Une famille qui se promène et respire l'air de qualité de Lyon.
Bonne nouvelle : à Lyon, la qualité ne cesse de s'améliorer depuis 2019 ! © Adobe Stock

En matière de qualité de l’air, Lyon se hisse en première position d’un classement établi par Atmo, l’observatoire de la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes. Étonnant ? Pas tant que cela. La capitale des Gaules affiche les meilleurs résultats de la région Auvergne-Rhône-Alpes en matière de réduction des pollutions atmosphériques, devant Grenoble et Annemasse, deux villes à la réputation tout aussi peu flatteuse en la matière. Mais quels sont les défis restants et les clés de cette réussite ? Décryptage.

Longtemps considérée comme particulièrement polluée, Lyon serait-elle devenue exemplaire en la matière ? D’après un récent bilan d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, la métropole lyonnaise partage en effet le haut du classement avec deux autres villes souvent montrées du doigt en matière d’épisode de pollutions : Grenoble et Annemasse.

Rien d’étonnant à cet inattendu palmarès : ce classement correspond aux villes où la qualité de l’air s’est le plus améliorée entre 2019 et 2023. Ce classement est le fruit d’efforts concertés pour réduire les principaux polluants, notamment le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM10).

On peut donc en déduire que si toute trace de pollution n’a pas disparu des ciels lyonnais, grenoblois et annemassiens, les initiatives pour faire baisser les émissions ont au moins le mérite d’exister, et de porter leurs fruits.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air représente l’un des plus grands risques environnementaux pour la santé humaine. En France, elle est responsable d’environ 40 000 décès prématurés chaque année selon Santé Publique France. Les particules fines (PM10, PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2), issus principalement du trafic routier et de l’industrie, sont particulièrement nocifs.

À Lyon, cette prise de conscience s’est traduite par des actions concrètes pour améliorer la qualité de vie des habitants. Notamment ceux les plus vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et les individus souffrant de maladies respiratoires ou cardiovasculaires.

En matière de pollution de l’air, Lyon avait longtemps souffert de son urbanisation dense et de son trafic routier important. Cependant, les efforts commencent à porter leurs fruits.

D’après les dernières données d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon, Grenoble et Annemasse affichent les meilleurs résultats en termes de qualité de l’air parmi les grandes villes de la région. L’indice ATMO, qui mesure quotidiennement les niveaux de pollution, montre une diminution des concentrations de polluants comme le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM10).

  • Dioxyde d’azote (NO2) : grâce à la réduction du trafic des véhicules polluants, les niveaux ont diminué de près de 15 % en cinq ans.
  • Particules fines (PM10 et PM2,5) : toujours problématiques en hiver, leur concentration reste stable, avec des pics moins fréquents qu’avant.

Bien que les résultats soient encourageants, les épisodes de pollution restent encore trop nombreux, notamment lors des périodes froides où le chauffage au bois peu performant est utilisé.

La pollution de l’air reste un problème majeur pour la santé. À Lyon, Santé publique France estime que 1 200 décès prématurés chaque année sont attribués aux particules fines et au dioxyde d’azote

  • Des maladies respiratoires comme l’asthme ou la bronchite chronique.
  • Une aggravation des maladies cardiovasculaires.
  • Une réduction de l’espérance de vie, notamment chez les populations vulnérables (enfants, personnes âgées).

Ces chiffres pourraient baisser significativement si la tendance positive se maintient.

La Zone à Faibles Émissions (ZFE)

Depuis 2020, Lyon a instauré une ZFE visant à limiter la circulation des véhicules les plus polluants. En 2023, seuls les véhicules munis de vignettes Crit’Air 0, 1, 2 et 3 sont autorisés à circuler dans certaines zones de la métropole.

Cette mesure sera renforcée en 2025 avec l’interdiction des véhicules Crit’Air 3. Environ 60 000 véhicules seront impactés dans la métropole.

Promotion des mobilités douces

La ville a développé un réseau de plus de 1 000 kilomètres de pistes cyclables, encourageant ainsi les déplacements à vélo. 

Par ailleurs, les transports en commun, notamment la ligne de métro B rallongée, ont été renforcés pour offrir des alternatives viables à la voiture individuelle. 

Des politiques énergétiques plus dures

En matière de rénovation énergétique, Lyon a pris une longueur d’avance. La métropole investit massivement dans l’isolation des bâtiments, le remplacement des chaudières anciennes, le brûlage des végétaux et le recul des chauffages au bois.

À Annemasse, le chauffage au bois reste une source importante de pollution hivernale, un enjeu encore sous-traité.

Pour rester devant Grenoble et Annemasse, Lyon doit continuer sur sa lancée et renforcer ses engagements environnementaux. À l’échelle individuelle, les Lyonnais peuvent pérenniser ces progrès. 

  • Privilégier les modes de transport doux : utiliser le vélo, les transports en commun ou pratiquer le covoiturage.
  • Optimiser le chauffage domestique : entretenir sa chaudière, opter pour des appareils modernes et éviter les feux de cheminée inutiles.
  • Participer à la végétalisation urbaine : planter des arbres dans son jardin ou soutenir les initiatives locales.

Si Lyon est sur la bonne voie, la bataille pour une meilleure qualité de l’air est loin d’être gagnée. Les défis liés à l’urbanisation, au réchauffement climatique et aux modes de vie modernes nécessitent une action continue.

Les autorités locales, en collaboration avec les citoyens, doivent rester vigilantes et innovantes pour pérenniser ces avancées. En attendant, chaque geste compte pour faire de Lyon un modèle d’air pur et de santé environnementale. Respirer mieux, c’est vivre mieux. Lyon semble en avoir pris la mesure.

À SAVOIR

À partir des années 1980, Lyon a commencé à intégrer les questions environnementales dans ses projets d’urbanisme. À cette époque, l’agence d’urbanisme de Lyon s’attelait déjà à inclure des aspects environnementaux dans des opérations comme les Zones d’Aménagement Concerté (ZAC) ou les infrastructures routières et de réseaux.

Cependant, c’est véritablement entre mars et septembre 1990, sous l’impulsion du président de la métropole, Michel Noir, que le concept d’écologie urbaine a vu le jour. Ce tournant a marqué une étape clé dans la mise en œuvre concrète de politiques environnementales ambitieuses pour la ville.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentMédicaments : finies les posologies sur papier, vive les notices dématérialisées !
Article suivantCancer de la bouche : comment reconnaître les symptômes ?
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici