Une femme de plus de 50 ans qui souffre de rhizarthrose, l'arthrose de la main.
L’arthrose n’est pas contagieuse, mais elle est collective. Elle s’invite dans nos modes de vie, nos postures, nos excès d’écran et nos manques de mouvement. © Freepik

L’arthrose, longtemps considérée comme une simple « usure » du corps vieillissant, touche aujourd’hui près de dix millions de Français. Et, selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de victimes de l’arthrose aurait doublé en trente ans. Une véritable épidémie silencieuse qui frappe surtout les femmes après 50 ans, et que nos modes de vie modernes aggravent. Pourquoi ? Comment y remédier ? Eléments de réponse.

Un genou qui coince le matin, une main qui refuse de se refermer, une hanche qui proteste à chaque marche d’escalier. On se dit d’abord que c’est l’âge. Puis les douleurs deviennent plus fréquentes, plus intenses. Ce scénario, des millions de personnes le vivent aujourd’hui. Et le paradoxe est cruel : nous vivons plus vieux, mais nos articulations, elles, vieillissent plus vite. Aïe !!

Selon l’Inserm, l’arthrose concerne environ 10 millions de Français, soit près d’une personne sur six. Et la prévalence grimpe avec l’âge. Moins de 45 ans, seuls 3 % sont touchés ; au-delà de 65 ans, ils sont 65 %, et jusqu’à 80 % des plus de 80 ans présentent une forme d’arthrose.

L’OMS décrit la maladie comme une affection « chronique et dégénérative » des articulations, due à la dégradation progressive du cartilage, cette fine couche qui permet à deux os de glisser sans douleur. Quand elle s’amincit, les frottements s’intensifient, l’inflammation s’installe, et la douleur devient compagne quotidienne.

Si le genou et la hanche sont souvent montrés du doigt, la main est aujourd’hui au cœur des alertes médicales. L’arthrose digitale, notamment la rhizarthrose, qui touche la base du pouce, explose, surtout chez les femmes ménopausées. Ce n’est pas un hasard, la main concentre un mélange de gestes répétitifs, de charges domestiques et de variations hormonales qui en font un terrain idéal pour la maladie.

Le mot peut sembler fort, presque déplacé pour une affection non transmissible. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En trente ans, la prévalence mondiale de l’arthrose a augmenté de 113 %, selon une étude publiée dans The Lancet Rheumatology (2023). Cette explosion s’explique par plusieurs évolutions de nos sociétés modernes. Le vieillissement des populations, bien sûr, mais aussi la hausse du surpoids et de l’obésité, la sédentarité, et la reproduction de gestes contraignants liés au travail ou aux écrans.

L’arthrose n’est plus une fatalité du grand âge, c’est un miroir de notre époque. Nous vivons plus longtemps, mais aussi plus assis, plus en surpoids, et avec des articulations sollicitées différemment. À l’échelle française, le fardeau économique est considérable. L’arthrose est la première cause de consultation médicale après les maladies cardiovasculaires, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Elle représente aussi un motif fréquent d’arrêts de travail et de perte d’autonomie.

L’arthrose de la main ne se voit pas toujours, mais se ressent à chaque geste : ouvrir un pot, boutonner une chemise, taper sur un clavier. Les douleurs sont souvent diffuses, parfois nocturnes. Les doigts peuvent gonfler, se raidir, se déformer légèrement.

Les femmes sont en première ligne. L’Assurance Maladie rappelle que le déséquilibre hormonal post-ménopause joue un rôle essentiel dans la fragilisation du cartilage. À cela s’ajoutent des facteurs mécaniques : métiers sollicitant la main, port répété de charges, tâches domestiques répétitives.

Les spécialistes notent aussi une hausse des diagnostics. Non pas que la maladie soit nouvelle, mais elle est mieux repérée, mieux comprise. Il y a vingt ans, une douleur de la main chez une femme de 55 ans était mise sur le compte du “temps qui passe”. Aujourd’hui, on sait la diagnostiquer et la traiter plus précocement.

Les scientifiques s’accordent sur plusieurs facteurs qui s’entremêlent. Le vieillissement altère naturellement la qualité du cartilage. Le surpoids ajoute une pression mécanique, chaque kilo supplémentaire augmente la charge sur les genoux de quatre kilos, mais aussi un effet inflammatoire, via les cytokines sécrétées par la graisse.

Les traumatismes articulaires (entorses, fractures mal consolidées) peuvent accélérer le processus. Et la génétique joue, parfois, un rôle non négligeable. Certaines familles sont plus prédisposées à développer la maladie.

Pour l’heure, aucun traitement ne permet de guérir ou de stopper définitivement l’évolution de l’arthrose. La recherche avance, notamment du côté de la thérapie cellulaire et de la régénération du cartilage, mais rien n’est encore validé en pratique courante. Les soins se concentrent donc sur le soulagement : 

Si la maladie ne se guérit pas encore, elle se prévient. Et là réside tout l’enjeu. La perte de poids, même modeste, diminue significativement la douleur et améliore la mobilité. La marche, la natation ou le vélo doux entretiennent les muscles autour des articulations, véritables amortisseurs naturels.

Pour les mains, les orthèses sur mesure, la rééducation et les gestes ergonomiques permettent de freiner l’évolution et de préserver la fonction. La Haute Autorité de Santé recommande également une activité physique régulière, adaptée et encadrée, un levier simple, mais encore sous-utilisé. 

À SAVOIR 

Selon une étude Inserm–Santé publique France (2024), l’arthrose est devenue la première cause de handicap moteur chez les plus de 60 ans. Près de 17 % des seniors disent souffrir d’une gêne durable dans leurs gestes du quotidien.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour je viens versvous pour espoir de retrouver de la confiance , de l’empathie car aucun rumatholque , kiné, ne savent plus quoi faire pour calmer mes douleurs tres anciennes suite a un accident au travail en tant que véilleuise de nuit pour 76 résidents tous dements dans un vetuste hepad , en binome avec une collégue aide soigante .j’ai eu la mal chance au tour de 2 h de trouver un résident qui s’alcoolisait dans son appartement, et avec une grande delicatesse , j’ai voulu parlementé pour qu’il se recouche et là , avec une violence inouie il m’a jeté sur des de fleurs avec un retour tout au tour du pot qui m’a fait sortir un hernie discaĺe, le SAMu et pompiers sont venus m’amener en urgence à l’hopital ou j’ai été opéré danns l’apres midi car j’avais 2 verterbres cassées et malgrés mes douleurs et difficultés pour marcheŕ le chirurgien m’a dit que j’ai bien faillit etre sur un fauteuil pour le restant de mesjours
    Mais aujoujourd’hui je ne marche plus de douleurs à l’ epaule jusqu’a la main , c’est l’horrereur ma vie a 59 ans , je fait de la depression , profite de rienetc et aucun medecin calme mes douleurs

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