Une femme obèse qui prend un traitement anti-obésité pour perdre du poids.
Les traitements médicamenteux pour vaincre l'obésité ne se suffisent pas à eux-mêmes ! Ils doivent être couplés à une bonne hygiène de vie. © Adobe Stock

Alors que l’obésité progresse de manière inquiétante en France, de nouveaux traitements médicamenteux promettent une perte de poids significative. Ozempic, Victoza… Les médicaments prescrits contre le diabète de type 2, notamment, font preuve d’une surprenante efficacité. Mais sont-ils réellement performants à long terme ? Quels sont leurs bénéfices et leurs limites ? Décryptage.

L’obésité est une maladie chronique qui touche plus de 8 millions de Français, soit 17 % de la population adulte, selon Santé publique France. Plus inquiétant encore, le surpoids concerne près de 50 % des Français, exposés à des risques de maladies graves, comme le diabète de type 2, dont 90 % des cas sont liés à l’obésité.

Face à l’augmentation alarmante de l’obésité dans le monde, la recherche de solutions efficaces est devenue une priorité de santé publique. Parmi les nouvelles options thérapeutiques, certains médicaments antidiabétiques, comme l’Ozempic (sémaglutide) et le Victoza (liraglutide), initialement conçus pour traiter le diabète de type 2, se révèlent particulièrement prometteurs pour favoriser la perte de poids. 

Les médicaments destinés à la perte de poids agissent selon trois grands mécanismes :

  • Réduction de l’appétit et augmentation de la satiété
    • Certains médicaments, comme la sémaglutide (Ozempic) et le liraglutide (Saxenda, Victoza), sont des analogues du GLP-1. Ils agissent sur le cerveau pour réduire la sensation de faim et ralentir la vidange gastrique. Ce qui conduit à une réduction de l’apport calorique et donc à une perte de poids significative.
  • Blocage de l’absorption des graisses
  • Action sur le métabolisme énergétique
    • Certains traitements, encore en développement, visent à augmenter la dépense énergétique de l’organisme. Ce qui favorise une combustion plus rapide des calories.

Ces médicaments sont généralement destinés aux personnes souffrant d’une obésité sévère (IMC ≥ 30) ou d’un surpoids associé à des pathologies comme le diabète ou l’hypertension.

Quelle est l’efficacité réelle de ces médicaments ?

Les essais cliniques et les études récentes montrent que ces médicaments permettent une perte de poids significative :

  • Une étude publiée dans The Lancet en 2023 a révélé que les patients sous sémaglutide ont perdu en moyenne 15 % de leur poids corporel en 68 semaines, contre seulement 2,4 % pour ceux ayant suivi un régime seul.
  • Une autre étude relayée par Le Figaro Santé indique qu’avec le liraglutide, les patients ont perdu entre 5 et 10 % de leur poids sur un an.

Cependant, ces chiffres varient d’une personne à l’autre et ne garantissent pas de succès à long terme si l’arrêt du traitement n’est pas accompagné d’un changement profond des habitudes de vie. En effet, 40 à 60 % des patients reprennent du poids après l’arrêt du médicament, selon l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Médicaments anti-obésité : quels sont les risques et effets secondaires ?

Si ces traitements offrent des résultats prometteurs, ils ne sont pas dénués d’effets secondaires. Parmi les plus fréquents, on retrouve :

  • Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées, constipation.
  • Effets cardiovasculaires : accélération du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle dans certains cas.
  • Risque de dépendance : une reprise de poids est fréquente à l’arrêt du traitement, incitant à une utilisation prolongée.
  • Coût élevé : certains traitements comme l’Ozempic coûtent environ 100 à 150 € par mois, non remboursés pour la perte de poids en France.

Par ailleurs, certaines études mettent en garde contre des effets potentiels sur le long terme, notamment sur la santé pancréatique et cardiaque.

Les traitements médicamenteux sont souvent comparés à la chirurgie bariatrique (bypass, sleeve gastrectomie), qui offre des résultats plus spectaculaires avec une perte de poids de 30 à 50 % du poids corporel.

Avantages des médicaments :

  • Moins invasifs que la chirurgie.
  • Moins de complications à court terme.
  • Réversibles à l’arrêt du traitement.

Inconvénients :

  • Résultats plus lents et moins spectaculaires.
  • Risque de reprise du poids à l’arrêt.
  • Effets secondaires parfois difficiles à gérer.

Le choix entre les deux approches dépend des attentes du patient et de son état de santé global. Aussi, les professionnels de santé insistent sur le fait que les médicaments anti-obésité doivent être intégrés dans une approche globale : un suivi nutritionnel personnalisé avec l’aide d’un diététicien, une activité physique régulière adaptée aux capacités du patient et un soutien psychologique, pour identifier les comportements alimentaires compulsifs.

Les médicaments anti-obésité et autres traitements peuvent être des outils efficaces, mais ils ne remplacent pas un mode de vie sain. Leur efficacité est réelle, mais conditionnée à un accompagnement médical rigoureux et à une volonté de changement durable.

Si vous envisagez un traitement, parlez-en avec votre médecin pour évaluer si cette solution est adaptée à votre situation.

À SAVOIR

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le surpoids et l’obésité en fonction de l’Indice de Masse Corporelle (IMC), un outil simple permettant d’évaluer la corpulence d’une personne. Selon cette classification, un individu est considéré en surpoids lorsque son IMC est égal ou supérieur à 25, et en situation d’obésité à partir d’un IMC de 30. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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