
Chaque année, près de 140 000 personnes sont victimes d’un AVC en France, et environ un quart d’entre elles ont moins de 65 ans, selon Santé Publique France. Si la prise en charge en urgence est aujourd’hui bien rodée, le retour à la vie « normale » reste un parcours du combattant. À Lyon, l’ARRPAC, installée dans le parc du centre hospitalier Le Vinatier, propose une approche inédite et bienveillante de la convalescence post-AVC. Un accompagnement humain et complet que nous explique Anne-Marie Schott, présidente de l’association AVC-ARRPAC, sur le plateau de l’émission Votre Santé du mardi 17 juin 2025.
Il y a l’avant, il y a le choc… et puis il y a l’après. Après un AVC, reprendre le fil de sa vie n’a rien d’évident. Fatigue extrême, troubles cognitifs, isolement social, perte de confiance… Les séquelles ne sont pas toujours visibles, mais elles bouleversent profondément le quotidien.
Et c’est justement là qu’intervient l’ARRPAC (Accompagnement, Réadaptation, Répit Post AVC et Cérébrolésés). À Lyon, cette structure pionnière s’est installée au cœur du centre hospitalier Le Vinatier pour offrir un second souffle aux personnes touchées par un AVC.
Plus qu’un centre d’accueil de jour, c’est un lieu de vie, d’écoute et de mouvement, où les patients, mais aussi leurs aidants, peuvent souffler un peu, se reconstruire beaucoup. Un modèle qui attire l’attention au-delà de la région Auvergne-Rhône-Alpes, tant il répond à un manque criant du parcours de soins.
Et si c’était ça, la vraie convalescence après un AVC ? Anne-Marie Schott, présidente de l’association AVC-ARRPAC, répond à cette interrogation sur le plateau de l’émission Votre Santé du mardi 17 juin 2025.
AVC-ARRPAC : apprendre à vivre différemment
Qu’est-ce que l’AVC-ARRPAC ?
C’est une structure innovante et expérimentale, née à Lyon grâce à dix années d’engagement de patients et de professionnels de l’AVC : neurologues, rééducateurs et acteurs de santé publique. L’ARRPAC comble un vide important dans le parcours de soins après un AVC.
Un programme dédié aux aidants est également proposé, au même endroit que celui des patients accompagnés.
Quel est le rôle de l’ARRPAC dans le parcours de soins ?
Le parcours est différent de la rééducation où l’on réapprend certaines fonctions motrices. À l’ARRPAC, on prend en charge la personne dans son ensemble. L’idée, c’est vraiment de la “remettre en selle”.
À la suite d’un AVC, il y a souvent un isolement. Les victimes ne sont plus comme avant, n’arrivent plus à interagir, et ont parfois honte de se montrer sous un jour différent. Chez nous, elles se retrouvent dans un univers extrêmement bienveillant, avec des professionnels qui leur permettent de retrouver une nouvelle vie post-AVC.
Maladies cardiovasculaires : peut-on prévenir l’AVC?
Comment reconnaître un AVC ?
L’AVC survient brutalement, sans prévenir. Imaginez : je suis là, vous êtes là, et soudain je parle avec difficulté, je ne comprends plus ce qui se passe, un bras ne répond plus. Dans le meilleur des cas, on appelle immédiatement le 15. Direction une unité neurovasculaire (UNV), service spécialisé où les traitements sont administrés rapidement. La rééducation commence alors. On récupère certaines fonctions, mais rarement la vie d’avant.
On reste soi-même, mais un peu différent. Les séquelles peuvent être visibles :
- Physiques (troubles moteurs)
- Cognitives (désorientation, incapacité à conduire ou à se concentrer)
- Ou encore une fatigue intense, décrite par certains comme une panne de batterie.
Quels sont les principaux facteurs de risque de l’AVC ?
Ils sont similaires à ceux des maladies cardiovasculaires : le tabac, l’alcool, l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète, la sédentarité.
Depuis quelques années, beaucoup de données pointent le manque d’activité physique comme un facteur clé dans ces maladies. C’est un levier simple à activer pour réduire les risques d’AVC.
Il existe aussi des malformations ou des troubles cardiaques qui peuvent être responsables d’un AVC : un caillot se forme dans le cœur et migre dans le cerveau. C’est parfois plus difficile à détecter.
AVC: qui est concerné ?
Les hommes sont-ils réellement plus à risque ?
Tout le monde peut être touché par un AVC, quel que soit l’âge. Toutefois, le risque augmente avec les années. Les hommes sont globalement plus exposés, mais comme les femmes vivent plus longtemps, elles finissent par être plus nombreuses à en faire un au cours de leur vie.
On constate d’ailleurs qu’après 80 ans, les AVC sont bien plus fréquents. Mais il ne faut pas croire que cela ne concerne que les personnes âgées : environ un quart des AVC surviennent chez des personnes de moins de 65 ans.
Pourquoi la convalescence après un AVC est-elle si variable ?
Le cerveau a besoin d’oxygène et de nutriments, apportés par le sang, pour fonctionner correctement. Lors d’un AVC, un vaisseau sanguin peut se boucher ou se rompre. La zone du cerveau qui n’est plus alimentée se détériore rapidement si on n’intervient pas à temps. C’est pourquoi la vitesse de prise en charge est importante : plus on agit tôt, plus on limite les séquelles.
La gravité des conséquences dépend aussi de la taille de la zone touchée. Un petit AVC dans une zone peu sensible peut avoir peu d’impact, alors qu’un petit dommage dans une zone essentielle peut provoquer de lourds handicaps.
Dans les cas d’AVC hémorragique (quand un vaisseau éclate), un hématome peut se former, comprimer le cerveau, et aggraver les dommages. C’est pour cela qu’il faut réagir immédiatement dès les premiers signes, chaque minute compte.
Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 17 juin 2025 sur Ma Santé TV.
À SAVOIR
Entre 30 et 33 % des personnes ayant survécu à un AVC souffrent d’une dépression dans les mois qui suivent, d’après Santé Publique France. Un trouble souvent invisible, mais qui freine la rééducation et complique le retour à la vie quotidienne.







