femme souffrant de dépression post-partum après l'arrivée de son bébé
Selon l'Enquête nationale périnatale (ENP) menée en 2021, 16,7 % des femmes présentent des symptômes de dépression deux mois après l'accouchement. © Freepik

Contrairement au baby-blues, qui disparaît en quelques jours, la dépression post-natale peut faire des ravages sur la santé mentale et physique des jeunes mamans. La Lyonnaise Élise Marcende en a fait l’amère expérience, il y a 15 ans.

Dans l’imaginaire collectif, l’arrivée d’un bébé est toujours associée à de grands moments de bonheur. Mais les clichés ont la vie dure, et la réalité, chez les jeunes mamans, n’a parfois rien d’angélique.

Bibliothécaire à Lyon, Élise Marcende n’a pas vécu un simple baby blues, à la naissance de sa fille en 2009. Sa grossesse, déjà, fut un long chemin de croix physique, mais les répercussions mentales ont atteint des sommets qu’une certaine fragilité psychologique liée à sa propre enfance ne suffit pas à expliquer.


« J’ai été alitée quasiment tout le long de ma grossesse. Je me suis retrouvée isolée et je suis devenue hypocondriaque, affolée à l’idée de tomber malade ou de mourir. Cela n’avait rien de rationnel, et le trouble anxieux a vite dégénéré en dépression », se souvient-elle. « J’étais triste, je pleurais sans cesse, je ne dormais plus… »

L’accouchement ne la soulage pas. Pire, l’expérience, traumatisante, amplifie le mal. « Les angoisses ont ressurgi, marquées par la peur de mal m’occuper de mon enfant ». Deux heures après le retour à la maison, elle file aux urgences psychiatriques, totalement déboussolée. « Le soir-même, on m’a posé le diagnostic de dépression post-natale »

S’ensuivent deux mois loin de sa petite fille, en clinique : « je sais que je n’aurais jamais pu lui faire de mal, mais je comprends aujourd’hui les craintes des soignants ». Élise et son bébé passent ensuite six mois en Unité de Psychopathologie Périnatale, avant qu’elle ne puisse reprendre une vie presque normale.

Élise Marcende et sa fille, témoignage de postpartum à Lyon.
Élise Marcende et sa fille © DR

Presque, car cette épreuve laisse de lourdes traces : un divorce pour elle, des troubles (alimentaires, sommeil, eczéma) pour sa fille, qui en porte encore le poids aujourd’hui : « je n’ai jamais autant souffert psychiquement, mais je m’en suis relevée. Ma fille, elle, reste impactée par de l’anxiété, des troubles du sommeil… »

Ce sont ces messages, d’espoir et de prévention, qu’elle porte à travers son engagement au sein de l’association Maman Blues, dont elle est aujourd’hui présidente. « Je me suis engagée car j’étais très en colère de ne pas avoir été informée qu’un tel épisode puisse survenir. Pourtant, 15 à 20% des femmes sont touchés, à des degrés divers… » Le tabou doit toujours être brisé…

Retrouvez le témoignage d’Élise Marcende sur Ma Santé TV

À SAVOIR

Maman Blues est une association nationale qui offre un espace d’écoute et de soutien aux mères confrontées aux difficultés de la maternité. Elle permet à chaque maman de témoigner librement de ses expériences, sans crainte d’être jugée, suspectée de maltraitance ou réduite à des diagnostics médicaux.
www.maman-blues.fr

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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