Une rue commercante avec des gens, cinq ans après la pandémie de Covid-19.
Cinq ans après la pandémie, le Covid-19 ne dirige plus les peurs des Français. © Adobe Stock

“Nous sommes en guerre”, déclarait le président de la République, Emmanuel Macron, le 16 mars 2020. Il y a cinq ans, le monde faisait face à une pandémie sans précédent, avec l’émergence du Covid-19. Aujourd’hui, cette maladie est devenue une composante habituelle de notre quotidien. Comment en est-on arrivé là ? Quels sont les impacts persistants sur notre société et notre système de santé ? Tour d’horizon d’une France post-Covid.

Il y a cinq ans, en 2020, la France faisait face à une crise sanitaire inédite. En mars, à l’aube d’un printemps qui s’annonçait radieux, le pays tout entier assistait médusé à la montée des inquiétudes, face à ce virus inconnu. Le Covid-19, apparu en Chine à la fin de l’année 2019, a bouleversé nos vies : confinements, gestes barrières, télétravail, écoles fermées…

Impossible d’oublier ces mois où le monde s’est arrêté. Aujourd’hui, le virus circule toujours, mais il ne fait plus la Une des journaux. Alors, où en est-on vraiment ? Quels souvenirs gardent les Français de cette période ? 

Le Covid-19 est devenu un virus saisonnier 

Depuis mai 2023, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne considère plus le Covid-19 comme une urgence de santé publique mondiale. Ce changement marque un tournant : le virus est désormais traité comme une maladie saisonnière, à l’image de la grippe. Chaque année, des campagnes de vaccination ciblent les personnes les plus vulnérables. En France, en 2024, près de 65 % des plus de 65 ans ont reçu une dose de rappel, selon Santé Publique France.

Pour autant, le Covid-19 n’a pas disparu. Selon Santé publique France, environ 1,2 million de cas ont été recensés en 2024, mais la majorité d’entre eux présentent des formes bénignes grâce à la vaccination et à l’immunité collective. Aujourd’hui, le Covid-19 est une maladie avec laquelle on vit.

Un système de santé toujours sous pression

Si la pandémie a mis en lumière le dévouement des professionnels de santé, elle a aussi révélé les failles du système hospitalier français. Cinq ans plus tard, la situation reste tendue : manque de personnel, surcharge des urgences et burn-out des soignants sont encore d’actualité.

Selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 40 % des soignants estiment que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis la pandémie. De nombreux médecins et infirmiers dénoncent le manque de moyens et le rythme effréné, qui entraînent des départs massifs.

Malgré les promesses faites pendant la crise, le Ségur de la Santé de 2021 n’a pas suffi à résoudre tous les problèmes. Les augmentations de salaire et les recrutements restent insuffisants pour compenser la pénurie de soignants. En 2024, il manquait encore près de 15 000 infirmiers et 5 000 médecins en France, selon la Fédération hospitalière de France (FHF).

Alors oui, le système de santé français peine encore à se remettre du choc du Covid-19. La pénurie de personnel et la surcharge des hôpitaux restent des défis majeurs.

Ce que les Français retiennent du confinement

Le confinement a marqué les esprits. Pour beaucoup, cette période a été synonyme d’isolement, d’angoisse et de bouleversements professionnels. Mais certains en gardent aussi des souvenirs positifs. Selon un sondage réalisé par l’institut IFOP en février 2025, 52 % des Français estiment que le confinement leur a permis de passer plus de temps en famille, tandis que 43 % disent avoir redécouvert le plaisir des activités simples, comme la cuisine, la lecture ou le jardinage.

Cependant, l’impact psychologique du confinement ne doit pas être minimisé. Les troubles anxieux et dépressifs ont fortement augmenté pendant la pandémie.

Selon Santé publique France, 30 % des Français déclarent avoir ressenti une détresse psychologique pendant cette période, et certains en subissent encore les conséquences aujourd’hui. Le confinement a eu des effets ambivalents, entre redécouverte des plaisirs simples et fragilisation de la santé mentale.

Un devoir de mémoire toujours présent

Pour ne pas oublier cette période marquante, de nombreux événements commémoratifs ont lieu en France. Le 17 mars 2025, l’Institut Covid19 Ad Memoriam de l’Université Paris Cité a organisé un colloque intitulé « Covid-19, 5 ans après. Comment construire les mémoires de la pandémie ? ». Cette journée a rendu hommage aux victimes du virus et aux professionnels de santé qui ont œuvré sans relâche pour sauver des vies.

Par ailleurs, plusieurs villes françaises ont inauguré des lieux de mémoire, comme le Jardin du Souvenir à Paris. Ces espaces invitent chacun à se souvenir des moments difficiles traversés collectivement et à rendre hommage aux 168 118 personnes décédées en France à cause du virus.

Et maintenant, comment vit-on avec le virus ?

En 2025, le Covid-19 est devenu une maladie avec laquelle il faut cohabiter. La majorité des Français ont repris une vie normale, même si certains gestes barrières, comme le lavage des mains et le port du masque en cas de symptômes, restent ancrés dans les habitudes.

Le télétravail, largement adopté pendant la pandémie, fait désormais partie du paysage professionnel : 38 % des salariés français travaillent au moins un jour par semaine à distance selon l’INSEE. De plus, les avancées technologiques accélérées par la crise, comme la télémédecine, ont transformé l’accès aux soins. En 2024, plus de 10 millions de téléconsultations ont été réalisées en France, un chiffre qui continue d’augmenter, affirme l’Assurance Maladie.

Une société plus résiliente mais encore marquée

Cinq ans après le début de la pandémie de Covid-19, la France a appris à vivre avec le virus. Si le système de santé peine encore à se relever et que les séquelles psychologiques persistent, la population a su s’adapter et tirer des enseignements de cette crise. La solidarité, le télétravail et la prise de conscience de l’importance de la santé mentale font désormais partie intégrante de notre quotidien.

La banalisation du Covid-19 ne doit toutefois pas nous faire oublier l’importance de rester vigilants et de continuer à soutenir notre système de santé, afin d’être prêts à affronter d’éventuelles futures pandémies. Car si cette crise nous a appris une chose, c’est que la santé de chacun dépend de la solidarité de tous.

À SAVOIR

La première année de circulation du virus a été dévastatrice. Selon Santé publique France, le Covid-19 a été responsable de 69 000 décès en 2020, représentant 10,4 % de l’ensemble des décès cette année-là. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid-19 a causé environ 1,8 million de décès dans le monde au cours de la première année de la pandémie, soit de décembre 2019 à décembre 2020.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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