Une femme, à la santé mentale fragile, souffrant de troubles psychiques.
En 2025, 59 % des femmes déclarent ressentir du stress au quotidien selon une étude de Teale, une plateforme de prévention de santé mentale. © Freepik

Anxiété, dépression, troubles du sommeil… Les femmes semblent plus exposées aux problèmes de santé mentale que les hommes. Mais pourquoi cette différence ? Entre bouleversements hormonaux, charge mentale et inégalités sociales, leur santé psychique est souvent mise à rude épreuve. On vous explique. 

On entend souvent que les femmes sont “plus émotives”, “plus sensibles”, voire “plus fragiles”. Derrière ces stéréotypes, se cache une réalité médicale et sociale : les femmes sont bel et bien plus nombreuses à souffrir de troubles psychiques que les hommes. Ce n’est pas une vue de l’esprit, mais un constat confirmé par de nombreuses études, dont celles de Santé publique France ou de l’OMS.

Selon le Baromètre santé mentale des femmes publié par le ministère de la Santé en mai 2025, 21 % des Français pensent que la santé mentale touche plus les femmes que les hommes. Et ils n’ont pas tout à fait tort : les chiffres leur donnent raison. De plus, 64 % des Français souhaitent être mieux informés sur ce sujet, une attente particulièrement forte chez les femmes de moins de 35 ans (82 %) . 

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

Mais pourquoi cette disparité ? Est-ce purement biologique ? Ou bien le reflet de pressions sociales qui pèsent sur les épaules des femmes ? La réponse tient en un mot : multifactorielle.

Des facteurs biologiques à ne pas ignorer

La santé mentale femme est fortement influencée par les variations hormonales tout au long de la vie : puberté, règles, grossesse, post-partum, ménopause… Autant d’étapes jalonnées de changements physiques et psychiques.

Prenons l’exemple du post-partum : près de 17 % des femmes développent une dépression périnatale, selon l’Enquête nationale périnatale 2021. Une période de grande vulnérabilité psychologique, encore sous-estimée malgré son impact majeur sur le bien-être des mères.

À l’autre bout du spectre, la ménopause, encore taboue, peut entraîner des troubles anxieux, une perte de confiance en soi, et des états dépressifs. Chaque année, 500 000 femmes passent ce cap en France, souvent dans un silence pesant.

Une charge mentale… trop souvent invisible

Au-delà de la biologie, les femmes doivent composer avec une charge mentale écrasante. Elles jonglent entre travail, enfants, tâches domestiques, soins aux proches… Un cocktail explosif pour l’équilibre psychique.

Le concept de “charge mentale”, popularisé par les sociologues et reconnu par l’OMS, désigne la somme des préoccupations liées à l’organisation du quotidien. Et devinez qui en prend la plus grosse part ? Les femmes, évidemment.

Ajoutons à cela la précarité (elles sont plus souvent en emploi à temps partiel), les inégalités salariales, le harcèlement, la pression à la performance… Et on obtient un terrain miné pour la santé mentale femme.

Les dispositifs d’aide existent, mais restent trop peu connus

Heureusement, des solutions se mettent en place. Le dispositif Mon Soutien Psy, par exemple, permet depuis 2022 de bénéficier de jusqu’à 12 séances de psychologue remboursées par an, sur prescription médicale. Une initiative saluée, mais encore sous-utilisée.

Par ailleurs, le nouveau carnet de santé de l’enfant, mis à jour en 2025, propose des repères pour détecter et prévenir la dépression post-partum. Une avancée bienvenue pour libérer la parole et soutenir les jeunes mamans.

Lever les tabous, une urgence de santé publique

Si les femmes parlent plus facilement de leurs émotions, cela ne veut pas dire qu’elles sont toujours entendues. Beaucoup minimisent leur souffrance, de peur d’être jugées ou incomprises. Résultat : des troubles non diagnostiqués, mal traités, ou ignorés.

Il est donc crucial de déconstruire les stéréotypes, de mieux former les professionnels de santé à ces spécificités, et d’informer massivement le public sur les signaux d’alerte et les ressources disponibles.

À SAVOIR 

Une étude de l’INSERM publiée en 2023 a mis en évidence un autre facteur de risque souvent négligé : les violences sexuelles et sexistes. En France, près d’une femme sur cinq a été victime de violences sexuelles au cours de sa vie, et ces expériences multiplient par trois le risque de développer un trouble anxieux ou dépressif.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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