Une femme en plein traitement de chimiothérapie sourit et prépare des repas sains dans sa cuisine.
Face au cancer, la dénutrition affecte jusqu'à 40 % des patients sous traitement. © Adobe Stock

Pendant un traitement contre le cancer, s’alimenter peut devenir un défi de taille. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent en effet altérer le goût et l’appétit. Une bonne nutrition est donc essentielle pour maintenir une bonne santé générale. Le Dr Amandine Bruyas, oncologue aux Hospices civils de Lyon, est l’invitée de Votre Santé, ce mardi 5 octobre 2024. Elle est à l’origine du Canut, un guide alimentaire destiné aux patients sous chimiothérapie.

La dénutrition touche jusqu’à 40 % des patients en cours de traitement. Un trouble alimentaire préoccupant qui peut aggraver le pronostic, augmenter la toxicité des traitements, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, et en réduire l’efficacité.

Le Dr Amandine Bruyas, oncologue médicale aux Hospices Civils de Lyon, invitée sur le plateau de l’émission Votre Santé ce mardi 5 novembre 2024, met en lumière les défis nutritionnels des patients et propose des solutions pour restaurer le plaisir de manger pendant des traitements difficiles. Le guide Canut (pour Cancer, Nutrition & GoûT) est l’un de ces dispositifs.

Quels sont les effets de la chimiothérapie sur l’alimentation des patients ?

Les effets classiques incluent les nausées et les mucites, qui causent un inconfort buccal et des difficultés alimentaires. De plus, des troubles sensoriels comme la modification du goût et de l’odorat sont fréquents. Certains patients ressentent des altérations qui influent sur leur capacité à apprécier les repas.

Des patients sous chimio disent ne pas percevoir les aliments de la même façon. Est-ce normal ?

Absolument. On distingue trois types de profils : les normo-sensibles, qui ne ressentent pas de grandes modifications ; les hypo-sensibles, dont le goût et l’odorat sont altérés ; et les hyper-sensibles, qui réagissent de façon exacerbée aux odeurs et aux goûts, entraînant parfois des sensations d’écœurement. Les symptômes peuvent varier en intensité d’un patient à l’autre.

Est-ce vrai qu’en oncologie, 10 à 20 % des patients ne meurent pas du cancer, mais de dénutrition ?

C’est exact. La dénutrition augmente la toxicité des traitements, diminue leur efficacité, et accroît le risque de complications post-opératoires et la mortalité.

Que propose le guide pour retrouver le goût de manger ?

Le guide propose des conseils pratiques tels que le fractionnement des repas, l’enrichissement nutritionnel, et l’adaptation des recettes selon les symptômes. Par exemple, pour un goût métallique, il est recommandé de limiter la consommation de viande rouge et de certains légumes verts.

Quel est l’objectif du guide alimentaire CanuT ?

L’objectif est d’aider les patients à retrouver le plaisir de manger pendant leur traitement. La nutrition joue un rôle crucial en cancérologie, tant du point de vue médical que pour le bien-être des patients. La dénutrition peut altérer le pronostic, mais le surpoids ou l’obésité ont également un impact. L’alimentation est donc au cœur de la prise en charge.

Comment avez-vous conçu ces recettes adaptées ?

Nous avons collaboré avec des chefs cuisiniers. Chaque recette a une version de base simple, une version enrichie pour les hypo-sensibles, et une version adoucie pour les hyper-sensibles, comme les enfants. Une version enrichie est aussi proposée pour les patients dénutris, afin de renforcer leur apport énergétique.

Avez-vous une recette favorite dans le guide ?

J’apprécie la soupe de potiron, que j’adapte selon la saison. J’utilise des pommes de terre pour une version plus douce, et des épices pour rehausser les saveurs.

Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 5 novembre 2024 sur Ma Santé TV.

À SAVOIR

Le guide alimentaire CANUT (pour Cancer, nutrition & goûT), présenté par Le Dr Amandine Bruyas, est gratuit et disponible via les professionnels de santé, qui peuvent le commander sur le site du Réseau régional de cancérologie.

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Vincent Dallée
En troisième année de journalisme à l'ISFJ et créateur d'un petit média scientifique, Vincent Dallée développe ses talents rédactionnels pour Ma Santé, animé plus que tout par la mission du journaliste d'informer les gens sur leur santé.

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