La souche H7N9 de la grippe aviaire, connue pour sa dangerosité chez l’humain chez qui elle est particulièrement transmissible, vient d’être détectée dans un élevage américain. Quelles différences avec les autres virus aviaires ? Faut-il s’inquiéter ? On fait le point.
Alors que les États-Unis luttent déjà contre une épidémie de grippe aviaire H5N1 qui touche massivement les volailles depuis plus d’un an, une autre souche vient de refaire parler d’elle : la grippe aviaire H7N9. Détectée dans un élevage de poulets du Mississippi mi-mars 2025, cette souche soulève de nouvelles inquiétudes, notamment parce qu’elle est transmissible à l’être humain.
Grippe aviaire : pourquoi en parle-t-on autant cette année ?
Qu’est-ce que le virus H7N9 ?
Le H7N9 est un sous-type du virus de la grippe aviaire. Il a été détecté pour la première fois en Chine en 2013. À l’époque, il avait fait grand bruit : entre 2013 et 2021, ce virus a infecté 1 668 personnes et causé 616 décès, soit un taux de mortalité de près de 36 % selon les chiffres de selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Ce virus se transmet essentiellement par contact direct avec des oiseaux infectés ou des surfaces contaminées. Contrairement à d’autres virus aviaires, le H7N9 ne rend pas forcément les volailles malades, ce qui le rend plus difficile à détecter dans les élevages.
Une première apparition aux États-Unis depuis 2017
La détection récente du H7N9 dans un élevage du comté de Noxubee, dans le Mississippi, marque sa première réapparition sur le sol américain depuis 2017. À la suite de cette découverte, les autorités sanitaires ont immédiatement pris des mesures drastiques : mise en quarantaine de l’élevage, abattage de plus de 47 600 volailles, et enquête épidémiologique approfondie.
Cette souche n’avait, jusqu’ici, jamais provoqué d’épidémie majeure aux États-Unis. Mais le contexte actuel, marqué par la propagation du H5N1 à d’autres espèces animales, pousse les autorités à la vigilance maximale.
La grippe aviaire : la transmission à l’homme est-elle possible avec toutes les souches ?
H7N9, H5N1, H5N6… quelles différences entre les souches ?
Il existe de nombreuses souches de grippe aviaire, désignées par deux lettres (H et N) suivies de chiffres. Ces lettres correspondent à des protéines situées à la surface du virus : l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Leur combinaison donne naissance à des virus différents, plus ou moins dangereux.
- H5N1 : c’est la souche la plus médiatisée. Très pathogène pour les oiseaux, elle peut parfois contaminer l’homme. Depuis 2022, elle a causé des hécatombes dans les élevages de volaille à travers le monde, y compris en France. Elle a aussi été retrouvée chez certains mammifères (renards, ours, vaches), ce qui inquiète les virologues.
- H7N9 : moins connu du grand public, ce virus est moins mortel pour les oiseaux mais plus dangereux pour l’humain en cas d’infection. Il ne se transmet pas facilement entre humains, mais son taux de mortalité élevé préoccupe aujourd’hui les experts.
- H5N6, H9N2… : d’autres souches circulent également, avec des degrés variables de dangerosité. Certaines sont suivies de près par les experts, notamment en Asie du Sud-Est où les contacts entre volailles et humains sont fréquents.
Risque de transmission à l’homme : faut-il s’inquiéter ?
À ce jour, aucun cas humain de H7N9 n’a été signalé aux États-Unis suite à cette détection. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que le virus ne se transmet pas facilement d’homme à homme. Les personnes les plus exposées sont celles qui travaillent en contact direct avec les volailles, comme les éleveurs ou les vétérinaires.
En revanche, une mutation du virus pourrait changer la donne. D’où l’importance d’une surveillance accrue et de mesures strictes dans les élevages. En attendant, quelques règles simples permettent de limiter les risques : cuire la volaille et les œufs à cœur, éviter tout contact avec des animaux malades, et respecter les règles d’hygiène si vous visitez des fermes ou des marchés.
Pourquoi cette surveillance est si importante ?
La résurgence du H7N9 rappelle une chose : la grippe aviaire est une menace en constante évolution. Les virus peuvent muter, franchir la barrière des espèces, et s’adapter à de nouveaux hôtes. C’est pourquoi les experts en santé animale et humaine collaborent étroitement dans une approche dite “One Health”, qui considère la santé de l’homme, de l’animal et de l’environnement comme interdépendantes.
Face à cette alerte sanitaire, la prudence est donc de mise, mais pas la panique. En France comme ailleurs, la surveillance épidémiologique est renforcée et les systèmes de détection rapide sont en place.
À SAVOIR
Le virus H7N9 est classé parmi les souches de grippe aviaire à potentiel pandémique par l’Organisation mondiale de la santé. Cela signifie qu’il présente un risque élevé pour la santé publique si jamais il devenait capable de se transmettre efficacement entre humains.