Anxiété, dépression, burn-out… Un sondage révèle que le Rhône est le département de province le plus stressé. À Lyon, le niveau d’insécurité et les difficultés de circulation ne sont sans doute pas étranger à cette dégradation de la santé mentale. En Auvergne-Rhône-Alpes, Grenoble et l’Isère figure aussi parmi les départements en plein stress…
À quelques semaines d’une année 2025 qui verra la santé mentale érigée en « grande cause nationale », un sondage publié par le site Voyance Tchat révèle que plusieurs départements d’Auvergne-Rhône-Alpes vivent dans le stress. Pire, en province, le Rhône figure en tête des départements où la population est la stressée. Seule Paris affiche un niveau de vulnérabilité plus élevé.
Pour parvenir à un tel palmarès, plusieurs paramètres ont été pris en ligne de compte. À la base, une exploitation des données de recherche Google sur le bien-être mental, l’anxiété et le stress.
Parmi les mots-clés retenus : burn-out, épuisement, fatigue mentale, gestion des émotions, solutions et bien-être psychologique, santé mentale, environnement, professionnel et scolaire, stress, anxiété, dépression…
C’est donc cette étude, réalisée en novembre 2024, qui a permis d’identifier les départements où les préoccupations liées à la santé mentale sont les plus marquées.
Insécurité et difficultés de circulation, Lyon dans l’hyper stress
Ainsi, le Rhône, avec un « score du stress » de 8 ,71/10, se classe premier de ce triste palmarès national, juste derrière Paris (9,67/10). En moyenne, le département enregistre plus de 17 000 recherches mensuelles en lien avec la santé mentale. Parmi celles-ci, plus de 10 000 sont spécifiquement axées sur le stress, l’anxiété et la dépression.
Comment expliquer un tel état de décrépitude de la santé mentale des habitants du Rhône et de Lyon ? Parmi les explications avancées, la dégradation de la qualité de vie des Lyonnais depuis quelques années. Agressions, incivilités, dégradations… Le niveau d’insécurité dans l’agglomération lyonnaise est devenu une véritable source de stress pour les résidents, notamment en centre-ville.
Autre raison invoquée, les difficultés de circulation engendrées par la politique de la municipalité visant à bannir la voiture au profit du vélo et autres modes doux. Conséquence, la ville s’est transformée en chantier à ciel ouvert et la réduction des grands axes de circulation a fait passer Lyon parmi les métropoles les plus encombrées de France. À la clé, stress, anxiété et mauvaise humeur pour toutes et ceux qui sont contraints, au quotidien, d’utiliser leur véhicule pour des raisons professionnelles ou familiales.
Grenoble et l’Isère aussi dans le stress
Mêmes causes, mêmes conséquences du côté de l’Isère. Insécurité et difficultés de circulation font de Grenoble et de son agglomération un vilain petit canard en matière de santé mentale. Les habitants dauphinois sont en effet au palmarès de cette étude inédite avec un score de 8,08/10. Derrière les « hyper-stressés » du Rhône, seuls le Nord, le Bas-Rhin, le Finistère et l’Île-et-Vilaine devancent les résidents de Grenoble et de sa région.
Heureusement, d’autres département d’Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent de manière positive dans cette étude. C’est notamment le cas de l’Ardèche considéré comme le département le moins stressé de France. Le département n’enregistre, en moyenne, que 4 100 demandes mensuelles sur la santé mentale. Un chiffre à mettre en rapport avec la qualité de vie des Ardéchois, beaucoup moins confrontés aux aléas des zones fortement urbanisées.
À SAVOIR
En France, après l’activité physique et sportive en 2024, la grande cause nationale pour l’année 2025 sera axée sur la santé mentale. Quatre objectifs prioritaires ont été retenus par le ministère de la Santé : déstigmatisation, développement de la prévention et du repérage précoce, amélioration de l’accès aux soins, accompagnement des personnes concernées.
