Deux projets lyonnais de grande envergure ont été retenus dans le cadre du plan « Innovation Santé 2030 » soutenu par l’État : l’IHU (Institut hospitalo-universitaires) Everest et le BioCluster français d’Innovation en infectiologie (BCF2I). Une illustration de la vitalité de l’écosystème régional en santé, et plus spécifiquement dans le domaine de la recherche biomédicale.
Présentés ce vendredi 26 mai au siège de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les deux projets lyonnais retenus dans le cadre du plan « Innovation Santé 2030 » entendent placer Lyon à la pointe de la recherche biomédicale. D’une part, l’IHU (Institut hospitalo-universitaires) Everest (1). D’autre part, le BioCluster français d’Innovation en infectiologie (BCF2I).
L’occasion de dévoiler la vocation et les ambitions de ces deux projets de grande envergure. L’occasion, également, de faire une belle « photo de famille » entre les différents acteurs, qu’ils soient scientifiques, académiques ou industriels. « Ces deux projets incarnent l’excellence et l’expertise de nos laboratoires et de nos entreprises. C’est aussi une belle illustration de la vitalité de notre écosystème avec la perspective de rivaliser avec les plus grands sites de production au niveau mondial », a expliqué en préambule Catherine Staron. La vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, déléguée à l’enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation, en a profité pour rappeler la forte implication de la Région qui, depuis 2016, consacre 20 millions d’euros, chaque année, pour financer la R&D en santé.
Un soutien récompensé par la sélection des deux projets lyonnais dans le cadre du plan « Innovation 2030 ».
Innovation : une profession de “foie” à l’hôpital de la Croix-Rousse
Concrètement, le projet d’IHU (Institut hospitalo-universitaires) Everest, doté de 20 millions d’euros sur dix ans, vise à créer un institut dédié à la recherche, au diagnostic et aux thérapies innovantes sur les pathologies du foie. Il s’agit ainsi de mieux comprendre le mécanisme et de développer de nouveaux traitements pour combattre les multiples maladies hépatiques (cirrhose, cancer du foie, hépatites, maladie du foie gras…). Des pathologies à l’origine de 2 millions de décès chaque année dans le monde, dont de nombreuses victimes juvéniles.
Premier IHU en Auvergne-Rhône-Alpes, Everest verra la création d’un « comprehensive Liver Center » sur le site de l’hôpital de la Croix-Rousse (Lyon). Un bâtiment de 4 500 mètres carrés dédié à la prise en charge des patients et à la recherche. Un investissement de 30 millions porté par les Hospices Civils de Lyon, l’Université Lyon 1, l’Inserm, le Centre Léon Bérard et les collectivités locales.
À l’heure actuelle, l’Institut d’hépatologie de Lyon regroupe déjà plus de 450 professionnels, répartis dans 13 services cliniques des HCL (à l’hôpital de la Croix-Rousse, l’hôpital Edouard Herriot, l’hôpital Lyon Sud et les hôpitaux Est) et dans 18 équipes de recherche.
Avec le label IHU, il devrait rapidement impliquer davantage de collaborateurs, avec une dimension internationale accentuée. « Le nouveau statut devrait nous permettre d’attirer des médecins et chercheurs de haut niveau du monde entier pour dynamiser les programmes de recherche et d’innovation », confie le Pr Fabien Zoulim (Lyon 1), cheville ouvrière d’Everest.
À Lyon, un BioCluster pour anticiper et identifier les futures pandémies
Autre projet retenu dans le cadre du plan « Innovation 2030), le BioCluster d’Innovation en infectiologie a pour vocation d’anticiper les prochaines crises sanitaires majeures, à l’instar de celle vécue lors de la pandémie de Covid-19. « Notre force sera de fédérer tout l’écosystème local pour réagir ensemble et rapidement », a insisté Philippe Sans, président de Lyon Biopôle. Une vision partagée par le virologue Bruno Lina (HCL). Pour l’ancienne figure du Comité Scientifique, aujourd’hui membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), « la crise Covid a montré les limites mais aussi les atouts du système. L’objectif, à terme, est d’anticiper, d’identifier et d’analyser les futures pathogènes pour trouver rapidement les réponses scientifiques appropriées avec une approche One Health ».
Dans le viseur de Bruno Lina et des fondateurs du BioCluster (2), les agents pathogènes les plus virulents, les plus résistants, souvent liés à des zoonoses. D’où la nécessité de privilégier l’approche One Health, concept fondé sur les interactions entre santé humaine, animale et environnementale.
Le BioCluster BCF2I devrait prochainement s’enrichir d’un incubateur, structure érigée sur un site emblématique de la ville.
- 1.“intEgratiVE RESearch in hepaTology” ; en français “recherche intégrée en hépatologie”.
- 2.Pour la partie économique et industrielle : bioMérieux, Sanofi Vaccins, Boehringer Ingelheim France, le pôle de compétitivité Lyonbiopôle Auvergne-Rhône-Alpes, tous implantés sur la métropole de Lyon ; pour la partie clinique l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Les Hospices Civils de Lyon et l’Inserm ; pour la partie fondamentale l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Paris Cité, l’Institut Pasteur.
À SAVOIR
Cinquième région européenne en recherche « public-privé » dans le domaine de la santé, Auvergne-Rhône-Alpes peut s’appuyer sur le dynamisme d’une filière forte de 10 000 chercheurs académiques et de la présence de nombreux leaders mondiaux (BioMérieux, Boehringer Ingelheim, Sanofi Pasteur, Genzyme…). Au total, 1250 entreprises et 150 sites industriels – dont une dizaine de sites de production – qui emploient 40 000 salariés. Un écosystème complété par la présence sur le territoire de quatre CHU (Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand) et de plusieurs instances mondiales, dont l’OMS et le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), récemment inauguré à Lyon.
