Défi majeur de la soixantaine, la retraite offre son lot de bonnes et mauvaises nouvelles. Entre soulagement et appréhension, les jeunes retraités souffrent fréquemment d’un blues passager. Pourquoi une telle déprime en cette période synonyme de liberté ? Comment surpasser ce blues et profiter de sa retraite ? Tous nos conseils avec Servane Jeanselme, psychologue clinicienne à Villeurbanne.
En France, 14 millions de retraités étaient recensés en 2019. Un chiffre considérable quand on sait que seuls 11 millions de jeunes avaient entre 15 et 29 ans à cette même date. La santé mentale des retraités représente donc un enjeu majeur de santé publique. Pourtant, la majorité d’entre eux va passer par une phase de déprime temporaire dès leur cessation d’activité professionnelle : le blues de la retraite.
Perte de statut social, réduction des contacts sociaux, recherche de sens… Le blues de la retraite n’arrive pas sans raison. Véritable chamboulement de ses repères, le passage à la retraite peut être difficile à vivre. Et ce d’autant plus que les contacts sociaux sont parfois rompus. Comment surmonter ce blues passager et croquer le reste de sa vie à pleine dent ? Réponse au côté de Servane Jeanselme, psychologue clinicienne à Villeurbanne.
Blues de la retraite, un fléau passager
Pas facile le passage à la retraite. Perte du travail, peur de la vieillesse, crise identitaire… Ce sont toutes les habitudes d’une vie qui se retrouvent chamboulées. Mais pourquoi une telle vague de déprime dans ce qui s’annonce être détente et répit ?
« Face au nouveau temps libre, certaines personnes vont ressentir une tristesse, un mal-être suite au passage à la retraite. Et ce, d’autant que cette période doit permettre de se réinventer. De trouver de nouvelles ressources, une nouvelle manière d’investir sa vie », éclaire Servane Jeanselme. Ainsi, la perte de son statut social réveille sa peur du vide et de non sens. L’être humain se construit dans sa capacité à grandir et être utile à la société, afin d’en retirer une existence remplie de sens. Sans activité professionnelle, toute son identité personnelle est remise en cause.
Si l’activité professionnelle est chamboulée, les bases de sa vie de couple aussi. Le travail permettait une séparation de chacun dans le couple, affirmant son individualité. Désormais, la vie à deux se joue en permanence. « La retraite n’influe pas seulement sur un changement socio-professionnel, mais impacte aussi tous les autres aspects de la vie. Une crise supplémentaire peut notamment survenir dans le couple. Surtout lorsque la retraite concorde avec le départ des enfants de la maison ».
Si l’on parle couramment d’un blues de la retraite, est-ce réellement le cas ? « Tout dépend de chacun. Certains ne vivront qu’un blues passager, juste une difficulté de passage. Pour d’autres, le sentiment de perte de repères s’amplifie et génère une profonde dépression », explique Servane Jeanselme. Ainsi, « dès lors que le retraité ressent une profonde tristesse, un goût de la vie perdu, une envie de rien, il faut consulter. Il s’agit en effet d’une dépression, maladie pour laquelle l’accompagnement est nécessaire pour en sortir ».
Apprendre à être pour soi, plus pour la société
Nouveau challenge ? Donner du sens à sa vie. Après avoir passé sa vie à être pour la société et autrui, il faut désormais apprendre à vivre pour soi. Si les craintes sont nombreuses (peur de trouver le temps long, peur d’être inutile, peur de trouver un vide), les dépasser rend la vie plus satisfaisante.
« La retraite nécessite une réactualisation de soi. Un défi pour trouver d’autres intérêts, de se remobiliser et se relancer dans une nouvelle dynamique. Dès lors, il est intéressant de consulter un professionnel de santé ou de bien-être pour permettre de se resituer dans le moment présent » conseille Servane Jeanselme.
En effet, le passage à la retraite est une épreuve qui apporte beaucoup d’introspection. De ce fait, la première des choses à faire est de retrouver une bonne estime de soi. Le travail ne définit pas les actifs, tout comme la retraite ne définit pas les retraités. Considérez cette mauvaise période comme un véritable tremplin vers soi.
La crise de la retraite cache donc une crise existentielle. Comme une seconde crise d’adolescence mais avec un objectif différent. À l’adolescence, le but est de comprendre qui l’on peut être en société, alors que la retraite marque un questionnement sur qui l’on est pour soi.
Dès lors, il faut éviter de s’isoler trop souvent. Cela ne ferait qu’accentuer la déprime sans la résoudre. « Les études montrent que les personnes isolées sont plus sensibles à la dépression, à l’inverse de ceux en contact ». Si s’épanouir dans cette nouvelle vie ne se fait pas immédiatement, les contacts sociaux aident à surmonter cette période sans trop de difficultés.
Préparer sa retraite, une reconversion
Afin de mieux apprécier sa retraite, anticiper son départ reste la meilleure option. En effet, organiser une liste des choses que l’on souhaiterait faire permet de casser ce paradoxe activité-inactivité. Le processus de deuil de sa vie professionnelle est dès lors amoindri face aux possibilités de reconstruction.
« La retraite est un renouvellement, une nouvelle dynamique de croissance. Elle permet de s’activer en accomplissant ce que l’on a pas pu ou eu le temps de faire auparavant. Mais aussi de se poser avec passivité. Mais une passivité positive, loin d’être négative », témoigne Servane Jeanselme.
Ainsi, comment préparer sa retraite et limiter ce blues ? « Certaines associations spécifiques aident les futurs retraités à préparer leur retraite et à l’anticiper. De même, certaines mutuelles ou professionnels de santé peuvent faire le point avec vous de vos besoins ».
Le cheminement principal est donc celui du préjugé. Pour cause ? L’image du retraité seul, isolé et triste n’est pas absolue. Changer sa perception du futur encouragera à sortir, rester actifs et en bonne santé mentale. Il est donc impératif de garder une vision positive de la vie pour s’assurer une reconversion heureuse.
À SAVOIR
En moyenne, les personnes nées en 1951 passent plus de 26 ans de leur vie à la retraite. Plus d’un quart de siècle, un chiffre notable.
je suis célibataire depuis toujours . j’ai 60 ans et je suis à la retraite depuis 5 ans , à la campagne dans un petit corp de ferme , seul mais bien pour le moment .
la première année , arrivé ici , j’ai fais un mangeoire pour nourrir les oiseaux en hiver .
l’année suivante , j’ai creusé un bassin de 5m sur 2 et j’y ai mis des poissons rouges .
l’année d’après , j’ai fais un poulailler pour y mettre une dizaine de poules .
j’ai fais de mon jardin , un petit parc d’attraction à ma manière .
je vais faire creuser un 2ème bassin d’ici 2 ans . j’ai des hirondelles qui viennent tous les ans dans les loges et dans l’écurie , bref , je n’arrive pas à me dire , comme certains , que je suis à la retraite , et que je ne sers plus à rien !!
je n’ai pas de portable , juste un fixe et c’est bien assez . je parle assez facilement ;
au boulot , quand j’ai invité les mecs pour venir à mon pot de départ , je me suis excusé au près de la maitrise d’avoir été l’électron libre que j’avais pu etre durant toutes ces années mais qu’ils n’avaient rien perdu au change ; qu’en matière de formation , j’avais surement été un véritable outil pour la maitrise de demain !! si les murs ont des oreilles , ils se souviendront de moi , c’est évident !! j’aimais bien mon boulot autrefois , mais quand un type se barrait à la retraite et qu’il allait s’installer à la campagne , je l’enviais terriblement !! ça m’est arrivé aussi , tant mieux . j’ai toujours voulu allé à la campagne pour y vivre !!
je bricole dès que j’en ai l’occasion , je plante pas mal de choses aussi .
je ne me sens pas seul mais tranquille ;
quand j’ai trop bricolé , je prend ma voiture et je fais une pose en allant faire un tour dans quelques magasins de bricolage et chercher ce que j’aurai besoin les jours suivants .
voilà ma retraite bien organisée , sans gros projets mais bon , agréable quand mème je trouve ! je refuse de me dire que je suis à la retraite et que je ne sers à rien !!
c est à partir de commentaire comme celui ci et d’autres jeunes boomers qui ont connu le chomage ; que les acteurs sociaux économique doivent être convaincu qu’etre au chomage c est du travail .
Au début, trop contente… plus d horaires, plus de contraintes.. après lEnnui commence à s installer .. comment le combler..on s inscrit à divers loisirs, les amis sont encore actifs et on peut les voir que le week end..la famille te contacte quand elle a besoin de toi.. tu ressasses.. la vieillesse, les futures maladies.. il faut occuper son esprit à tout prix..
Je suis d’accord au début tout feu tout flamme, mais le temps passe et l’ennui tend le bout de son nez. Une sorte d’insatisfaction latente, mais pourquoi tout est OK!!!
. Je vois du monde des anciens collègues, bon la famille c’est effectivement quand ils ont besoin (la garde des petits enfants….). Je me dis que je ne sais pas ce que je veux… Bizarre comme sentiment, donc je suis en train de créer une micro entreprise de création d’accessoires en tissus. On verra si ce m’aide à profiter du présent.
Quand on arrive à la retraite le mieux c’est de quitter la région et aller dans un coin ou l’on ne connait personne car le plus dure c’est de voir les gens qu’on a connu mourir!
Même si on ne prend pas le journal y a toujours un couillon pour te dire “tu te rappels machin, ben il est mort ou il est très malade” et là tu te dis c’est bientôt mon tour!
Donc couper les ponts! Changer de téléphone et d’Email.
Ensuite s’occuper, mais comme disait un ancien voisin, mort lui aussi, il faut forcer doucement!
Rien ne sert de se presser, ce qui n’est pas fait demain se fera la semaine prochaine!
Et puis éviter les gens, qui sont souvent jaloux ou qui se croient indispensables et ne comprennent pas que vous vivez enfin pour vous et non pour les autres, égoïste tu dois être!
Chacun sa merde! Le retraité n’est pas une assistante sociale, ou un jour il se retrouvera au bout de la route sans avoir eu le temps de vivre.
Et surtout si on est à la campagne vivez avec un ou des chiens, si possible loin des voisins, qui jaloux de votre situation chercheront toujours un motif pour vous faire chier, surtout s’ils arrivent de la ville, ils bricolent tout les dimanches la tondeuse et les outils électriques, la musique à fond, mais ne supportent pas un coq qui chante ou un aboiement.
Enfin comment savoir si on est vieux? Et bien quand le nombre des poils dans le nez et dans les oreilles est supérieur aux nombre de cheveux, on est vieux, et c’est mon cas mais même si les dents se cassent on peut toujours manger de la soupe aux choux cuite sur le feu de bois dans le chaudron de la cheminée!