

Selon le ministre, “l’Île-de-France semble avoir une avance d’environ quinze jours par rapport au reste du territoire, tandis que la région Auvergne-Rhône-Alpes montre des signes de stagnation. Cela ne signifie pas que nous sommes sortis d’affaire, mais l’évolution semble se stabiliser”.

Comme le confirme Santé publique France, les consultations pour syndromes grippaux ont explosé ces dernières semaines, avec plus de 240 consultations pour 100 000 habitants, un seuil bien au-delà du niveau épidémique. Les services hospitaliers sont en tension, notamment pour les personnes âgées et fragiles.

Malgré les campagnes de sensibilisation, le taux de vaccination contre la grippe reste en deçà des attentes. “Il est loin d’être satisfaisant”, a reconnu Yannick Neuder. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 80 % des formes graves de la grippe concernent des personnes non vaccinées.

Les autorités de santé rappellent que la vaccination reste le moyen le plus efficace pour éviter les complications, notamment chez les populations à risque :

  • Les personnes âgées de 65 ans et plus
  • Les femmes enceintes
  • Les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, insuffisance respiratoire, etc.)
  • Les professionnels de santé

Selon les derniers chiffres disponibles, seuls 52 % des personnes à risque ont reçu leur injection, alors que l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 75 %. Ce retard inquiète les experts de santé publique, d’autant plus que le virus est particulièrement virulent cette année.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement pourrait-il rendre la vaccination obligatoire ? “C’est encore prématuré, mais j’ai déjà saisi la Haute Autorité de Santé pour évoquer la question”, a indiqué le ministre de la Santé, vendredi dernier. Une mesure qui pourrait s’avérer nécessaire si les taux de vaccination ne progressent pas rapidement.

Si certains pays comme l’Italie ou l’Australie ont déjà instauré des obligations pour certaines catégories de population, la France privilégie pour l’instant l’incitation et la pédagogie.

Comment sait-on que l’on atteint le pic épidémique ?

On parle de pic épidémique lorsque le nombre de cas atteint son niveau maximal avant de commencer à décroître progressivement. Les autorités sanitaires, comme Santé publique France, suivent plusieurs indicateurs pour déterminer ce moment clé.

  • Le nombre de consultations pour syndrome grippal, qui est comparé aux années précédentes.
  • Le taux d’hospitalisation, notamment dans les services de réanimation.
  • Les analyses virologiques, qui permettent de mesurer la circulation du virus et son intensité.
  • Les données des réseaux de surveillance, comme le réseau Sentinelles, qui collecte des informations auprès des médecins généralistes et des hôpitaux.

Le pic correspond au moment où le virus est le plus actif dans la population. Une fois ce seuil franchi, le nombre de cas commence à diminuer progressivement, mais les hôpitaux restent sous tension pendant plusieurs semaines en raison des complications tardives, notamment chez les personnes fragiles.

Que se passe-t-il après le pic épidémique ?

Après le pic, la courbe épidémique amorce une descente, ce qui signifie que la circulation du virus ralentit. Toutefois, cela ne signifie pas la fin immédiate de l’épidémie. Plusieurs éléments doivent être pris en compte, dont :

  • un nombre encore élevé de cas sévères, qui nécessitent des hospitalisations prolongées.
  • Des transmissions résiduelles, notamment au sein des familles et des collectivités.
  • Le risque de rebond, si les gestes barrières ne sont pas respectés ou si de nouveaux variants apparaissent.

La vigilance reste donc de mise, et les autorités sanitaires continuent d’encourager la vaccination et les mesures de prévention même après le pic.

En attendant le pic épidémique, les autorités sanitaires rappellent que les gestes barrières doivent être scrupuleusement respectés pour freiner la propagation du virus. Des gestes simples permettent de limiter les risques de contamination.

  • Se laver régulièrement les mains, surtout après avoir été en contact avec des surfaces partagées.
  • Porter un masque dans les lieux clos et bondés, notamment dans les transports en commun.
  • Aérer régulièrement les espaces de vie, au moins 10 minutes par jour.
  • Éviter les contacts rapprochés avec des personnes malades.

Les professionnels de santé restent vigilants face à l’évolution de l’épidémie. Les autorités sanitaires suivent de près la situation pour adapter les mesures en fonction de l’évolution des hospitalisations et du taux de vaccination.

Si vous présentez des symptômes grippaux (fièvre, courbatures, toux, fatigue intense), il est recommandé de consulter un médecin rapidement et d’éviter tout contact avec des personnes fragiles.

Le pic épidémique attendu dans les prochains jours mettra à rude épreuve le système de santé. D’ici là, la vigilance et la prévention restent les meilleurs moyens de se protéger et de protéger les autres.

À SAVOIR 

Chaque année, le ministère de la Santé et la Haute Autorité de santé fixent les dates de la campagne de vaccination. Pour la grippe et la Covid-19, celle-ci se déroule du 15 octobre 2024 au 31 janvier 2025, offrant ainsi encore la possibilité de se faire vacciner.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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