Une femme qui ne trouve pas le sommeil et reste éveillée dans son lit
Impossible de trouver le sommeil, un vrai casse-tête qui revient de manière régulière en cas de stress ©Freepik

Chaque soir, des millions de Français tournent en rond dans leur lit, incapables de trouver le sommeil. Pourtant, comprendre les raisons de ces difficultés à s’endormir, à la fois physiques et psychologiques, permet souvent de rétablir un sommeil paisible. Et ce ne sont pas des histoires à dormir debout !

Les Français dorment en moyenne 7 h 04 en semaine et 7 h 38 le week‑end, selon une récente enquête INSV/Vinci Autoroutes. Pourtant, 25 % d’entre eux dorment moins de 6 h par nuit en semaine, seuil en dessous duquel apparaît une dette de sommeil chronique.

Parallèlement, 73 % se réveillent la nuit, souvent deux fois par nuit, ce qui fragilise encore davantage l’endormissement et alimente l’impression de ne pas avoir « bien dormi ».

Avoir du mal à s’endormir est donc une problématique de santé qui concerne beaucoup d’entre nous Pourtant, même si 45 % des adultes rapportent au moins un trouble du sommeil, les difficultés d’endormissement peuvent souvent se résoudre si l’on comprend leur mécanisme et leurs origines.

Le rôle de l’insomnie et de l’hyper‑éveil

En France, environ 15 à 20 % des adultes souffrent d’insomnie, dont environ 9 % dans une forme sévère, entraînant directement des difficultés à s’endormir (source : Inserm). Ce trouble est souvent lié à un hyper‑éveil psychophysiologique. En d’autres termes, l’activité cérébrale reste trop intense le soir, empêchant le relais naturel vers le sommeil.

Les personnes anxieuses ou dépressives seraient jusqu’à 7 à 10 fois plus exposées à ces insomnies chroniques. 

Les écrans, la lumière bleue et les rythmes perturbés

L’utilisation d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur avant de dormir retarde la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. Cette exposition à la lumière artificielle, la fameuse lumière bleue, repousse l’endormissement ou fragilise la qualité de sommeil, surtout si elle est répétée. 

Par ailleurs, des horaires de coucher irréguliers, notamment chez les jeunes ou les travailleurs décalés, perturbent l’horloge circadienne et créent un décalage du rythme veille-sommeil, favorisant les difficultés d’endormissement.

Le stress, les soucis et l’état émotionnel

Les événements stressants, les sensations d’anxiété ou les pensées intrusives jouent souvent un rôle néfaste. On parle d’insomnie d’ajustement lorsqu’un événement soudain (professionnel, familial, environnemental) provoque des nuits agitées.

Le trouble peut devenir chronique si les mécanismes d’hyper‑vigilance persistent au fil des mois. 

Le mode de vie, la caféine et l’environnement

Les excitants comme le café, le thé, la nicotine ou l’alcool consommés en soirée altèrent l’endormissement. Une consommation élevée de caféine, présente pour 70 % des Français, est corrélée à un sommeil de moins de 6 h par nuit chez 27 % des consommateurs contre seulement 12 % chez les non‑consommateurs (source : Institut National du sommeil et de la Vigilance). 

À cela s’ajoutent des facteurs comme un dîner copieux tardif, une chambre trop bruyante ou une température inadéquate, notamment en été durant les périodes de forte chaleur.

Les jeunes adultes et les rythmes perturbés

Chez les 18‑24 ans, les troubles d’endormissement sont particulièrement fréquents. Une étude en Île‑de‑France révèle que 30 % de cette population a du mal à s’endormir, et 42 % se réveillent sans pouvoir se rendormir facilement.

Moins d’un jeune sur trois dort plus de 8 h sans dette de sommeil. Un chiffre inquiétant et des problèmes d’endormissement aggravé depuis le Covid. 

Les seniors et la fragmentation du sommeil

Après 60 ans, l’insomnie chronique touche entre 40 et 50 % des personnes, souvent liée à la fragmentation des cycles, à la diminution du sommeil profond et aux réveils fréquents.

Ces perturbations rendent l’endormissement plus difficile, la crainte de « mal dormir » ne faisant qu’aggraver les problèmes d’endormissement. Une sorte de spirale infernale de laquelle il faut sortir, sous peine de nuire à sa santé. 

Favoriser une bonne hygiène de sommeil

Éviter la caféine et l’alcool en soirée, dîner léger, limiter les écrans avant le coucher sont des mesures bien connues.

Pourtant, certaines méta-analyses suggèrent que seules, ces règles d’hygiène du sommeil seraient insuffisantes pour résoudre une insomnie chronique. Elles doivent être complétées par d’autres approches pour être efficaces. 

Les thérapies cognitivo‑comportementales (TCC)

Recommandées en première intention par les directives européennes et américaines, les les TCC permettent de réduire de 50 % le temps d’endormissement et les réveils nocturnes.

Elles sont jugées aussi efficaces, voire plus sur le long terme, que les médicaments anxiolytiques ou hypnotiques. Ces psychothérapies visent notamment à réduire l’anxiété anticipatoire, à assainir l’association lit‑sommeil, et à rétablir un rythme régulier (lire notre « à savoir »).

Les traitements médicamenteux et leurs limites

Les antihistaminiques en vente libre (doxylamine, prométhazine ou hydroxyzine) peuvent aider ponctuellement, avec un risque faible d’accoutumance. Les benzodiazépines ou zolpidem sont plus efficaces à court terme mais exposent à des effets rebond à l’arrêt ou à une dépendance.

Un risque à prendre au sérieux, d’autant que l’insomnie rebond – après arrêt de traitement – peut aggraver les difficultés d’endormissement initiales.  

Comprendre pourquoi j’ai du mal à m’endormir, c’est aussi saisir que le sommeil est un enjeu de santé majeur. Une mauvaise nuit isolée se récupère, mais une dette durable ou un rythme irrégulier multiplient les risques de troubles métaboliques, cardiovasculaires, psychiatriques, d’accidents au travail ou de la circulation. 

Adopter dès aujourd’hui une routine apaisante, régulariser ses horaires de coucher et limiter les sources d’excitation le soir vont souvent permettre de retrouver un endormissement naturel. Mais si vos problèmes d’endormissement et de troubles du sommeil perdurent (au moins trois nuits par semaine pendant plus de trois mois), n’hésitez pas à consulter un spécialiste pour retrouver un sommeil réparateur. 

A SAVOIR

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont des approches psychologiques visant à traiter divers troubles comme l’anxiété, la dépression, les phobies mais aussi certains troubles du sommeil et de l’endormissement. L’objectif est d’identifier les schémas de pensée négatifs et de les remplacer par des idées plus positives et  constructives. Grâce à des exercices pratiques, le patient apprend à mieux gérer ses réactions et ses états d’âme. Les TCC sont généralement de courte durée et offrent des résultats efficaces et durables.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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