Un enfant en costume qui vit la vie d'un adulte qui travaille dans un bureau.
Le Syndrome de Peter Pan (SPP) n'est pas considéré comme une maladie mentale. © Adobe Stock

Vous êtes dans une relation amoureuse et vous commencez à vous demander si votre partenaire ne serait pas un peu trop… « éternel enfant » ? Eh bien cela peut certainement venir du syndrome de Peter Pan, qui se détecte le plus souvent dans la vie de couple. A l’instar du jeune garçon dans le conte, votre partenaire refuse inconsciemment de grandir et reste enfermé dans un monde imaginaire bien à lui. Mais comment reconnaître clairement le syndrome de Peter Pan ? Quels sont les signaux d’alerte ? On fait le point.

Vous avez certainement déjà regardé le film ou lu le conte au monde merveilleux de l’auteur JM Barrie : Peter Pan. C’est de là que vient le syndrome du même nom. Comme Peter Pan, ceux qui souffrent de ce syndrome ne veulent tout simplement pas rentrer dans le monde des adultes. En même temps, qui a déjà rêvé de faire son administratif tout seul comme un grand ? Coup de projecteur sur un syndrome étrange, mais courant, et que l’on détecte le plus souvent dans le cadre de sa relation amoureuse.

Syndrome de Peter Pan : une relation amoureuse souvent vouée à l’échec

Le monde des adultes et son lot de responsabilités est souvent effrayant pour la grande majorité du commun des mortels. Pour ceux qui souffrent du syndrome de Peter Pan, c’est un véritable calvaire, une source de stress difficilement gérable. Leur cerveau se met alors en défense et crée ce monde fantastique où tout le monde est beau et tout le monde est gentil !

En plus d’avoir la réputation de mûrir plus tard que les femmes, le syndrome de Peter Pan touche majoritairement les hommes. Les “Peter Pan” se comportent alors avec toute l’insouciance que l’on connaît d’un enfant : immaturité, besoin d’affection, besoin d’être materné… 

Les femmes sont davantage touchées par le syndrome de Wendy. La petite fille également présente dans le conte aux côtés de Peter Pan. Bien que le syndrome soit drastiquement différent, il complète celui de Peter Pan. Les deux ensembles ne font d’ailleurs pas toujours bon ménage. La femme met toute son énergie au service des autres et s’occupe d’eux comme une mère le ferait pour son enfant. Alors petit conseil, éviter une relation amoureuse si vous vous reconnaissez dans les deux stars du conte !

Quelles sont les causes de ce syndrome ?

Certains psychologues s’accordent à dire que ce mouvement de repli et ce refus d’être adulte serait lié à une relation pseudo-toxique avec le père. Une pression trop  grande du père qui peut mener le fils à penser qu’il n’est qu’un bon à rien. Le phénomène peut alors créer un cercle vicieux, où le fils évite les responsabilités par crainte de l’échec et du jugement paternel. 

À l’inverse, d’autres “Peter Pan” ont grandi dans des environnements où la responsabilité était évitée. Souvent en raison d’un “parent hélicoptère” ou d’une absence de repères clairs. Cette surprotection freine l’autonomie et la capacité à relever des défis.

De plus, un manque de repères clairs, que ce soit sur le plan émotionnel ou comportemental, complique encore plus le passage à l’âge adulte. Les “Peter Pan” peuvent se sentir un peu perdus et choisissent de rester immature plutôt que de faire face aux réalités du monde des adultes.

Le syndrome de Peter Pan : un éternel enfant 

Une insouciance poussée à l’extrême

Un vrai grand enfant ! Prendre des décisions, se fixer des objectifs ? Très peu pour eux. Si leur partenaire ne s’en occupe pas, ils préfèrent remettre tout à plus tard. Ce côté insouciant est souvent lié à un manque de confiance en eux, ce qui les empêche de croire qu’ils peuvent faire de bons choix.

La “pensée magique”

Ils croient encore au pouvoir de la pensée magique ! Ils imaginent que juste en souhaitant quelque chose, cela va arriver. C’est une manière de ne pas se remettre en question ni de prendre ses responsabilités. Ça leur permet de croire que c’est le monde qui doit s’adapter à eux, et pas l’inverse.

La procrastination

La procrastination est une ligne directrice pour les “Peter Pan” Ils remettent tout à demain, comme un ado qui repousse ses devoirs. Ils préfèrent profiter de l’instant présent et éviter les tâches ennuyeuses. 

Une difficulté à exprimer ses émotions

Comme des enfants, ils montrent surtout des émotions extrêmes : colère, explosion de joie, tristesse. Mais souvent, derrière un sourire figé, ils cachent leurs véritables ressentis pour faire bonne figure.

Un frein pour leur vie sociale et sentimentale 

Les relations sociales sont un défi

Ils se sentent plus proches des enfants que des adultes, ce qui complique leurs amitiés à long terme. La peur d’être abandonnés les hante, surtout quand il s’agit de s’éloigner de leur mère. Leurs relations avec d’autres adultes sont aussi compliquées, car ils sont souvent immatures, égocentriques et préoccupés par leur apparence. 

Les relations amoureuses  

Dans leur vie amoureuse, leur narcissisme et leur égocentrisme posent problème. Ils pensent d’abord à leur propre bonheur avant celui de leur partenaire. Très soucieux de leur apparence, certains peuvent même souffrir d’une vision déformée d’eux-mêmes. Leur côté narcissique peut les amener à se vanter en rabaissant leur partenaire. Une vie de couple épanouie avec eux s’avère compliquée.

Des troubles de la sexualité

Comme un enfant, ils voient souvent la sexualité comme quelque chose de sale. Pour cacher leur peur du rejet, ils peuvent adopter des comportements machos pour essayer de paraître forts. Soit ils sont asexuels, soit à l’inverse, ils cherchent à multiplier les conquêtes pour prouver qu’ils ne sont pas impuissants.

À SAVOIR

Dans son livre The Peter Pan Syndrome (1983), Dan Kiley décrit le syndrome de Peter Pan avec quatre traits principaux : narcissisme, immaturité émotionnelle, manque de responsabilité, et dépendance. Il identifie aussi quatre étapes d’évolution du trouble :
12-17 ans : irresponsabilité, anxiété, repli sur soi.
18-25 ans : narcissisme, misandrie/misogynie, insatisfaction face au monde.
26-30 ans : début de la phase chronique, tentative de paraître mature.
Après 45 ans : retour à l’enfance, dépression et troubles du sommeil.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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