L’alopécie chez les femmes reste un sujet sous-estimé. Pourtant, elle concerne des millions de femmes dans le monde, impactant leur confiance et leur bien-être. Stress, déséquilibres hormonaux, génétique… Les causes sont multiples. Mais alors, comment traiter cette chute de cheveux ? Peut-on prévenir de l’alopécie ? On fait le point.
L’alopécie désigne une chute de cheveux anormale, qu’elle soit localisée ou diffuse. Si perdre entre 50 et 100 cheveux par jour est considéré comme normal, une perte plus importante, durable ou associée à des zones clairsemées nécessite une attention particulière.
Contrairement aux hommes, chez qui l’alopécie se manifeste souvent par une calvitie frontale ou des golfes dégarnis, chez les femmes, elle se traduit généralement par un éclaircissement progressif des cheveux, particulièrement au niveau du sommet du crâne. Cette différence s’explique par des facteurs hormonaux et génétiques spécifiques.
Les différents types d’alopécie
Alopécie androgénétique : la plus fréquente
L’alopécie androgénétique touche environ 20 % des femmes après 40 ans et peut apparaître dès la vingtaine. Elle est liée à une sensibilité excessive des follicules pileux aux androgènes, des hormones dites “masculines” également présentes en faible quantité chez la femme. Cette sensibilité entraîne une miniaturisation progressive des follicules pileux. Les cheveux deviennent alors plus fins, plus courts, et leur cycle de vie se raccourcit. Le cuir chevelu peut devenir visible au sommet de la tête, particulièrement au niveau de la raie.
Bien que cette forme d’alopécie soit souvent d’origine génétique, des déséquilibres hormonaux, comme ceux liés à la ménopause, peuvent aggraver la situation. C’est pourquoi un bilan hormonal est souvent recommandé pour adapter la prise en charge. L’alopécie androgénétique n’est pas réversible, mais des traitements comme le minoxidil ou les antiandrogènes permettent de ralentir la progression et de stimuler la repousse.
Effluvium télogène : une chute soudaine mais réversible
L’effluvium télogène est une forme d’alopécie diffuse et temporaire. Elle survient souvent dans les mois qui suivent un événement déclencheur, comme un stress intense ou un deuil.
Dans ce cas, les cheveux passent précocement en phase de repos (ou télogène), ce qui provoque une chute importante, parfois impressionnante, mais sans destruction des follicules. L’effluvium télogène peut durer quelques mois, mais il est généralement réversible une fois la cause identifiée et corrigée. Une alimentation équilibrée, des compléments adaptés et une gestion du stress sont souvent suffisants pour retrouver une chevelure normale.
Alopécie cicatricielle : une destruction irréversible des follicules
Contrairement aux autres formes d’alopécie, l’alopécie cicatricielle est définitive. Elle résulte de lésions qui détruisent les follicules pileux, empêchant toute repousse.
Les signes caractéristiques incluent une perte de cheveux localisée, souvent associée à des rougeurs, des démangeaisons ou des douleurs au niveau du cuir chevelu. Dans ce cas, il est essentiel de consulter rapidement un dermatologue pour limiter l’étendue des dommages et préserver les zones non touchées.
Alopécie areata : une chute par plaques
L’alopécie areata est une maladie auto-immune qui pousse le système immunitaire à attaquer les follicules pileux. Elle se manifeste par des plaques de chute bien délimitées, souvent rondes ou ovales.
Cette forme peut évoluer de manière imprévisible :
- Dans les cas légers, elle reste localisée au cuir chevelu ;
- Dans les cas sévères (alopécie universalis), elle touche toutes les zones pileuses, y compris les sourcils et les cils.
L’alopécie areata est souvent associée à d’autres maladies auto-immunes, comme la thyroïdite de Hashimoto ou le vitiligo. Bien qu’elle puisse se résoudre spontanément, des traitements comme les corticostéroïdes, les immunosuppresseurs ou les thérapies biologiques peuvent accélérer la repousse.
Alopécie par traction : quand les habitudes capillaires fragilisent les cheveux
L’alopécie par traction est causée par des tractions répétées sur les cheveux. Les coiffures serrées (chignons, tresses, extensions), les accessoires agressifs (élastiques métalliques, barrettes) ou les gestes répétés (torsions ou manipulations des mèches) fragilisent progressivement les follicules.
Si les habitudes en cause ne sont pas modifiées à temps, la chute peut devenir définitive. Ce type d’alopécie touche particulièrement les femmes ayant des cheveux crépus ou très fins, souvent plus fragiles.
Alopécie : pourquoi perd-on ses cheveux ?
Les déséquilibres hormonaux : des impacts majeurs sur les cheveux
Les hormones jouent un rôle fondamental dans la croissance capillaire. Les fluctuations hormonales, qu’elles soient naturelles ou induites, peuvent perturber ce processus.
- La ménopause : avec la diminution des œstrogènes, les cheveux deviennent plus fins et fragiles. Les androgènes, moins bien compensés, favorisent l’alopécie androgénétique.
- La grossesse : pendant la grossesse, les cheveux bénéficient souvent d’une phase de croissance prolongée grâce aux hormones. Cependant, après l’accouchement, la chute peut être importante, un phénomène connu sous le nom d’effluvium post-partum.
- La pilule contraceptive : l’arrêt ou le changement de pilule peut entraîner un déséquilibre hormonal temporaire, provoquant une chute de cheveux diffuse.
- Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : cette condition, liée à un excès d’androgènes, est une cause fréquente d’alopécie chez les jeunes femmes. Elle s’accompagne souvent d’autres symptômes comme une pilosité excessive ou des cycles irréguliers.
Le stress : un ennemi silencieux des cheveux
Le stress, qu’il soit aigu ou chronique, a un impact direct sur le cycle capillaire. En situation de stress intense, l’organisme libère du cortisol, une hormone qui perturbe la croissance des cheveux. Cela peut déclencher un effluvium télogène, où une grande partie des cheveux passe prématurément en phase de repos, entraînant une chute diffuse.
Le stress chronique, quant à lui, aggrave les carences nutritionnelles et affaiblit les follicules pileux, créant un cercle vicieux. La chute liée au stress survient souvent 2 à 3 mois après l’événement déclencheur, ce qui rend parfois difficile l’identification de la cause.
Les carences alimentaires : une alimentation déséquilibrée, des cheveux fragiles
Une nutrition insuffisante ou déséquilibrée prive les cheveux des éléments essentiels à leur croissance.
- Le fer : indispensable à l’oxygénation des follicules, une carence en fer est l’une des principales causes de chute de cheveux chez les femmes, notamment celles ayant des règles abondantes ou suivant un régime restrictif.
- Les vitamines B : elles favorisent la production de kératine, la protéine principale des cheveux. Une carence affaiblit la structure capillaire.
- La vitamine D : essentielle pour réguler le cycle capillaire, son déficit est fréquent, surtout en hiver ou chez les personnes peu exposées au soleil.
- Le zinc : cet oligo-élément soutient la réparation des tissus capillaires et la régénération des follicules.
Certaines conditions médicales, comme la maladie cœliaque ou des troubles de l’absorption intestinale, aggravent les carences en micronutriments, augmentant ainsi le risque d’alopécie.
Les traitements médicaux : des effets secondaires parfois lourds
Certains traitements médicamenteux peuvent entraîner une chute de cheveux temporaire ou persistante, avec en première lig,e, bien sûr, les soins contre le cancer.
- La chimiothérapie : les médicaments utilisés en chimiothérapie détruisent les cellules à division rapide, incluant celles des follicules pileux. Cette chute est souvent temporaire et les cheveux repoussent après l’arrêt du traitement.
- Les anticoagulants : prescrits pour prévenir les caillots sanguins, ils peuvent ralentir la régénération des follicules.
- Les traitements contre l’acné : l’isotrétinoïne, un dérivé de la vitamine A, peut assécher le cuir chevelu et perturber la croissance des cheveux.
D’autres médicaments, comme les antidépresseurs ou les traitements hormonaux, peuvent également favoriser la chute capillaire.
Les maladies auto-immunes et génétiques : des causes complexes
Certaines maladies auto-immunes amènent le système immunitaire à attaquer les follicules pileux, entraînant une chute partielle ou totale des cheveux.
- L’alopécie areata : cette pathologie se manifeste par des plaques de chute bien définies sur le cuir chevelu. Dans ses formes sévères, elle peut s’étendre à l’ensemble des zones pileuses.
- Le lupus : maladie auto-immune systémique, il peut provoquer une alopécie cicatricielle si le cuir chevelu est touché.
- Les antécédents familiaux : l’alopécie androgénétique est souvent héréditaire, avec un risque accru si un parent proche en est atteint.
Certaines de ces conditions nécessitent une prise en charge spécialisée pour limiter l’impact sur la chevelure.
Traitement alopécie femme : quelles solutions existent ?
Les traitements médicamenteux : des solutions éprouvées pour freiner l’alopécie
Le minoxidil est l’un des traitements les plus utilisés contre l’alopécie androgénétique. Appliqué directement sur le cuir chevelu sous forme de lotion ou de mousse, ce produit stimule la circulation sanguine et prolonge la phase de croissance des cheveux. Des études ont démontré son efficacité, avec des résultats visibles dès 3 à 6 mois d’utilisation régulière. Cependant, il nécessite une application continue, car les effets s’estompent en cas d’arrêt.
Pour les femmes souffrant d’un excès d’androgènes, les dermatologues peuvent prescrire des antiandrogènes comme la spironolactone. Ce traitement agit en bloquant l’action des hormones responsables de la miniaturisation des follicules pileux. Il est souvent recommandé pour les patientes atteintes de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Une surveillance médicale est nécessaire, car ces traitements ne conviennent pas à toutes.
Les solutions naturelles et complémentaires : un coup de pouce pour la santé capillaire
Une bonne alimentation est indispensable pour des cheveux en pleine santé. Les compléments alimentaires enrichis en biotine, fer, zinc et vitamines B apportent les nutriments essentiels à la croissance des cheveux. Ils sont particulièrement efficaces en cas de carence identifiée.
Certaines huiles essentielles, comme celle de romarin ou de menthe poivrée, sont également connues pour leurs propriétés stimulantes. Mélangées à une huile végétale (comme l’huile de ricin), elles favorisent la microcirculation du cuir chevelu lorsqu’elles sont utilisées en massage.
La médecine esthétique : des techniques innovantes pour revitaliser les cheveux
Pour les formes modérées d’alopécie, des traitements esthétiques offrent des solutions efficaces :
- La mésothérapie capillaire : ce procédé consiste à injecter un cocktail de vitamines, minéraux et acides aminés directement dans le cuir chevelu. Ces nutriments nourrissent les follicules pileux et stimulent la repousse, tout en freinant la chute. Les résultats sont visibles après plusieurs séances, souvent combinées à des traitements médicamenteux.
- Le microneedling : à l’aide de micro-aiguilles, cette technique favorise la production de collagène et améliore la régénération des follicules. Utilisé seul ou avec des sérums spécifiques, il renforce la densité capillaire et restaure la vitalité des cheveux.
La greffe capillaire : une solution durable pour les alopécies avancées
En cas d’alopécie sévère, la greffe de cheveux peut être envisagée. La technique moderne de la FUE (extraction d’unités folliculaires) consiste à prélever des follicules sur une zone donneuse, généralement l’arrière de la tête, pour les implanter sur les zones dégarnies.
Ce procédé, bien que coûteux (entre 3 000 € et 10 000 € selon les cliniques), offre des résultats naturels et durables. La repousse est progressive, avec des améliorations visibles en quelques mois.
Adopter une routine capillaire adaptée : des gestes simples au quotidien
Enfin, des habitudes saines permettent de préserver la santé des cheveux et de limiter la chute :
- Choisissez des shampoings doux, sans sulfates ni parabènes, pour éviter d’agresser le cuir chevelu.
- Massez votre cuir chevelu quotidiennement pour stimuler la circulation sanguine et oxygéner les follicules.
- Évitez les coiffures trop serrées et limitez l’usage d’appareils chauffants, comme les fers à lisser ou les sèche-cheveux, qui fragilisent la fibre capillaire.
Avec une prise en charge adaptée et une routine bienveillante, il est possible de ralentir l’alopécie et de retrouver une chevelure pleine de vitalité.
Quand consulter un spécialiste ?
Il est parfois difficile de déterminer si une chute de cheveux est normale ou problématique. Cependant, certains signes doivent alerter et justifier une consultation chez un dermatologue ou un trichologue (spécialiste des cheveux) :
- Une chute de cheveux importante et persistante : si vous perdez plus de cheveux que d’habitude pendant plusieurs semaines, sans amélioration visible, il est important de consulter.
- Des plaques dégarnies ou des zones de chute localisées : l’apparition de plaques rondes ou ovales, caractéristiques de l’alopécie areata, nécessite une prise en charge rapide pour limiter leur extension.
- Une perte de densité diffuse : un éclaircissement général de la chevelure, particulièrement au sommet du crâne ou le long de la raie, peut être le signe d’une alopécie androgénétique.
- Des symptômes associés : démangeaisons, rougeurs, douleurs ou squames sur le cuir chevelu doivent également vous conduire à consulter. Ils peuvent être le signe d’une infection, d’une maladie inflammatoire ou d’une alopécie cicatricielle.
- Un contexte médical ou psychologique : si la chute survient après un événement marquant (accouchement, stress intense, chirurgie, changement de traitement hormonal), un spécialiste pourra vous guider dans la gestion de cette chute réactionnelle.
L’alopécie n’est pas une fatalité
L’alopécie féminine, bien que fréquente, peut être prise en charge efficacement. Des solutions existent, allant des traitements médicamenteux aux techniques esthétiques, en passant par les soins naturels. L’important est de ne pas ignorer le problème et de consulter un professionnel dès les premiers signes.
Chaque femme mérite de se sentir belle et en confiance, avec ou sans cheveux. Alors, ne laissez pas l’alopécie vous gâcher la vie : agissez dès aujourd’hui pour retrouver votre sérénité.
À SAVOIR
L’alopécie ne se limite pas au cuir chevelu : elle peut affecter l’ensemble de la pilosité. Ainsi, cils, sourcils et autres poils du corps peuvent également être concernés.