Une maman qui éduque sa fille avec la méthode Montessori.
Méthode longtemps controversée, l'éducation Montessori pourrait vraiment vous surprendre ! © Freepik

Depuis quelques années, la méthode Montessori s’invite dans les foyers comme dans les écoles, portée par une promesse séduisante : respecter le rythme de l’enfant pour favoriser son autonomie et son épanouissement. Mais derrière les jouets en bois et les belles intentions, que vaut réellement cette pédagogie ? Est-elle applicable à tous les enfants ? Et surtout, fonctionne-t-elle vraiment ? Explications. 

À l’origine de cette pédagogie, une femme : Maria Montessori, médecin italienne au début du XXe siècle. En observant des enfants en difficulté, elle découvre que lorsqu’on leur offre un environnement structuré, sécurisé et libre, ils apprennent… presque naturellement.

Ainsi naît la pédagogie Montessori, qui repose sur l’idée que chaque enfant est capable d’apprendre par lui-même, à condition qu’on lui en donne les moyens.

L’enfant au centre de tout

Dans la pédagogie Montessori, l’adulte n’est plus le chef d’orchestre, mais un discret accompagnateur. Ici, c’est l’enfant qui mène la danse : il choisit ses activités, selon ses envies et son rythme. On oublie les consignes strictes, on mise sur la liberté encadrée.

L’idée ? Le laisser découvrir par lui-même, se tromper, recommencer, réussir. Bref, apprendre. Et pendant ce temps-là, l’adulte observe, encourage… et essaye de ne pas intervenir trop vite. Ce n’est pas de l’inaction, c’est de la retenue pédagogique.

Un environnement taillé à sa hauteur

Si vous vous demandez pourquoi les classes Montessori ressemblent à des showrooms Ikea pour mini-humains, c’est normal. Tout est pensé pour que l’enfant soit autonome : étagères basses, objets classés par thème, matériel accessible et attrayant. On parle ici d’environnement préparé, pas juste d’un joli coin jeux.

Dans ce petit monde à sa mesure, l’enfant apprend à se repérer, à ranger, à respecter ce qui l’entoure. Et mine de rien, ça pose de solides bases pour la vie en groupe : patience, respect, concentration. Oui, même à 3 ans.

Un matériel Montessori spécifique

Pas de tableau noir ni d’écrans. La pédagogie Montessori repose sur un matériel sensoriel, souvent en bois, coloré mais pas flashy, et toujours pensé pour favoriser la manipulation. Les lettres sont rugueuses, les perles sont à compter, les blocs sont à encastrer. C’est beau, c’est logique, et surtout : ça donne envie de toucher.

En manipulant, l’enfant comprend. Il entre dans les maths, le langage ou la géométrie par l’expérience concrète. C’est un apprentissage actif, ancré dans le réel, qui stimule aussi bien les mains que l’esprit.

Elle rend les enfants (un peu plus) autonomes

La méthode Montessori est un peu l’école de la débrouille version douce. On ne fait pas “à la place de”, on encourage l’enfant à faire “tout seul”. Verser de l’eau, boutonner une chemise, plier un torchon : des gestes simples qui renforcent la motricité fine, la patience et la confiance en soi.

Petit bonus non négligeable : les enfants Montessori sont souvent plus organisés, plus concentrés… et parfois même plus enclins à ranger. 

Une éducation respectueuse du rythme d’apprentissage

Dans une classe Montessori, chaque enfant progresse à son rythme. Pas de compétitions, pas de comparaisons. Chacun avance selon ses capacités, sans stress. On apprend parce qu’on en a envie, pas parce qu’on doit. 

Ce respect du rythme d’apprentissage de l’enfant est aussi un vrai plus pour les enfants à besoins spécifiques, souvent mis à mal dans le système classique.

Nul besoin de transformer votre salon en classe Montessori

Pas besoin de transformer sa maison en école ! Il suffit d’un coin dédié avec des activités simples : jouets Montessori, puzzles en bois, paniers thématiques… L’important, c’est de proposer du matériel adapté à l’âge, à hauteur d’enfant, et de laisser l’enfant choisir ses occupations.

Le site montessoria.fr ou la plateforme de l’AMI France proposent des idées d’activités pour chaque tranche d’âge.

Des activités Montessori 3-6 ans faciles à mettre en place

À la maison, on peut proposer des activités toutes simples : transvaser de l’eau, trier des boutons, arroser les plantes, visser et dévisser des boulons, enfiler des perles… Rien de révolutionnaire, mais ces gestes du quotidien deviennent de vrais outils d’apprentissage.

Montessori pour bébé : par où commencer ?

Pour les tout-petits, on parle d’éveil Montessori : tapis de sol, miroir incassable, mobiles en noir et blanc, objets à attraper. L’idée est de stimuler doucement sans surcharger. Et surtout de laisser bébé bouger, explorer, découvrir. La motricité libre, c’est aussi ça, l’esprit Montessori.

Un modèle parfois élitiste

En France, les écoles Montessori sont principalement privées et donc payantes : entre 4 000 et 8 000 € par an, selon les structures. Ce coût élevé limite l’accès à cette pédagogie à certaines familles.

Même si l’on peut appliquer la méthode Montessori à la maison à moindre coût, le matériel reste parfois onéreux. Des alternatives “DIY” (à faire soi-même) existent, mais demandent du temps, de la patience… et quelques coups de colle.

Une méthode qui ne convient pas à tous les enfants

Soyons honnêtes, la méthode Montessori ne fait pas de miracles. Elle ne transforme pas tous les enfants en petits philosophes autonomes qui rangent leur matériel en silence et choisissent une activité calme pendant une heure. Certains enfants, tout simplement, n’accrochent pas. Ils préfèrent le mouvement, les interactions plus dirigées, ou ont besoin d’un cadre bien défini pour se sentir rassurés.

Et c’est parfaitement normal. Chaque enfant est différent. Ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionne pas forcément pour l’autre. Alors oui, Montessori a ses vertus, mais elle ne remplace ni le bon sens, ni l’écoute, ni l’adaptation. Alors, nul besoin de culpabiliser si votre enfant préfère les légos aux perles à enfiler.

À SAVOIR 

En 2021, une étude menée dans une école maternelle publique à Lyon située en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) a montré que les élèves en classe Montessori avaient de meilleurs résultats en lecture en fin de maternelle.

Source : Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL)

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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