
En France, plus de 50 000 cas de phlébites profondes sont diagnostiqués chaque année, selon l’Assurance maladie. Le mollet est la zone la plus souvent touchée, un terrain où la circulation du sang ralentit facilement. Alors, comment reconnaître une phlébite du mollet ? Éléments de réponse.
La phlébite du mollet, ou thrombose veineuse profonde localisée à la jambe, correspond à la formation d’un caillot sanguin qui bloque la circulation dans une veine. Lorsque ce caillot reste sur place, il provoque douleur, gonflement, chaleur locale. Mais s’il se détache et remonte vers les poumons, il peut provoquer une embolie pulmonaire, une urgence vitale.
Le mollet est une zone particulièrement à risque : la stagnation du sang y est plus fréquente, surtout quand les muscles sont peu sollicités. C’est pourquoi les phlébites surviennent souvent après une immobilisation prolongée, une opération chirurgicale, ou encore un long voyage assis. Les spécialistes estiment que neuf cas sur dix touchent les membres inférieurs (mollet ou cuisse).
Selon l’Inserm, la maladie thromboembolique veineuse (dont fait partie la phlébite) reste une cause importante de morbidité en France, avec des dizaines de milliers de cas chaque année. Ne pas la repérer à temps peut coûter cher, parfois même la vie.
C’est quoi une phlébite ?
Son apparition n’est pas le fruit du hasard. Trois éléments, souvent combinés, favorisent le développement d’une phlébite :
- le ralentissement du flux sanguin,
- une atteinte de la paroi veineuse,
- une tendance accrue à la coagulation.
Ce trio, bien connu des médecins, forme ce que l’on appelle la “triade de Virchow”, On l’appelle ainsi en hommage au médecin et pathologiste allemand Rudolf Virchow (1821-1902), l’un des fondateurs de la médecine moderne. C’est lui qui, au XIXᵉ siècle, a le premier décrit les mécanismes physiopathologiques conduisant à la formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin.
Certaines situations augmentent nettement le risque de cette triade : immobilité prolongée, voyages de longue durée, chirurgie récente, grossesse, prise d’une pilule hormonale, tabagisme, varices, obésité ou encore cancer actif.
Les personnes ayant déjà souffert d’une phlébite, ou dont un proche a été concerné, doivent rester particulièrement attentives, car le risque de récidive est évalué entre 10 et 20 % dans les mois qui suivent un premier épisode, selon les données de l’Inserm.
Phlébite du mollet : comment réagir ?
Quels sont les signes d’une phlébite du mollet ?
La douleur au mollet est souvent le premier signal d’alerte. Pas une crampe passagère, mais une gêne sourde, persistante, parfois accompagnée d’un gonflement visible. La peau devient plus tendue, chaude, légèrement rouge ou violacée. On peut avoir du mal à poser le pied ou à marcher. Ces signes sont souvent unilatéraux, c’est-à-dire qu’ils ne touchent qu’une seule jambe.
Mais la phlébite n’est pas toujours bruyante. Certains cas sont asymptomatiques, ce qui rend le diagnostic plus complexe. D’où l’importance de consulter sans tarder en cas de doute. Seul un écho-Doppler veineux peut confirmer la présence d’un caillot. Cet examen, indolore et rapide, est l’outil de référence des angiologues et médecins vasculaires.
La phlébite du mollet correspond à la formation d’un caillot sanguin (ou thrombus) à l’intérieur d’une veine située dans la jambe, le plus souvent dans le mollet. Ce caillot gêne ou bloque la circulation du sang, ce qui peut entraîner une douleur, un gonflement ou une sensation de chaleur locale.
Les bons gestes pour éviter la phlébite du mollet
Prévenir la phlébite, c’est avant tout faire circuler le sang. Bouger régulièrement, même un peu, reste la meilleure protection. Lors d’un vol long-courrier ou d’un trajet en voiture, il suffit de se lever toutes les heures, de marcher quelques minutes, de faire tourner les chevilles. Ce sont de petits gestes, mais ils entretiennent le retour veineux.
- Au quotidien, l’activité physique joue un rôle essentiel : marcher, nager, pédaler active la pompe musculaire des mollets, ce qui aide le sang à remonter vers le cœur. En revanche, rester longtemps assis, jambes croisées ou immobile, bloque cette dynamique.
- L’hydratation est également un réflexe simple mais capital. Boire régulièrement permet de garder un sang fluide et d’éviter la stagnation. Une déshydratation peut rendre le sang plus visqueux et favoriser la formation de caillots.
- Les bas ou chaussettes de contention, sur prescription médicale, sont une aide précieuse pour certaines personnes. En exerçant une pression douce et dégressive sur la jambe, ils favorisent le retour du sang veineux vers le haut du corps. La Société Française de Cardiologie recommande leur usage après un épisode de phlébite ou dans les situations à risque (voyage, grossesse, immobilisation).
Enfin, il est essentiel de surveiller les facteurs de risque personnels : arrêter de fumer, maintenir un poids équilibré, bouger dès que possible après une chirurgie, et parler de toute douleur suspecte à un médecin. Dans les cas à risque élevé (hospitalisation, cancer, antécédents familiaux), un traitement préventif anticoagulant peut être prescrit à titre temporaire. Ces traitements réduisent considérablement le risque de thrombose, selon les recommandations de la HAS.
La prévention, un enjeu de santé publique
En France, la thrombose veineuse est une cause majeure d’hospitalisation évitable. Pourtant, les gestes simples de prévention sont souvent méconnus. Une enquête menée par Santé publique France montre que seule une minorité de personnes associe le gonflement d’un mollet à un risque de phlébite. C’est là tout l’enjeu : mieux informer, sans affoler.
La phlébite du mollet n’est pas une maladie rare, mais elle n’est pas inéluctable. Comprendre ses mécanismes, reconnaître les signaux d’alerte et adopter quelques réflexes quotidiens permettent de réduire le risque de manière considérable.
Alors, si vous ressentez un jour un mollet gonflé, chaud ou douloureux sans raison apparente, ne laissez pas traîner. Un simple examen suffit à lever le doute. Et mieux vaut un diagnostic rassurant qu’une complication évitable.
À SAVOIR
D’après l’Inserm, la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) (qui regroupe les phlébites et les embolies pulmonaires) touche environ une personne sur 1 000 chaque année en France. Ce chiffre, en apparence faible, représente en réalité près de 67 000 nouveaux cas par an, si l’on rapporte cette fréquence à la population adulte française.







