Une femme qui souffre d'un épanchement de synovie.
Un épanchement de synovie peut se produire sur toutes les articulations. © Adobe Stock

Un genou qui enfle, une douleur persistante, une mobilité réduite… Et si c’était un épanchement de synovie ? Souvent bénin, ce phénomène articulaire peut toutefois révéler des pathologies plus graves. Explications.

L’épanchement de synovie, aussi appelé épanchement articulaire ou hydarthrose, correspond à une accumulation anormale de liquide synovial dans une articulation. Ce liquide, naturellement présent en petite quantité, permet de lubrifier et de protéger les cartilages.

Mais lorsque la membrane synoviale s’emballe, en réaction à un traumatisme, une inflammation ou une infection, elle peut produire une quantité excessive de liquide. Le genou est la zone la plus souvent concernée, entraînant un genou gonflé, parfois chaud et douloureux.

Quelles sont les causes d’un épanchement de synovie ?

Les causes de l’épanchement de synovie sont multiples et doivent toujours être identifiées pour adapter le traitement. Voici les plus fréquentes :

  • Les traumatismes articulaires comme les entorses, chocs ou microtraumatismes répétés sont des déclencheurs classiques. Le genou, très sollicité, y est particulièrement exposé chez les sportifs.
  • Les pathologies inflammatoires, telles que la polyarthrite rhumatoïde, la goutte ou encore la chondrocalcinose, provoquent souvent un épanchement récidivant.
  • Les infections articulaires (arthrite septique) sont rares mais graves. Elles nécessitent une prise en charge urgente pour éviter des complications sévères.
  • Enfin, le surmenage articulaire, lié à une activité physique intense ou répétitive, peut engendrer une inflammation modérée, responsable d’un épanchement temporaire.

Quels sont les symptômes à surveiller ?

Un épanchement de synovie ne passe pas inaperçu. Les symptômes typiques sont :

  • Un gonflement visible de l’articulation, notamment au niveau du genou.
  • Une douleur au genou, parfois sourde, parfois vive, qui augmente à la mobilisation.
  • Une raideur articulaire limitant les mouvements, surtout en flexion.
  • Une sensation de chaleur locale, voire une rougeur en cas d’inflammation importante.
  • Parfois, de la fièvre peut accompagner les signes, surtout en cas d’infection.

Ces signes doivent alerter, surtout si l’épanchement apparaît brutalement ou s’aggrave rapidement.

Comment est posé le diagnostic ?

Face à un genou douloureux et gonflé, le médecin commence par un examen clinique attentif. Il peut tester le choc rotulien, une manœuvre simple pour détecter la présence de liquide dans l’articulation. Des examens d’imagerie comme la radiographie ou l’IRM permettent de visualiser d’éventuelles lésions sous-jacentes (lésion du ménisque, arthrose, etc.).

Dans certains cas, une ponction du genou est réalisée : le médecin aspire une petite quantité de liquide synovial à l’aide d’une aiguille. Cette analyse est précieuse : elle permet de détecter la présence de cristaux (goutte, chondrocalcinose), de cellules inflammatoires ou de bactéries.

Quels traitements contre l’épanchement de synovie ?

Le traitement de l’épanchement de synovie dépend bien sûr de sa cause. Mais dans tous les cas, l’objectif est de soulager la douleur, réduire l’inflammation et éviter les récidives.

  • Le repos de l’articulation est souvent recommandé, associé à l’application de glace plusieurs fois par jour.
  • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour calmer l’inflammation.
  • En cas de douleur persistante, une ponction du genou suivie d’une infiltration de corticoïdes peut offrir un soulagement rapide.
  • Lorsque l’épanchement est lié à une infection, des antibiotiques sont indispensables, et une prise en charge en milieu hospitalier peut être nécessaire.
  • La kinésithérapie peut restaurer la mobilité et renforcer les muscles autour du genou.

Épanchement de synovie : quelle évolution ?

Alors, est-ce grave un épanchement de synovie ? Tout dépend de son origine. Un épanchement suite à un effort intense ou un traumatisme bénin se résorbe généralement en quelques jours à quelques semaines.

En revanche, s’il est causé par une pathologie chronique (arthrite, infection, arthrose avancée), il peut s’installer durablement, avec des récidives fréquentes. Dans ces cas, une surveillance régulière est nécessaire.

Certaines complications de l’épanchement synovial peuvent survenir si la situation n’est pas traitée : altération du cartilage, raideur permanente de l’articulation, voire opération de l’articulation en dernier recours.

Quand faut-il consulter ?

Il est important de consulter un médecin dès que :

  • Le gonflement du genou persiste ou s’aggrave.
  • La douleur devient invalidante ou empêche de marcher.
  • Il y a des signes infectieux (fièvre, rougeur, chaleur).
  • L’articulation gonfle sans cause apparente.

Un épanchement synovial non traité peut masquer une pathologie sous-jacente plus sérieuse. Mieux vaut donc ne pas attendre.

À SAVOIR

Selon une étude de l’Inserm, un épanchement de synovie peut parfois révéler la présence d’une tumeur bénigne ou maligne dans l’articulation, comme un synoviome. Ce type de tumeur, rare, stimule anormalement la production de liquide synovial. Un examen approfondi est alors nécessaire pour poser un diagnostic précis.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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