Une femme qui vient de se réveiller après une bonne nuit de sommeil.
Non, ce n'est pas un mythe, la nuit porte bel et bien conseil. © Adobe Stock

C’est vrai ! Pendant que vous dormez, votre cerveau fait le ménage. Chaque nuit, un système méconnu mais essentiel se met en route pour éliminer les déchets accumulés pendant la journée. Un processus fondamental pour prévenir certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer. D’où l’intérêt de bien dormir et d’éviter les somnifères ! Comment fonctionne ce grand nettoyage nocturne ? Peut-on l’optimiser ? Explications.

Si vous pensez que votre cerveau se repose quand vous dormez, détrompez-vous ! Pendant la nuit, il s’active pour se débarrasser des toxines et des déchets produits par son activité quotidienne. Ce ménage nocturne est orchestré par le système glymphatique, découvert il y a une dizaine d’années par des chercheurs de l’Université de Rochester aux États-Unis. Alors, le dicton dit vrai, la nuit porte réellement conseil et en profite pour éliminer les éléments nocifs ou inutiles !

Contrairement au reste du corps, le cerveau ne possède pas de système lymphatique pour évacuer ses déchets. Il s’appuie sur un mécanisme différent : le système glymphatique. Ce réseau utilise le liquide céphalorachidien pour “rincer” le cerveau et éliminer les protéines et toxines accumulées, notamment la bêta-amyloïde, impliquée dans la maladie d’Alzheimer.

Des études montrent que cette activité d’élimination est dix fois plus efficace pendant le sommeil que durant l’éveil. Plus précisément, elle se déroule surtout lors du sommeil profond, une phase essentielle pour la récupération cérébrale.

Si le sommeil est perturbé, ce système de drainage fonctionne moins bien. Et c’est là que les problèmes peuvent commencer. Des recherches ont démontré que les personnes souffrant de troubles du sommeil ont un risque accru de maladies neurodégénératives.

En cause ? Une accumulation excessive de toxines, qui n’ont pas été correctement évacuées. Des études sur les rongeurs ont ainsi montré qu’un manque de sommeil chronique favorise l’apparition de plaques amyloïdes dans le cerveau, un des marqueurs d’Alzheimer.

Une découverte récente pourrait toutefois poser problème : certains somnifères, notamment les benzodiazépines et les antihistaminiques sédatifs, pourraient altérer le fonctionnement du système glymphatique.

Ces médicaments modifient la structure du sommeil en réduisant les phases de sommeil profond, essentielles au nettoyage du cerveau. À long terme, ils pourraient donc favoriser l’accumulation de toxines et augmenter les risques de maladies neurodégénératives.

Alors, faut-il arrêter les somnifères ? Eh bien non, pas forcément. Mais ces résultats rappellent l’importance d’un usage raisonné et encadré par un professionnel de santé. Si vous avez des troubles du sommeil, mieux vaut privilégier des solutions naturelles avant de recourir aux médicaments.

Dormir suffisamment : entre 7 et 9 heures par nuit

Le nettoyage du cerveau s’effectue principalement pendant le sommeil profond. Un manque de sommeil réduit l’efficacité du système glymphatique et favorise l’accumulation de toxines.

Les études recommandent entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit pour un adulte. Une durée insuffisante augmente le risque de troubles cognitifs et de maladies neurodégénératives.

Favoriser le sommeil profond

Le sommeil profond est la phase la plus réparatrice, où le cerveau active son système de drainage. Certains facteurs peuvent toutefois le perturber.

  • Réduire l’exposition aux écrans avant de dormir, car la lumière bleue bloque la production de mélatonine.
  • Maintenir une température de chambre entre 16 et 19°C.
  • Dormir dans le noir et dans le silence pour limiter les micro-réveils.
  • Adopter une routine relaxante avant le coucher (lecture, respiration profonde).

Limiter les somnifères

Les somnifères, en particulier les benzodiazépines, modifient la structure du sommeil et réduisent la durée du sommeil profond. Cela peut perturber le système glymphatique et limiter l’élimination des toxines cérébrales.

En cas de troubles du sommeil, il est préférable d’essayer des alternatives naturelles comme la relaxation, la mélatonine ou la thérapie cognitivo-comportementale.

Adopter une bonne hygiène de vie

L’activité physique et l’alimentation influencent directement le fonctionnement du cerveau.

  • Le sport stimule la circulation du liquide céphalorachidien, facilitant ainsi le nettoyage du cerveau. Pratiquer une activité physique régulière améliore aussi la qualité du sommeil.
  • L’alimentation : privilégier les oméga-3 (poissons gras, noix), les antioxydants (fruits rouges, légumes verts) et les aliments riches en mélatonine (cerises, noix, bananes).
  • L’hydratation est essentielle : boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour pour favoriser l’évacuation des déchets cérébraux.

Aussi, le stress chronique perturbe le sommeil et empêche le cerveau de se régénérer correctement. La méditation, la respiration profonde et la cohérence cardiaque sont des méthodes efficaces pour réduire l’anxiété et améliorer la qualité du sommeil.

À SAVOIR

L’expression « La nuit porte conseil » vient d’une formule plus ancienne : « La nuit est mère de conseil ». Déjà dans la Grèce antique, la nuit était associée à la sagesse et à la réflexion. Son lien avec la prise de décision s’explique par les bienfaits du sommeil sur le cerveau.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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