Un homme qui vérifie ses urines pour déterminer les premiers symptômes d'un cancer de la prostate.
En 2021, près de 9 000 décès du cancer de la prostate ont été recensés en France. © Freepik

C’est le cancer le plus fréquent chez les hommes, mais aussi l’un des plus silencieux. Le cancer de la prostate s’installe souvent sans prévenir, et les premiers symptômes peuvent être subtils, voire ignorés. Pourtant, les repérer à temps permet d’agir tôt, et parfois d’éviter des traitements lourds. On fait le point.

Chaque année en France, près de 60 000 hommes reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate selon Santé publique France. C’est la première cause de cancer chez les hommes et la troisième cause de décès par cancer.

Et pourtant, beaucoup l’ignorent, dans ses premiers stades, ce cancer ne provoque aucune douleur, aucune alerte flagrante. Il est souvent découvert lors d’un examen de routine ou parce que la maladie s’est déjà étendue.

Savoir détecter les premiers symptômes du cancer de la prostate, c’est donc augmenter ses chances de guérison et limiter les traitements invasifs. Et non, ce n’est pas “réservé aux vieux”, certains hommes peuvent être concernés dès 45 ans.

Des troubles urinaires inhabituels

Le premier terrain d’expression du cancer de la prostate, c’est le système urinaire. La prostate étant située juste sous la vessie, autour de l’urètre, toute modification de sa taille ou de sa forme peut gêner l’écoulement de l’urine.

Voici ce qui doit alerter :

Ces symptômes peuvent aussi évoquer une hypertrophie bénigne de la prostate, courante après 50 ans. Mais en cas de doute, une consultation s’impose.

Du sang dans l’urine ou le sperme

On parle d’hématurie (sang dans les urines) ou d’hémospermie (sang dans le sperme). 

Ce symptôme n’est pas toujours lié à un cancer, mais il est suffisamment sérieux pour nécessiter un avis médical rapide.

Des douleurs inexpliquées

Lorsque le cancer évolue, il peut toucher les os voisins. Cela se manifeste par des douleurs sourdes ou persistantes, souvent situées au niveau lombaire ou pelvien. Ces douleurs sont parfois le premier signe d’un cancer déjà avancé.

Moins fréquent, ce symptôme peut passer inaperçu ou être attribué à une infection. Mais s’il devient récurrent, il mérite une investigation.

Facteurs de risque : suis-je concerné ?

Certains hommes présentent un risque accru de développer un cancer de la prostate :

  • Antécédents familiaux : un père, un frère ou un oncle atteint ? Le risque est doublé.
  • Origine ethnique : les hommes d’origine afro-antillaise ou africaine ont un risque plus élevé.
  • Âge : le risque augmente nettement après 50 ans.
  • Mode de vie : alimentation trop grasse, tabac, sédentarité, alcool… autant de facteurs aggravants.

Quand et comment se faire dépister ?

Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas automatique en France, contrairement au cancer du sein ou du côlon. Mais il peut être proposé au cas par cas, à partir de 50 ans pour la majorité des hommes et 45 ans pour ceux ayant des antécédents familiaux ou des facteurs de risque. Plusieurs examens sont possibles. 

  • Toucher rectal : rapide, il permet au médecin de palper la prostate.
  • Dosage du PSA : un test sanguin qui mesure l’antigène prostatique spécifique. Une valeur élevée peut alerter.
  • IRM ou biopsie : en cas de doute, pour confirmer la présence de cellules cancéreuses.

Un test urinaire développé récemment détecte des marqueurs du cancer de manière moins invasive. Il pourrait, dans les prochaines années, révolutionner le dépistage précoce.

Le cancer de la prostate évolue lentement dans 8 cas sur 10, ce qui peut donner un faux sentiment de sécurité. Mais chez certains hommes, il peut être agressif et métastaser rapidement.

Plus il est diagnostiqué tôt, plus les chances de guérison sont élevées (près de 90 % de survie à 5 ans pour les formes localisées, selon l’INCa). Et souvent, un suivi simple suffit. Tous les cancers de la prostate ne nécessitent pas une chirurgie ou une radiothérapie immédiate.

À SAVOIR 

L’activité physique régulière diminue le risque de développer un cancer de la prostate et améliore la qualité de vie des patients. Reconnue comme soin de support, elle aide à mieux supporter les traitements et à réduire les risques de récidive (source : Institut National du Cancer).

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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