Les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont tous invités à se faire dépister avant les fêtes de fin d’année. Cette opération de grande ampleur, organisée du mercredi 16 au mercredi 23 décembre, vise à détecter le plus de cas positifs possibles. Craignant l’amalgame, les autorités sanitaires rappellent toutefois qu’un dépistage négatif ne doit pas s’accompagner d’un relâchement des gestes barrières. Bien au contraire, à l’heure où le virus circule toujours de manière inquiétante.
La campagne de dépistage massif organisé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’ouvre ce mercredi 16 décembre. Tous dépistés avant Noël… L’objectif de cette opération d’envergure est de détecter par test antigénique un maximum de cas positifs au Covid-19 avant les retrouvailles festives et familiales. Histoire de réveillonner en toute sérénité, et ce d’autant plus que les derniers bilans épidémiologiques confirment une stagnation de l’épidémie. Voire pire, au moment où le déconfinement laisse place au couvre-feu dès 20h, ce mardi 15 décembre.
“On observe une évolution préoccupante de l’épidémie du fait d’une très faible diminution de la circulation du SARS-CoV-2, après quatre semaines de forte décroissance”, notait Santé Publique France le 10 décembre. L’Agence Régionale de Santé précise que “entre le 30 novembre et le 6 décembre, plus de 10 000 nouveaux cas de Covid-19 étaient confirmés, en moyenne, chaque jour en France. Et le bilan humain atteignait encore plus de 2500 décès”.
Une semaine après, la donne n’a pas changé. Avec toujours un demi-millier de patients en réanimation et 65 nouveaux décès entre dimanche et lundi, la situation hospitalière est toujours tendue en Auvergne-Rhône-Alpes. Notamment dans le Rhône, département qui compte le plus de malades du Covid-19 en France (lire À SAVOIR). Le virus circule toujours, et la perspective d’une troisième vague après les fêtes n’est pas à exclure.
Covid-19 : le test, oui, mais avec les gestes barrières !
D’où la nécessité de ne pas baisser la garde, d’abord et surtout en continuant à respecter les gestes barrières. Il serait dangereux de croire qu’un simple test suffit à protéger la population. Le dépistage, en effet, ne met pas à l’abri d’une contamination, comme le martèle régulièrement le ministre de la Santé Olivier Véran. Les autorités sanitaires redoutent une perte de vigilance coupable, sur seule foi d’un test négatif.
C’est ce que résume Christian Brun, le président de la CRSA Auvergne-Rhône-Alpes (conférence régionale de la santé et de l’autonomie). “Un résultat négatif de votre test peut être un « faux négatif » pour de multiples raisons et vous laisser penser que vous êtes indemne du virus, et donc non contagieux, alors que vous pouvez être infecté. Par ailleurs, le résultat négatif indique votre situation au moment du test, or il est possible d’être contaminé après celui-ci. Aucun test à ce jour ne peut donc garantir que vous ne serez pas contaminant; la seule façon de se préserver et de protéger les autres, c’est de respecter les gestes barrières, seuls capables d’enrayer la diffusion du virus : lavage des mains, distanciation physique, aération fréquente des pièces, port du masque lorsque c’est recommandé…”
Covid-19 : quand le premier ministre conseille d’éviter l’école…
Le message est donc clair : “la meilleure protection contre le virus de la COVID 19, en attendant une possible vaccination, reste encore aujourd’hui l’application des mesures barrières”.
Le son de cloche est le même du côté de l’ARS: “Dans ce contexte et à l’approche des fêtes de fin d’année, il est essentiel de rappeler aux Français la nécessité de continuer à être prudents autant que possible et de rappeler dans les esprits l’intérêt des gestes barrières”.
Le conseil scientifique va même plus loin et préconise un confinement spontané les jours précédents les fêtes. “Si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l’école jeudi et vendredi, vous le faites”, a même relayé le premier ministre, Jean Castex, sur l’antenne d’Europe 1. Télétravail, voire congés anticipés, restent conseillés. Entre déconfinement, d’une part, et recommandations strictes d’autre part, le gouvernement semble se perdre dans sa volonté de préserver les fêtes de Noël. L’appel au civisme et aux bons comportements suffira-t-il ? Difficile à croire, tant les Français semblent fatigués des restrictions…
À SAVOIR
En Auvergne-Rhône-Alpes, on recensait lundi 4592 patients hospitalisés. Soit une vingtaine de moins que la veille (4611). En revanche, le nombre de patients en réanimation ne diminue pas (502, contre 498 dimanche), et 65 décès en 24 heures.
Le Rhône, à lui-seul, contre 1145 malades hospitalisés. Dont 148 en réanimation. Il s’agit du département comptant le plus de patients Covid-19 en France. Dans l’agglomération lyonnaise, les hôpitaux des Hospices Civils de Lyon accueillent encore 366 patients, dont 77 en réanimation (bilan au mardi 15 décembre).
