Une femme qui apprend qu'elle est atteinte d'un cancer de l'ovaire.
Une ménopause tardive, après 52 ans, est associée à un risque légèrement plus élevé de cancer de l’ovaire selon l'Institut National du Cancer. © Adobe Stock

En 2023, plus de 5 000 femmes en France ont appris qu’elles étaient atteintes d’un cancer de l’ovaire. Une pathologie redoutable, souvent diagnostiquée trop tard, faute de symptômes clairs. Et pourtant, certains signes, aussi discrets soient-ils, devraient nous alerter…

C’est une maladie qui avance masquée, qui ne fait pas de bruit. Pas de douleur brutale, pas de symptômes fulgurants. Le cancer de l’ovaire, on le surnomme parfois “le tueur silencieux”, et ce n’est pas pour rien. Il se développe lentement, souvent sans se faire remarquer, jusqu’au jour où le diagnostic tombe, trop souvent à un stade avancé. 

En 2023, 5 348 nouvelles patientes ont été recensées en France, selon les derniers chiffres de Santé publique France. L’âge médian au moment du diagnostic ? 70 ans. Un chiffre qui en dit long sur la vulnérabilité des femmes après la ménopause.

Fatigue, nausées, ventre gonflé… Et si ces symptômes étaient plus qu’un simple coup de mou ?

Le plus souvent, les femmes ne consultent pas pour un “cancer de l’ovaire”, mais pour des troubles digestifs anodins : ventre ballonné, sensation de lourdeur pelvienne, fatigue persistante. Parfois, ce sont des nausées qui s’installent, un transit un peu capricieux, ou une perte d’appétit qui ne s’explique pas. Le souci, c’est que ces signes sont si communs qu’on les relie rarement à une pathologie grave. Et pourtant, ce sont les tout premiers signaux d’alerte.

Certaines patientes évoquent aussi des douleurs pelviennes sourdes, des saignements inhabituels, ou encore une prise de poids localisée liée à une accumulation de liquide dans l’abdomen. Rien de très spectaculaire, mais une somme de petits indices qu’il ne faut pas balayer d’un revers de main. “Quand ces symptômes persistent au-delà de quelques semaines, il faut consulter”, alertent les spécialistes de l’Institut Curie.

Des facteurs de risque bien identifiés

Toutes les femmes ne sont pas égales face au cancer de l’ovaire. Les antécédents familiaux pèsent lourd dans la balance. Environ 15 à 20 % des cas sont liés à une mutation génétique, notamment des gènes BRCA1 et BRCA2. Les mêmes qui sont impliqués dans certains cancers du sein.

Autres éléments à prendre en compte : 

À l’inverse, les grossesses répétées, l’allaitement ou encore la prise prolongée de contraceptifs oraux pourraient jouer un rôle protecteur. Pas de recette miracle, mais une vigilance accrue pour celles qui cumulent plusieurs facteurs.

Comment le diagnostic du cancer de l’ovaire est-il posé ? 

Le parcours pour poser un diagnostic est souvent long, semé d’examens parfois frustrants pour les patientes. Il commence généralement par une échographie pelvienne, qui permet de visualiser les ovaires. Si une anomalie est suspectée, un scanner ou une IRM prend le relais. Un dosage du marqueur tumoral CA 125 peut aussi orienter le diagnostic, même s’il n’est pas toujours fiable à lui seul.

La confirmation passe ensuite par une biopsie, souvent réalisée par cœlioscopie. Mais dans bien des cas, le cancer est déjà à un stade avancé au moment de sa découverte. “La difficulté, c’est qu’il n’existe pas de dépistage organisé comme pour le cancer du sein ou du col de l’utérus”, rappelle la Fondation ARC.

Quelles options de traitement aujourd’hui ?

Le traitement du cancer de l’ovaire repose sur une combinaison de chirurgie et de chimiothérapie. 

  • L’intervention chirurgicale, lorsqu’elle est possible, vise à retirer les ovaires, les trompes, parfois l’utérus, et les tissus envahis. 
  • La chimiothérapie vient ensuite, parfois même avant la chirurgie, pour réduire la taille des tumeurs.

Depuis quelques années, des thérapies ciblées ont fait leur apparition. Notamment les inhibiteurs de PARP, qui s’attaquent aux cellules cancéreuses chez certaines patientes porteuses de mutations génétiques. Une avancée majeure, mais qui ne concerne pas encore toutes les femmes. Le traitement reste donc complexe, souvent lourd, et nécessite une prise en charge dans des centres spécialisés.

Prévenir est difficile. Mais surveiller est possible. En l’absence de programme de dépistage systématique, les femmes à risque doivent être particulièrement suivies. Les porteuses de mutations BRCA peuvent envisager, en accord avec leur médecin, une chirurgie préventive. Une décision lourde, certes, mais potentiellement salvatrice.

Autre élément important : rester à l’écoute de son corps. Ce n’est pas parce qu’un symptôme est banal qu’il est anodin. Un ventre qui gonfle, une fatigue qui dure, un appétit qui fond… Autant de signes qui doivent pousser à consulter, surtout après 60 ans.

À SAVOIR 

Le cancer de l’ovaire reste aujourd’hui la quatrième cause de décès par cancer chez la femme en France, derrière ceux du sein, du poumon et du côlon selon Santé publique France.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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