Une usine de saucisson de porc qui vérifie la présence de l'hépatite E .
L'hépatite E se transmettrait via la viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits, selon l'Anses. © Adobe Stock

Souvent méconnue et asymptomatique, l’hépatite E, que l’on attrape notamment en consommant des salaisons mal conditionnées, peut pourtant avoir de graves conséquences sur la santé. Transmission, symptômes, risques… On fait le point sur cette infection virale qui inquiète les autorités sanitaires.

L’hépatite E est une infection virale qui touche le foie. Elle est causée par le virus de l’hépatite E (VHE), qui se transmet principalement par voie alimentaire. Contrairement à d’autres hépatites, comme l’hépatite B ou C, elle est généralement bénigne et se guérit spontanément en quelques semaines.

Mais attention, tout n’est pas si simple ! Car si la majorité des personnes touchées ne présentent aucun symptôme, d’autres peuvent développer une forme grave de la maladie, avec des complications potentiellement fatales.

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’hépatite E est en forte augmentation en France. Depuis 2022, environ 3 000 cas symptomatiques ont été recensés en France, contre seulement une centaine au début des années 2000. Un chiffre probablement sous-estimé, car de nombreuses infections passent inaperçues.

Quels sont les symptômes de l’hépatite E ?

L’une des particularités de l’hépatite E, c’est qu’elle est souvent asymptomatique. 70 % des personnes contaminées ne présentent aucuns symptômes. En clair, on peut être infecté sans même s’en rendre compte ! Mais, quand des symptômes apparaissent, ils ressemblent à ceux d’une grippe ou d’une gastro-entérite.

  • Fatigue intense
  • Nausées et vomissements
  • Fièvre modérée
  • Douleurs abdominales
  • Jaunisse (coloration jaune de la peau et des yeux)

La maladie dure en moyenne un à deux mois, puis disparaît spontanément chez les personnes en bonne santé, contrairement à d’autres formes d’hépatite. Mais chez certains patients fragiles, elle peut évoluer vers une insuffisance hépatique aiguë qui nécessite une transplantation du foie en urgence. “Les formes symptomatiques d’hépatite E aiguë sont plus fréquentes chez l’adulte jeune (15-35 ans) dans les pays en développement et chez l’adulte de plus de 55 ans dans les pays industrialisés. Des formes sévères (hépatite fulminante) peuvent survenir en cas de maladie hépatique sous-jacente”, alerte l’Anses.

Qui sont les personnes à risque ?

Si l’hépatite E passe souvent inaperçue, elle peut être très dangereuse pour certaines populations, notamment :

  • Les femmes enceintes : le risque de complications est particulièrement élevé au 3ᵉ trimestre, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 30 % dans les formes sévères.
  • Les personnes atteintes d’une maladie du foie : un foie déjà fragilisé peut ne pas supporter l’infection, entraînant une hépatite fulminante.
  • Les immunodéprimés : les patients transplantés, sous chimiothérapie ou sous traitement immunosuppresseur peuvent développer une forme chronique de l’hépatite E, qui peut évoluer vers une cirrhose.

Comment attrape-t-on l’hépatite E ?

En France et en Europe, l’hépatite E se transmet essentiellement par l’alimentation, en consommant des produits d’origine animale contaminés, notamment :

  • Le foie de porc cru ou mal cuit (figatelli, saucisses de foie, foie séché…)
  • Le gibier (sanglier, cerf…)
  • Certains produits issus d’élevages porcins

D’après l’Anses, jusqu’à 25 % des foies de porc vendus en France sont contaminés par le virus de l’hépatite E. Une statistique inquiétante quand on sait que la simple ingestion d’un aliment infecté peut suffire à déclencher la maladie.

Autre mode de transmission, plus rare : l’eau souillée par des matières fécales contaminées, principalement dans les pays en développement où l’hygiène est insuffisante.

Comment se protéger contre l’hépatite E ?

Il est très facile de réduire son risque d’infection en adoptant quelques gestes simples au quotidien.

  • Bien cuire la viande : le virus est détruit à partir de 71°C. Évitez donc de consommer un tartare de porc ou du foie de porc cru ou rosé.
  • Laver soigneusement ses mains après avoir manipulé de la viande crue et avant de passer à table.
  • Désinfecter les ustensiles et les surfaces après avoir découpé du foie ou de la viande de porc.
  • Éviter les aliments à risque si vous faites partie des personnes les plus vulnérables au développement d’une hépatite E. .

Contrairement aux hépatites A et B, il n’existe pas encore de vaccin contre l’hépatite E en France. La prévention repose donc entièrement sur ces gestes d’hygiène et de précaution alimentaire.

Si vous soupçonnez être atteint d’une hépatite E, un simple test sanguin permet de la détecter.

À SAVOIR 

Si la principale source de contamination reste l’alimentation, l’hépatite E peut aussi se transmettre par transfusion sanguine. En France, plusieurs cas d’infections ont été rapportés après des transfusions de produits sanguins contaminés. Pour limiter ce risque, depuis 2017, un dépistage systématique du virus est réalisé sur les dons de sang dans certaines régions à haut risque.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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