Une femme qui mange un yaourt riche en calcium pour diminuer les risques de cancer colorectal.
Le taux d'incidence du cancer colorectal est le plus élevé en Amérique du Nord, au nord-ouest de l'Europe et en Australie. © Adobe Stock

Avec environ 43 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus meurtrier. Pourtant, il est aussi l’un des cancers les mieux évitables. Parmi les nombreux facteurs de prévention, le calcium, connu pour ses bienfaits sur les os, se révèle être un allié de poids dans la lutte contre cette maladie. Mais comment agit-il exactement ? Faut-il accroître sa consommation de lait pour réduire le risque ? On fait le point. 

Le cancer colorectal touche le côlon ou le rectum, des parties essentielles de notre système digestif. En France, cette pathologie est responsable de plus de 17 000 décès chaque année, selon Santé Publique France. La bonne nouvelle ? Un mode de vie sain et des dépistages réguliers permettent de réduire le risque de développer ce cancer.

Parmi les pistes de prévention étudiées, le calcium attire de plus en plus l’attention des chercheurs. Ce minéral essentiel à notre santé osseuse jouerait un rôle protecteur pour notre système digestif. 

Comment le calcium agit dans l’intestin

Le calcium possède une capacité particulière. Il peut se lier à certaines substances potentiellement dangereuses présentes dans l’intestin, comme les acides biliaires secondaires et les graisses libres. Ces composés, s’ils sont en excès, peuvent irriter la muqueuse intestinale et favoriser l’apparition de mutations cancéreuses. En neutralisant ces substances, le calcium agit comme un “scellant”, protégeant ainsi les cellules du côlon des agressions.

De plus, une alimentation riche en calcium contribue à la santé globale du microbiote intestinal. Un ensemble de micro-organismes qui jouent un rôle clé dans la prévention des maladies, y compris les cancers.

Ce que disent les études scientifiques

Des études épidémiologiques confirment le lien entre un apport suffisant en calcium et une réduction du risque de cancer colorectal. Une recherche menée par l’Université d’Oxford, portant sur plus de 500 000 personnes suivies pendant 17 ans, a montré que chaque augmentation de 300 mg de calcium par jour (l’équivalent d’un verre de lait) était associée à une réduction de 17 % du risque de cancer colorectal.

Une autre étude américaine a révélé que les personnes consommant au moins 1 200 mg de calcium par jour avaient un risque réduit de 30 % par rapport à celles ayant un faible apport en calcium. Ces données, bien qu’encourageantes, soulignent l’importance de maintenir des apports adéquats en calcium tout au long de la vie.

Les sources naturelles de calcium

Le calcium est présent dans de nombreux aliments, et pas uniquement dans les produits laitiers.

  • Produits laitiers : un verre de lait (300 mg), un yaourt (150 mg), une portion de fromage (200 à 300 mg).
  • Légumes verts : le chou frisé (150 mg pour 100 g), le brocoli (50 mg pour 100 g), les épinards (100 mg pour 100 g).
  • Fruits secs et oléagineux : les amandes (75 mg pour 30 g), les noisettes et les noix du Brésil.
  • Poissons gras : les sardines en conserve, surtout avec les arêtes, contiennent près de 240 mg de calcium par portion.
  • Produits enrichis : certaines marques de tofu ou de jus végétaux sont enrichies en calcium. Ainsi, ce sont des alternatives idéales pour les personnes intolérantes au lactose ou végétaliennes.

Calcium et compléments alimentaires : une solution de secours ?

Si vos apports en calcium sont insuffisants malgré une alimentation équilibrée, les compléments alimentaires peuvent être une option. 

Cependant, attention à ne pas en abuser : une consommation excessive (au-delà de 2 500 mg par jour) pourrait entraîner des effets secondaires, comme des calculs rénaux. Consultez toujours un professionnel de santé avant d’envisager cette solution.

Bien que le calcium joue un rôle important, il ne peut agir seul. La prévention du cancer colorectal repose sur une combinaison de plusieurs facteurs.

Adoptez une alimentation riche en fibres : les fibres alimentaires, présentes dans les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes, favorisent un bon transit intestinal et réduisent le temps de contact entre les substances potentiellement cancérigènes et la paroi du côlon.

Limitez les viandes rouges et transformées : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une consommation excessive de viandes rouges et de charcuterie est associée à un risque accru de cancer colorectal. Essayez de limiter ces aliments à 500 g par semaine maximum.

Modérez votre consommation d’alcool : même une consommation modérée d’alcool peut augmenter le risque de cancer colorectal. Selon l’Institut National du Cancer, il est conseillé de ne pas dépasser deux verres par jour et de privilégier des journées sans alcool.

Bougez régulièrement : l’activité physique réduit l’inflammation et améliore le fonctionnement de votre système digestif. Une marche rapide de 30 minutes par jour peut déjà faire une différence.

Outre les habitudes alimentaires et de vie, le dépistage reste l’arme la plus efficace pour détecter précocement un cancer colorectal. En France, un test immunologique simple est proposé gratuitement tous les deux ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans. 

Ce test, rapide et indolore, permet de détecter des traces de sang dans les selles, un signe précoce de polypes ou de tumeurs.

À SAVOIR

Le cancer colorectal touche principalement les personnes de plus de 50 ans, avec un risque qui augmente au fil des années. Les hommes sont davantage concernés que les femmes. Les taux les plus élevés de cette maladie sont observés en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et en Australie. À l’inverse, dans les régions moins industrialisées comme l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, les cas sont nettement moins fréquents.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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