Une enseigne de bureau de tabac qui n'a pas changé les prix des paquets de cigarettes.
Les prix des cigarettes et du tabac à rouler ne bougent pas au 1er septembre 2025. © Adobe Stock

À compter du 1er septembre 2025, les fumeurs français ne verront pas la note grimper en bureau de tabac. Contrairement aux années précédentes, aucune hausse n’est prévue pour les paquets de cigarettes ni pour le tabac à rouler. Mais derrière cette apparente bonne nouvelle pour le portefeuille, une autre réalité demeure : celle du coût sanitaire et social du tabac, toujours exorbitant.

Selon la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), la quasi-totalité des marques de cigarettes conservent leur prix actuel au 1er septembre 2025.

Ainsi, le paquet de Marlboro Red et Gold reste fixé à 13 €, le Dunhill Bleu à 13,50 €, et des références comme Philip Morris, Lucky Strike ou Gauloises blondes se maintiennent à 12,50 €. En clair, pas de revalorisation des tarifs pour les fumeurs réguliers.

En revanche, certains cigares et cigarillos connaissent une envolée spectaculaire. La boîte de 10 Flor de Selva Botte SAL1, qui double de prix pour atteindre 43 € contre 21 € auparavant.

Depuis plusieurs années, la stratégie gouvernementale repose sur des hausses progressives afin d’atteindre un prix dissuasif. L’objectif affiché était de porter le paquet de cigarettes à 13 € en 2024, ce qui est désormais chose faite.

Mais en 2025, aucune nouvelle augmentation n’a été décidée par Bercy, Ministère de l’Économie et des Finances, dans un contexte d’inflation généralisée où les pouvoirs publics cherchent à limiter la pression sur les ménages.

Cette pause tarifaire s’explique aussi par un constat. En 2023, la France comptait encore 12 millions de fumeurs quotidiens, selon Santé publique France. Soit environ un Français adulte sur quatre. Malgré les hausses successives, le tabagisme reste élevé, preuve que le prix, à lui seul, ne suffit pas à enrayer la dépendance.

Tabac : première cause mortalité évitable en France

Si les prix stagnent, la facture sanitaire, elle, continue de grimper. Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, avec près de 75 000 décès par an selon Santé publique France. Cela représente plus de 200 morts chaque jour.

En termes économiques, le coût social du tabac est évalué à 156 milliards d’euros par an en France, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Une somme vertigineuse, largement supérieure aux recettes fiscales générées par la vente de tabac (environ 13 milliards d’euros par an).

Fumer coûte cher au-delà du paquet

Derrière les 12 ou 13 euros du paquet se cache un coût invisible, celui des soins. Le tabac est responsable de 90 % des cancers du poumon, mais aussi d’infarctus, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies respiratoires chroniques comme la BPCO. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), un fumeur sur deux mourra des conséquences directes de son tabagisme.

À l’échelle individuelle, un fumeur consommant un paquet par jour dépense environ 4 750 € par an. Mais à l’échelle collective, la facture se chiffre en vies brisées et en milliards pour l’assurance maladie.

La stabilité des prix ne doit pas faire oublier que l’arrêt du tabac reste le meilleur choix pour sa santé. Plusieurs aides existent : substituts nicotiniques (remboursés par l’Assurance maladie), consultations spécialisées, lignes d’écoute comme Tabac Info Service (39 89).

Des campagnes comme le Mois sans tabac, organisé chaque novembre, rappellent que l’arrêt, même tardif, entraîne rapidement des bénéfices pour la santé : baisse de la pression artérielle en 20 minutes, amélioration de la fonction pulmonaire en 3 mois, diminution du risque d’infarctus après un an.

À SAVOIR 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’augmentation régulière des prix du tabac est l’un des leviers les plus efficaces pour réduire la consommation, en particulier chez les jeunes et les personnes à faibles revenus. Une hausse de 10 % du prix du tabac entraîne en moyenne une baisse de 4 % de la consommation dans les pays à revenu élevé, comme la France. 

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

6 Commentaires

  1. Est-il entendable que le collectif par le biais de ĺa Sécurité Sociale prenne en charge les conséquences sanitaires, impact des activités lucratives des industries du tabac ? Ne peut-on innover un dispositif du type “pollueur/ payeur” et viser en priorité la cause première- l’industrie du tabac et ses objectifs de profit ? Le coût social (156 Mds euros) n’est-il pas à facturer à ceux qui prospèrent sur la santé, sur la vie de leurs clients, et sur le dos de la Sécurité sociale ? En une période où les services publics cherchent tres difficilement des economies

  2. L’etat veut réduire les dépenses pour équilibrer les comptes.le fait de vendre le paquet plus cher encourage les fumeurs à trouver un autre moyens pour fumer moins cher, finalement tout le monde est perdent.
    À méditer😡
    Moins cher plus de recettes, plus cher plus d’Espagne, Italie, Luxembourg, etc…..

  3. S’y vous voulez vraiment agir pour la “SANTÉ PUBLIC” il faudrait arrêter la vente et interdire les cigarettes tous simplement. Mais bon sa sera jamais fait car l’état a beaucoup a gagner grace au cigarettes. Donc arrêter de dire que vous augmenter les prix pour la “santé public” c’est plutôt pour avoir plus de sous dans les caisse de l’état.. la cigarettes a part niquel ta santé et enfloué les caisse de l’état sa sert a rien d’autre.

  4. Au lieu de nous embêter tout le temps, qu’ils arrêtent la fabrication de cigarettes, que le gouvernement ferme tout, comme ça, il n’y aura plus de problèmes. Que d’augmenter le
    Tabac chaque année, c’est du n’importe quoi.
    De plus, elle est où la liberté des gens, il n’y en a plus plus, ça aussi puisse qu’on nous l’impose, c’est exactement pareil pour les jours fériés que l’on a ut et maintenant le gouvernement veut nous les enlever. Pour trouver de l’argent, il suffit de faire payer les riches avec plusieurs maisons secondaire, je pense que les gens du gouvernement, ceux du Sénat plus les autres peuvent baisser leur Salaire, avec tous les avantages qu’ ils ont, ils peuvent vivre correctement sans avoir à compter à la fin du mois, pas comme moi en 32 ans agent territorial avoir seulement que 1600€. Voilà mon salaire. Alors je pense qu’ils peuvent aider la France.
    S. S

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