Une petite boule qui apparaît au niveau du cou et la panique monte : et si c’était grave ? Pas de panique, les ganglions dans la gorge sont souvent bénins. Mais il y a des situations où il vaut tout de même mieux consulter. On fait le point.
Avant de parler gravité, commençons par comprendre ce que sont ces fameuses “boules” qui inquiètent tant. Les ganglions lymphatiques font partie du système lymphatique, un réseau essentiel à notre système immunitaire. On en compte environ 600 dans le corps, dont une partie se situe dans la région cervicale (au niveau du cou), autour des amygdales, sous la mâchoire, ou encore près de la clavicule.
Leur mission ? Filtrer la lymphe, ce liquide riche en lymphocytes (globules blancs), et piéger les agents infectieux comme les virus, bactéries, ou cellules cancéreuses. Lorsque ces ganglions repèrent une menace, ils s’activent… et gonflent. C’est ce qu’on appelle une adénopathie, un terme médical qui désigne l’augmentation de volume d’un ganglion lymphatique.
Ganglions dans la gorge : bénins dans 9 cas sur 10
Dans la majorité des situations, un ganglion cervical gonflé n’a rien de grave. Il est le signe que votre organisme se défend contre une infection locale ou générale.
Selon les données de l’Assurance Maladie, plus de 90 % des adénopathies chez les enfants et environ 80 % chez les adultes sont liées à des causes infectieuses bénignes : angine, pharyngite, rhume, otite, abcès dentaire, voire une simple plaie dans la bouche. Ces infections aiguës, souvent d’origine virale ou bactérienne, provoquent une réaction immunitaire : le ganglion se remplit de globules blancs, devient palpable, parfois sensible au toucher. On parle alors de ganglion réactif.
Ce qui doit vous rassurer :
- Le gonflement est modéré, souple et mobile sous la peau
- Il est douloureux, ce qui est souvent bon signe
- Il s’accompagne de fièvre, fatigue, ou maux de gorge
- Il disparaît en 2 à 3 semaines, sans traitement spécifique
Ganglions persistants ou durs : quand faut-il s’inquiéter ?
Attention, ce n’est pas peut-être pas qu’un ganglion
Il existe des cas où un ganglion dans la gorge peut être le symptôme d’une maladie plus grave, et c’est là qu’il faut rester attentif. Un ganglion qui ne dégonfle pas au bout de 3 à 4 semaines, qui est dur, immobile, indolore, peut signaler :
- Un lymphome (Hodgkinien ou non hodgkinien)
- Une métastase ganglionnaire liée à un cancer de la sphère ORL, de la thyroïde, du poumon, ou du sein
- Une tuberculose, une toxoplasmose, voire une infection par le VIH
- Une leucémie, ou d’autres maladies du sang
Mais quels sont les vrais signaux d’alerte ?
- Ganglion de plus de 2 cm, indolore, dur comme une bille
- Présence de plusieurs ganglions enflés dans différentes zones (aisselles, pli de l’aine)
- Perte de poids, fièvre prolongée, sueurs nocturnes
- Fatigue intense sans cause apparente
Dans ces situations, le pronostic dépend d’un diagnostic précoce.
Comment s’assurer que ce ganglion n’est pas grave ?
Les examens à faire en cas de doute
Lorsque le médecin suspecte une cause non infectieuse ou si les ganglions persistent, plusieurs examens peuvent être proposés :
- Échographie cervicale : pour visualiser la taille et la texture du ganglion
- Prise de sang : pour vérifier les taux de globules blancs, la présence de virus ou d’inflammation
- Scanner ou IRM : pour visualiser d’éventuelles tumeurs profondes
- Biopsie ou cytoponction : pour analyser le ganglion au microscope et poser un diagnostic histologique
Ces investigations permettent de distinguer une simple inflammation d’une atteinte tumorale ou maligne, voire une métastase ganglionnaire.
Quels traitements selon la cause ?
Le traitement dépend directement de l’origine du gonflement :
- Antibiotiques si l’origine est bactérienne
- Repos et paracétamol en cas d’infection virale
- Chimiothérapie, radiothérapie, ou exérèse chirurgicale en cas de lymphome ou de cancer ganglionnaire
- Un curage ganglionnaire peut être nécessaire si plusieurs ganglions sont atteints
Un suivi médical régulier est essentiel, car certaines formes de cancer des ganglions nécessitent un traitement de longue durée (notamment les lymphomes non hodgkiniens ou la maladie de Hodgkin).
À SAVOIR
Tous les ganglions ne sont pas palpables. En effet, seuls les ganglions superficiels situés sous la peau (notamment au niveau du cou, des aisselles ou de l’aine) peuvent être facilement détectés au toucher. Mais d’autres, plus profonds – dans le thorax, l’abdomen, ou près des organes internes – peuvent également s’enflammer ou enfler sans que l’on s’en rende compte immédiatement.