Un jeune homme refuse le verre d'alcool qui lui est proposé.
De plus en plus de Français succombent à la tentation... du mois sans alcool. © Freepik

À Lyon, une étude révèle les bénéfices réels du Dry January sur la santé et les habitudes de consommation. Le phénomène, en effet, prend de l’ampleur en France, un pays où la culture du vin et de l’alcool reste prépondérante. Mais le constat est clair : la majorité des participants au Dry January parviennent à stopper intégralement, ou presque, leur consommation d’alcool pendant un mois, comme l’explique l’auteur de l’étude, Louis-Ferdinand Lespine, psychologue et chercheur en addictologie au Vinatier, à Lyon-Bron, sur le plateau de l’émission Votre Santé du 7 janvier 225.

Nous sommes en janvier, et comme chaque année, des milliers de Français, en guise de bonnes résolutions, s’essayent à un mois sans alcool fort bienvenu après les excès des fêtes. L’opération Dry January est entrée dans les moeurs, mais est-on réellement capable d’en mesurer l’impact ? Les candidats réussissent-ils leur pari ? Comment savoir si un mois d’abstinence en alcool porte réellement ses fruits ?

Ce sont les questions auxquelles a souhaité répondre le Lyonnais Louis-Ferdinand Lespine, psychologue-chercheur en addictologie au centre hospitalier du Vinatier, à Bron, auteur d’une étude baptisée Jan Overn et dont il a livré les principaux résultats sur le plateau de l’émission Votre Santé, sur BFM TV Lyon, le 7 janvier 2025.

Quelle fut la genèse de votre étude sur le Dry January?

Le Dry January est encore un phénomène émergent en France et nous avions besoin d’évaluer les comportements des personnes se lançant dans ce défi. Il s’agit de la première étude française évaluant l’impact sur le participant en therme de santé et de consommation d’alcool.

Quelle a été la méthodologie de l’étude ?

Cette étude a été financée par l’Institut National du Cancer, il s’agit d’un choix stratégique suite aux développements de cancer liés à la consommation d’alcool.  Deux études ont été réalisées, la première a été menée sur le mois de janvier sur 5000 personnes représentatives de la population. L’objectif était d’avoir un chiffre de taux de participation de la population et d’en savoir plus sur le profil des participants. La deuxième étude est une étude de suivi portant sur plus de 2000 personnes pendant 8 mois permettant de voir l’impact sur plusieurs mesures chez ses participants.

Quels sont les principaux enseignements à tirer de ces études ?

Pour la première étude, la participation à plus que doublé en 5 ans, de 8% en 2020 à 20% en 2024. Il ne s’agit pas d’un phénomène de mode, mais davantage d’un phénomène social qui s’inscrit dans le paysage français. Nous nous rendons compte aussi que les participants sont principalement des personnes qui ont tendance à être préoccupées par les effets de l’alcool sur la santé et à rapporter eux-mêmes une consommation excessive.

Pour la deuxième étude, ce sont des analyses récentes menées sur les premières études. Analysant l’impact sur la participation des individus vis-à-vis de leur santé. Cette deuxième étude confirme le témoignage des personnes en montrant une amélioration de la qualité du sommeil et du bien-être physique après le défi, une meilleure concentration, plus d’énergie, et une amélioration sur le bien-être mental pour les effets à court terme.

En matière de consommation d’alcool, nous remarquons une diminution globale de la consommation d’alcool sur le long terme sur 60% des participants, même 8 mois après le défi.

Il s’agit bien d’un challenge difficile à tenir sur la durée ?

Le défi par rapport à l’alcool est de nature sociale, il est compliqué en France de refuser ou remettre en cause la consommation d’alcool. Plus de 40% des 2000 participants ont consommé de l’alcool lors de ce défi. Parmi ces personnes, il faut préciser qu’un tiers n’a toutefois consommé qu’à une ou deux occasions, et que la majorité a bien diminué sa consommation.

Le premier déterminant de la consommation d’alcool en janvier reste le caractère social : c’est toujours dans les situations où l’alcool est présent que la tentation entraine la consommation.

À partir de quand sommes-nous considérés comme addict à l’alcool ?

Il n’y a pas de seuil de consommation sur le versant de l’addiction, l’addiction est une perte de contrôle sur sa consommation malgré des conséquences négatives.

Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 7 janvier 2025 sur Ma Santé TV.

À SAVOIR

Le “Dry January”, ou “janvier sec” en français, est un défi lancé pour encourager les personnes à ne pas consommer d’alcool pendant tout le mois de janvier. Ce mouvement est né en 2013 au Royaume-Uni, à l’initiative de l’organisation Alcohol Change UK, dans le but de sensibiliser aux effets de la consommation d’alcool sur la santé. Le concept a rapidement gagné en popularité, car il offre une pause après les excès des fêtes de fin d’année et permet de réfléchir à sa relation avec l’alcool. En France, il séduit de plus en plus de participants, soucieux de prendre soin de leur santé et de leur bien-être.

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