Une inflammation du foie peut être causée par les différents virus de l'hépatite.
L'hépatite est une infection qui touche le foie et qui peut se présenter sous différentes formes. ©Canva

A, B, C, D, E… Vous connaissez votre alphabet, mais connaissez-vous celui des hépatites ? Si les hépatites sont toutes des maladies du foie, les cinq virus qui peuvent la provoquer ont des caractéristiques qui leur sont propres, tant en matière de dangerosité que de modes de transmission. Petit lexique des différentes hépatites.

Une hépatite est une inflammation du foie. Elle est majoritairement causée par une infection virale et, dans d’autres cas plus rares, par une consommation excessive d’alcool ou d’autres substances toxiques. Une hépatite est dite « aiguë » lorsque le virus atteint le foie et devient « chronique » après plus de six mois d’infection. On connaît cinq virus à l’origine d’une hépatite, nommés par les fameuses lettres A, B, C, D, E. Leurs fonctionnements et gravités ne sont pas les mêmes, tout comme les traitements dont ces infections font l’objet. Explications.

Hépatite A : la « maladie des mains sales »

Le virus de l’hépatite A (VHA) se transmet principalement par la contamination d’eau ou d’aliments par les matières fécales d’une personne infectée. Cela peut se produire au moment de faire la cuisine sans se laver les mains, en buvant de l’eau insuffisamment traitée, ou lors de rapports sexuels.

Il n’y a pas de traitement spécifique pour soigner l’hépatite A. En effet, il faut attendre plusieurs semaines ou mois pour que les symptômes s’atténuent. L’hospitalisation n’est pas nécessaire mais un suivi médical s’impose pour suivre l’amélioration de la santé et la rigueur des contre-indications (alcool, paracétamol,…). 

L’hépatite A ne devient pas une maladie chronique. Le seul cas exceptionnel de complication existe si l’hépatite A aiguë devient « fulminante » (terme qui caractérise l’altération la plus grave de la fonction hépatocellulaire), elle peut alors être mortelle. Une fois que le VHA a infecté le foie d’une personne, celle-ci devient immunisée à vie. 

Un vaccin permet de prévenir l’hépatite A, il est recommandé pour les voyageurs qui projettent de partir dans des pays où l’hygiène est plus précaire qu’en France.

Hépatite B : un virus très transmissible

Le virus de l’hépatite B (VHB) est très contagieux. Il se transmet premièrement par le sang, par exemple pendant des soins médicaux, en cas d’usage de drogues avec du matériel partagé, à la réalisation de piercings ou tatouages sans respect des normes hygiéniques ou encore en se battant. Le VHB fait parti des infections sexuellement transmissibles (IST) et peut donc infecter une personne non protégée pendant des rapports sexuels. Il peut également être transmis d’une mère à son enfant pendant l’accouchement, d’où l’obligation de son dépistage prénatal depuis 1970.

L’hépatite B sous forme aiguë ne nécessite pas de traitement. Comme pour l’hépatite A, un suivi médical est nécessaire pour contrôler le respect des contre-indications et des mesures de prévention pour ne pas le transmettre. Le seul cas exceptionnel de complication existe si l’hépatite B aiguë devient « fulminante », elle peut alors être mortelle. Mais après six mois d’infection, l’hépatite devient chronique. Dans certains cas, un traitement peut être prescrit pour réduire la multiplication du virus et éviter qu’il n’évolue vers des formes plus graves de cirrhose ou de cancer du foie. Dans ces situations plus dangereuses, une greffe de foie est alors envisagée. Vivre avec une hépatite B chronique nécessite une nouvelle hygiène de vie pour protéger son foie. Cela commence par l’arrêt de la consommation d’alcool, et de tabac.

La meilleure ligne de défense contre l’hépatite B reste la vaccination. Les vaccins contre l’hépatite B sont efficaces pour offrir une protection essentielle contre l’infection. La vaccination est particulièrement recommandée pour les nourrissons, et les personnes exposées à des risques, telles que les professionnels de santé.

Le risque, avec l’hépatite B, est la possibilité pour un patient de subir une double peine. En effet, le VHD, virus de l’hépatite D, ne peut être transmis qu’en présence du virus de l’hépatite B (VHB). (Voir plus bas).

Hépatite C : une maladie qui se soigne

Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet majoritairement par le sang. Ainsi, la réalisation de soins médicaux, le partage de drogues par seringue, ou des bagarres sont certains motifs de transmission parmi d’autres. À l’inverse du VHB, le VHC ne se transmet que très peu sexuellement ou lors de l’accouchement.

L’hépatite C aiguë guérie sans traitement et est généralement asymptomatique. Dans 70% des cas, cette hépatite devient chronique mais la guérison complète de cette forme est possible. En effet, le traitement guérit les patients de l’hépatite C chronique dans 99% des cas. Ce traitement permet également d’éviter les risques de complications comme une fibrose du foie ou une cirrhose.

À savoir, aucun vaccin n’existe pour prévenir l’hépatite C, le dépistage est donc d’autant plus important.

Hépatite D : la double peine

Le virus de l’hépatite D (Delta) a besoin de la présence du VHB pour se multiplier, et se transmet de la même manière (Voir plus haut).

Si l’hépatite D est transmise en même temps que l’hépatite B, c’est une « co-infection ». Si l’hépatite D est transmise à un patient déjà infecté de l’hépatite B sous sa forme chronique, on parle de « surinfection ». Que ce soit un cas de co-infection ou de surinfection Delta, le risque d’évolution de l’hépatite en formes graves comme la cirrhose ou le cancer du foie est multiplié.

Hépatite E : attention à l’alimentation !

Comme le VHA, le virus de l’hépatite E (VHE) se transmet majoritairement par l’alimentation, dans les pays à faible niveau d’hygiène. Le virus peut passer par de l’eau non-potable, par de la viande insuffisamment cuite, entre autres.

La forme aiguë de l’hépatite E n’a pas besoin de traitement ou d’hospitalisation pour guérir, mais certaines consommations sont contre-indiquées. Le seul cas exceptionnel de complication existe si l’hépatite E aiguë devient « fulminante », elle peut alors être mortelle.

Dans la majorité des cas, l’hépatite E ne devient pas chronique. Les personnes à risques sont celles qui ont un système immunitaire affaibli.

Un vaccin pour prévenir de l’hépatite E a été étudié en Chine, mais sa diffusion est encore loin d’aboutir.

À SAVOIR

On l’ignore souvent, mais il existe d’autres virus de l’hépatite, à l’image des VHF (à l’existence hypothétique) et VHG (dont le pouvoir pathogène est encore discuté). Mais la documentation scientifique est encore maigre à leur sujet.

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