Un homme pendant la consultation avec son cardiologue pour prévenir les symptômes d'une potentielle maladie cardiovasculaire.
Un simple examen clinique permet de dépister précocement des facteurs de risque cardiovasculaires comme l’hypertension ou les troubles du rythme cardiaque. © Freepik

Un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde ne survient jamais “par hasard”. Dans 99 % des cas, des signes avant-coureurs et des facteurs de risque évitables sont présents, parfois des années avant la catastrophe. En France, où ces maladies cardiovasculaires restent parmi les premières causes de mortalité, la prévention et la détection précoce sont des leviers majeurs.

Chaque année, 140 000 AVC et près de 80 000 infarctus frappent notre pays. L’AVC est la première cause de handicap acquis et la deuxième cause de décès chez l’adulte. L’infarctus, lui, reste redoutable. Il tue encore un patient sur dix dans le mois qui suit, selon l’Inserm et Santé publique France.

Ces chiffres ne baissent pas suffisamment. Pourtant, la science est claire, la majorité de ces accidents pourraient être évités.

Les signaux d’alerte qu’il ne faut pas ignorer

Contrairement à une idée reçue, l’AVC ou l’infarctus n’arrive pas “soudainement”. Le corps envoie souvent des signaux, plus ou moins visibles.

  • Pour l’AVC, les accidents ischémiques transitoires (AIT) sont les plus parlants : faiblesse d’un bras, engourdissement d’une joue, trouble de la parole… Ces symptômes disparaissent en quelques minutes, mais ils annoncent un risque d’AVC dans les jours suivants.
  • Pour l’infarctus, certains patients décrivent des signes précoces : fatigue inhabituelle, essoufflement à l’effort, douleurs thoraciques légères mais répétées, palpitations.
  • Sur le plan médical, tension élevée, cholestérol trop haut, diabète ou rythme cardiaque irrégulier (fibrillation auriculaire) sont autant de “voyants rouges” mesurables lors d’un simple bilan.

Il faut arrêter de penser que ces maladies tombent comme la foudre. Elles s’installent lentement, et c’est précisément cette lenteur qui permet d’agir. 

Les facteurs de risque évitables : le vrai levier

Les données épidémiologiques sont formelles. 80 à 90 % des AVC et infarctus pourraient être évités en contrôlant quelques facteurs bien connus selon l’OMS.

Les plus importants :

  • Hypertension artérielle : premier facteur, responsable de plus de la moitié des AVC.
  • Tabac : à lui seul, il multiplie par 2 le risque cardiovasculaire.
  • Excès de cholestérol et diabète : souvent silencieux, ils abîment les artères au fil du temps.
  • Sédentarité et surpoids : deux facteurs de plus en plus fréquents, notamment chez les jeunes.

À cela s’ajoutent des habitudes de vie (alcool, stress, manque de sommeil) qui amplifient le risque.

Maladies cardiovasculaires : pourquoi n’agit-on pas plus tôt ?

D’abord, beaucoup de Français ignorent leur véritable état de santé. Près d’un adulte sur trois ne connaît pas sa tension artérielle, et rares sont ceux qui suivent régulièrement leur cholestérol ou leur glycémie. Ces facteurs de risque, souvent silencieux, passent inaperçus jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Ensuite, les signaux subtils (fatigue persistante, essoufflement, palpitations) sont banalisés et mis sur le compte du stress ou de l’âge. Cette minimisation retarde la consultation et réduit la marge d’action.

Enfin, les inégalités sociales aggravent le problème. Les populations défavorisées cumulent plus de risques cardiovasculaires, mais consultent moins et accèdent plus difficilement aux structures spécialisées selon la DREES. Résultat, beaucoup d’accidents auraient pu être évités si ces signaux avaient été pris au sérieux dès le départ.

Prévenir, c’est agir maintenant

La bonne nouvelle, c’est que la prévention cardiovasculaire repose sur des gestes simples :

  • Contrôler sa tension, son cholestérol et sa glycémie au moins une fois par an.
  • Bouger : 30 minutes de marche rapide par jour suffisent.
  • Manger équilibré : moins de sel, moins de sucres rapides, plus de fruits et légumes.
  • Arrêter le tabac : un bénéfice immédiat sur le cœur et les artères.
  • Consulter rapidement en cas de symptômes suspects, même fugaces.

“Ce n’est jamais trop tôt pour surveiller sa santé cardiovasculaire. Et il n’est jamais trop tard pour agir”, rappelle le Dr Valérie Olié, épidémiologiste à Santé publique France.

Au-delà de l’individu, la prévention des maladies cardiovasculaires est un enjeu collectif. L’OMS appelle à renforcer les campagnes de dépistage et d’éducation à la santé. En France, la stratégie nationale de santé 2023-2033 prévoit d’amplifier le dépistage de l’hypertension et du diabète.

Mais la clé reste dans la prise de conscience personnelle. Car oui, dans 99 % des cas, les signes sont là, encore faut-il apprendre à les écouter.

À SAVOIR

D’après Santé publique France, la fibrillation auriculaire (un trouble du rythme cardiaque fréquent après 65 ans) multiplie par 5 le risque d’AVC. Or, beaucoup de personnes en sont atteintes sans le savoir, car elle peut être asymptomatique. Un simple électrocardiogramme suffit à la diagnostiquer. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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